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Les compétences statutaires des sociétés de classification

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par Pierre CHEVALIER
Université de Bretagne occidentale - Droit des espaces et des activités maritimes 2009
  

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Section 1. La certification de la conformité aux conventions sur la sécurité maritime

Aujourd'hui, les principales Conventions internationales dans le domaine de la sécurité maritime sont élaborées sous l'égide de l' Organisation maritime internationale (O.M.I.).

L'O.M.I. est une organisation internationale intergouvernementale qui a reçu de l'O.N.U. délégation pour traiter les problèmes spécifiques à la navigation maritime. Elle incite les Etats à se réunir dans une conférence diplomatique en vue d'adopter des règles uniformes dans ce domaine. Les conventions qui sont tenues sous son égide sont de nature à lier juridiquement les Etats qui les ratifient. L'entrée en vigueur de ces conventions est en général conditionnée par un certain nombre de ratifications et par le fait que les Etats signataires représentent une part significative du tonnage total de la flotte. Cette condition originale en droit international public permet de vérifier que la convention résulte bien d'un consensus des principaux Etats acteurs du transport maritime.

Il existe au sein de l'O.M.I. une pratique intéressante pour l'actualisation de certaines conventions sur la sécurité maritime : c'est la méthode de « l'amendement tacite ». Lorsque des amendements à une convention sont adoptés par une nouvelle conférence à la majorité des deux tiers, ces amendements sont notifiés par l'O.M.I. à tous les Etats contractants, qui sont censés les avoir acceptés faute de communication de leur désaccord au Secrétariat de l' O.M.I. à l'expiration d'un délai fixé30. Ces amendements sont ainsi réputés avoir été acceptés, sauf si plus d'un tiers des Parties ou certaines Parties seulement mais représentant ensemble plus de 50% du tonnage de la flotte mondiale s'y opposent. Cette méthode a permis de réduire de façon significative les délais de mise à jour de la réglementation par rapport aux évolutions de la technique. Néanmoins, l'effet constaté pourrait être inverse à celui qui était escompté au départ. Il est difficile, tant pour les administrations nationales, que pour les acteurs non-étatiques comme les sociétés de classification, de « digérer31 » l'évolution de la réglementation tant cette dernière est devenue rapide.

La Convention dite S.O.L.A.S.32 sur la sauvegarde de la vie humaine en mer qui a été initiée à Londres en 191433 à la suite du naufrage du Titanic et la Convention sur les lignes de charge dite

30 M. RIMABOSCHI, L'unification du droit maritime, contributions à la construction d'un ordre juridique maritime, PUAM, 2006, p. 458.

31 R. CUISIGNIEZ, La réglementation de sécurité à bord des navires marchands, INFOMER, 2004, p. 17.

32 SOLAS pour Safety of Life at Sea

33 Les Conventions S.O.L.A.S. ont été révisées de nombreuses fois et les dispositions aujourd'hui applicables sont celles de 1974.

LOAD LINES et édictée à Londres en 1966 sont les deux principaux instruments internationaux en matière de sécurité maritime. Elles mettent toutes deux en place une procédure pour la certification de la conformité des navires à leur disposition. Les règles de procédure sont relatives d'une part aux visites à effectuer sur les navires et d'autre part à la délivrance des certificats de conformité.

La tendance à la productivité et à la réduction des coûts a pour conséquence une gestion parfois plus laxiste des risques. Il en résulte des pratiques de concurrence déloyale comme le recours à des pavillons dits de complaisance. La constatation que la défaillance humaine est souvent la cause des accidents maritimes a incité l'O.M.I. à élargir son domaine d'activités pour couvrir non seulement les aspects techniques du navire mais également sa gestion. L'adoption des Codes

I. S.M.34 et I. S.P. S.35 illustre cette tendance et a pour conséquence une extension des missions confiées aux sociétés de classification.

§ 1. Les visites prévues par les instruments internationaux

L'Etat du pavillon peut déléguer ces visites aux sociétés de classification. En raison du nombre important d'inspecteurs mais aussi de l'existence de centres de sécurité dans le monde entier, les sociétés de classification ont une réelle capacité de contrôle des navires.


· Règles relatives aux visites des navires prévus par la Convention S.O.L.A.S. :

L'événement qui a amené le Royaume-Uni à convoquer la Conférence internationale S.O.L.A.S. de 1914 a été le naufrage du navire de ligne Titanic, de la compagnie White Star, lors de son premier voyage en avril 1912. Cette catastrophe, au cours de laquelle plus de 1 500 passagers et membres d'équipage trouvèrent la mort, souleva un si grand nombre de questions à propos des normes de sécurité qui étaient en vigueur à l'époque, que le Gouvernement du Royaume-Uni proposa de tenir une conférence afin d'élaborer une réglementation internationale. Des représentants de 13 pays participèrent à cette conférence qui aboutit à l'adoption de la Convention S.O.L.A.S., le 20 janvier 1914.

Depuis, quatre autres Conventions S.O.L.A.S. ont été élaborées : la deuxième a été adoptée

34 Il s'agit du Code international de gestion pour la sécurité de l'exploitation des navires et la prévention de la pollution, plus connu sous l'appellation Code I.S.M.. Il est adopté en novembre 1993 par l'O.M.I. et est entré en vigueur en 1998.

35 Il s'agit d'un Recueil international pour la sûreté des navires et des installations portuaires

en 1929 et est entrée en vigueur en 1933 ; la troisième a été adoptée en 1948 et est entrée en vigueur en 1952 ; la quatrième a été adoptée (sous les auspices de l'O.M.I.) en 1960 et est entrée en vigueur en 1965 ; quant à la présente version en cours, elle a été adoptée en 1974 et est entrée en vigueur en 1980. Les Conventions S.O.L.A.S. ont toutes couvert de nombreux aspects de la sécurité en mer. La version de 1914, par exemple, comprenait des chapitres sur la sécurité de la navigation, la construction, la radiotélégraphie, les engins de sauvetage et la prévention de l'incendie. Ces questions font encore l'objet de chapitres distincts de la version de 1974.

La règle 6 du chapitre I de la Convention est relative aux inspections et visites. Elle indique que celles-ci doivent être effectuées par des fonctionnaires de l'administration de l'Etat du pavillon. Elle ajoute que « toutefois » ces inspections et visites peuvent être confiées à des organismes reconnus par elle. Cette notion « d'organismes reconnus par elle » renvoie implicitement aux sociétés de classification. La Convention prévoit donc expressément le recours à ces organismes.

La règle 7 du chapitre I fixe trois catégories de visites pour les navires à passager et les navires de ligne de charge. Les dispositions sont le plus souvent très techniques et nous ne ferons donc qu'un bref descriptif des visites prévues. Ce sont ces visites que devront effectuer les inspecteurs des sociétés de classification.

- La visite initiale intervient avant que le navire ne soit mis en service pour veiller à ce que son état soit satisfaisant et qu'il puisse objectivement assurer le service auquel il est destiné. Elle doit comprendre une inspection complète de la structure du navire, de ses machines, de son armement ainsi que de ses chaudières. Le navire doit également être pourvu des feux, signaux sonores et signaux de détresse pour prévenir les abordages.

- La visite périodique est une inspection sensiblement similaire à la visite initiale et est effectuée à des intervalles réguliers spécifiés. Il s'agit de vérifier que les équipement du navire satisfont toujours aux exigences de la S.O.L.A.S..

- La visite de renouvellement est une visite périodique particulière en ce sens qu'elle conduit à la délivrance d'un nouveau certificat.

certificat visé. Elle est effectuée entre les visites périodiques à des intervalles spécifiés36.

- La visite annuelle comprend une inspection générale du matériel préalablement vérifié lors de la visite initiale. Il s'agit de vérifier que le navire est resté satisfaisant pour le service auquel il est destiné.

- La visite supplémentaire doit intervenir lorsque le navire a subi une réparation à la suite de défaillances remarquées lors de visites antérieures ou chaque fois qu'il a subi des réparations ou rénovations importantes.

- L'inspection inopinée intervient sans que le propriétaire ou le capitaine n'ait été prévenu et ceci pour confirmer que le navire et son matériel d'armement restent satisfaisants.


· Règles relatives aux visites prévues par la Convention LOAD LINES sur les lignes de charge

La première Convention internationale de 1930 concerne les lignes de charge37 . L' International Convention on Load Lines (I.C.L.L.), adoptée le 5 avril 1966 par l' O.M.I. et entrée en vigueur le 21 juillet 196838 fixe des principes et des règles relatives aux limites autorisées pour l'immersion des navires effectuant des voyages internationaux. Ces conventions s'attachent à déterminer les procédures aboutissant à la délivrance du certificat de franc-bord des navires.

Les règles énoncées tiennent compte des dangers d'origine géopolitique ou climatique. Toutes les lignes de charge doivent être marquées au milieu du navire de chaque côté de la coque, de même que la ligne de pont. Un franc-bord plus faible est assigné aux navires destinés au transport de bois en pontée39, technique qui offre une meilleure protection contre l'impact des vagues.

La Convention indique que les navires construits conformément aux règles d'une société de classification reconnue par l'administration peuvent être considérés comme ayant une solidité

36 P. BOISSON, Etats du pavillon / sociétés de classification, op.cit., p. 41.

37 La ligne de charge ou encore marque de franc-bord est un ensemble de symboles peints sur les flancs des navires indiquant la hauteur maximale de la ligne de flottaison, en fonction de la nature de la cargaison, des propriétés physiques de l'eau (salinité, température) et de la zone géographique dans laquelle il navigue.

38 Cette Convention a été ratifiée par la France le 30 novembre 1966.

39 La cargaison est entreposée et arrimée sur le pont du navire.

suffisante. Cela montre bien que la compétence des sociétés de classification est reconnue de façon quasi-unanime.

La Convention dans ses articles 14 et 15 décrit les visites qui doivent être effectuées. Ces visites sont très proches de celle prévues pour la délivrance des certificats S.O.L.A. S..

- Une visite initiale avant la mise en service du navire comportant l'inspection complète de sa structure et de ses équipements.

- Une visite périodique dont les intervalles sont définis par l'administration de l'Etat du pavillon mais qui ne peuvent pas dépasser cinq ans : il s'agit d'inspecter la structure, des équipements et des matériaux.

- Une visite annuelle, effectuée dans les trois mois qui suivent ou qui précèdent la date d'anniversaire de la délivrance du certificat initial. Cette visite est moins approfondie que les précédentes, il s'agit de vérifier que la coque ou la superstructure n'a pas subi de modifications de nature à influer sur les calculs servant à déterminer la position de la ligne de charge40.

L'exécution de ces visites techniques est déléguée aux sociétés de classification. Le navire est donc susceptible d'être visité à n'importe quel moment. Ce contrôle peut être réalisé dans de nombreux centres de sécurité présents dans tous les grands ports mondiaux. Le but de cette visite est la délivrance d'un certificat attestant que le navire est en conformité avec les exigences des conventions.

§ 2. La délivrance des certificats de conformité

Les Conventions internationales sur la sécurité maritime prévoient la délivrance de plusieurs documents attestant la conformité des navires à leurs dispositions.

La Convention Load Lines de 1966 prévoit dans son article 19 deux types de documents. Il s'agit tout d'abord du certificat international de franc-bord. Il atteste que les visites prévues par la Convention ont été effectuées et que le navire répond aux exigences. Ce certificat a une durée de

40 M. FERRER, op. cit., p. 315.

validité maximale de cinq ans. A l'issue de chaque visite de renouvellement, un nouveau certificat est délivré au navire. Ce certificat de franc-bord est annulé en cas de modification importante, si les installations sont en mauvais état ou encore si la résistance de la structure du navire a été affaiblie41. La Convention prévoit également un certificat d'exemption. Selon l'article 6 de la Convention, des navires qui effectuent uniquement des trafics internationaux particuliers peuvent être exemptés de certaines dispositions de la Convention, avec l'accord des administrations concernées.

Si, à la date de l'expiration d'un certificat, le navire ne se trouve pas dans un port dans lequel il doit recevoir une visite, l'administration peut proroger la validité de ce certificat dans certaines limites. Elle ne doit être accordée que pour permettre au navire d'achever son voyage vers le port dans lequel il doit être visité et ne peut excéder trois mois. Le navire qui bénéficie de cette prorogation ne peut pas repartir du port dans lequel il doit être visité sans avoir obtenu un nouveau certificat.

La Convention S.O.L.A.S. de 1974 prévoit également la délivrance de certificats42. Le certificat de sécurité pour navire à passagers43 sera délivré à la suite d'une visite initiale ou d'une visite de renouvellement. Le certificat de sécurité radioélectrique pour navire de charge, c'est à dire tout navire autre qu'un navire à passager, est délivré à l'issu des mêmes visites. Le certificat de sécurité de construction est nécessaire pour les navires de charge. Les navires de charge doivent également avoir un certificat de sécurité du matériel d'armement.

Ces trois certificats doivent être délivrés pour une période dont la durée est fixée par l'administration de l' Etat du pavillon mais cette durée ne peut pas excéder cinq ans. Comme pour la Convention Load Lines, si, à la date d'expiration du certificat, le navire ne se trouve pas dans un port où une visite peut être effectuée, une prorogation maximale de cinq mois peut être accordée.

Il existe également un certificat d'exemption qui est délivré lorsqu'une exemption est accordée à un navire. Ce certificat ne doit pas avoir une durée de validité supérieure à celle du certificat auquel il se réfère.

Avec la constatation que la défaillance humaine est souvent la cause des accidents maritimes, l'O.M.I. a souhaité élargir son domaine d'activités, pour couvrir non seulement les aspects techniques du navire mais également sa gestion.

41 Article 19 de la Convention Load Lines.

42 La délivrance des certificats est prévue par le règle 12 du Chapitre I de la Convention.

43 Le navire à passagers désigne un navire qui transporte plus de 12 passagers.

§ 3. Le contrôle de la conformité aux Codes I.S.M. et I.S.P.S., reflet de l'extension des missions confiées aux sociétés de classification

La certification de la conformité au code I.S.M. :

La résolution de l' O.M.I. A. 741, adoptée le 4 novembre 1993, a créé « l'International Safety Management Code » ou code I.S.M. Il a été intégré comme chapitre IX dans la Convention S.O.L.A.S.. Le non-respect du Code, détecté lors des contrôles effectués par les autorités portuaires, est sanctionné par l'interdiction de naviguer dans les eaux territoriales des pays signataires de la Convention SOLAS.

L'idée d'un tel code est « originale»44 car c'est l'élément humain qui est au centre de ce système de prévention et de maîtrise des risques. Le code I.S.M. couvre l'organisation et les dispositions prises par l'entreprise pour maîtriser la sécurité et prévenir les risques de pollution. Les armateurs doivent eux-mêmes organiser la gestion de la surveillance et du contrôle des équipements techniques des navires et de leurs équipages en renforçant la notion de contrôle interne.

Les éléments essentiels du transport maritime font l'objet d'une évaluation qui est susceptible de conduire à l'obtention d'un document de conformité pour l'entreprise et d'un certificat de gestion de la sécurité attribuable à chaque navire. Les directives du code s'adressent principalement à la « compagnie ». Il s'agit du propriétaire du navire, ou de tout autre organisme ou personne, telle que l'armateur gérant ou l'affréteur coque nue, auquel le propriétaire a confié la responsabilité de l'exploitation de son navire et qui, en assumant cette responsabilité, s'acquitte des tâches et obligations imposées par le Code I.S.M.45.

Le personnel à bord du navire et en premier lieu son capitaine doivent signaler à la compagnie les irrégularités, accidents et incidents potentiellement dangereux. L'article 9. 1 du code indique que la compagnie doit ouvrir une enquête et analyser ces incidents. Cette compagnie doit désigner une personne basée à terre pour assurer la liaison avec les navigants, surveiller les aspects de l'exploitation du navire liés à la prévention et à la sécurité et veiller à ce que des ressources suffisantes et un soutien adéquat à terre soient fournis.

44 A.-M. CHAUVEL, Sécurité en mer, Le Code ISM, EDITIONS PREVENTIQUES, 1996, p. 17.

45 A.-M. CHAUVEL, op. cit., p. 116.

Le point le plus original de ce code I.S.M. se trouve à l'article 12. Il précise que la compagnie doit effectuer des audits internes et donc faire une auto-évaluation du système de gestion de la sécurité qu'elle a préalablement mis en place. Un contrôle du système de la gestion de la sécurité de l'exploitation du navire est également effectué par un organisme extérieur à la Compagnie.

Ce contrôle est apprécié par l'administration de l'Etat du pavillon du navire ou une société de classification agréée46. La Grèce par exemple fait une délégation complète de compétence pour le contrôle de la conformité aux exigences du code I.S.M47. Cette délégation n'est pas systématique. En effet, certains Etats gardent des opérations directement sous leur contrôle. Ainsi, en France, les titres relevant de la gestion de la sécurité sont délivrés par l'administration48.

Des critiques très virulentes sur les conditions de délivrance des certificats I.S.M. par les sociétés de classification ont été formulées. Elles dénoncent des contrôles de qualité variable selon l'immatriculation des navires sous pavillon de complaisance ou non49.

L'Association Internationale des Sociétés de Classification (I.A.C.S)50 a mis en place une « white list » enregistrant les certifications de conformité au code I.S.M51 effectuées par les sociétés de classification membres. Cette liste comporte le nom et le numéro d'immatriculation I.M.O.52 des navires et est accessible sur le site internet de l'I.A.C. S.53 . Il s'agit là d'une aide considérable pour l'administration de l' Etat du port mais aussi pour les assureurs54.

Le développement des contrôles et de la certification au titre du code I.S.M. ne sont pas les seuls signes de l'extension des missions confiées par l'Etat du pavillon aux sociétés de classification. L'instauration d'un code pour la sûreté des navires et des installations portuaires a été l'occasion d'un

46 L'article 13 du Code I.S.M. prévoit que les sociétés de classification reconnues peuvent effectuer les contrôles et délivrer le Certificat de gestion de la sécurité.

47 L. J. ATHANASSIOU, Le rôle et la responsabilité des sociétés de classification du point de vue du droit grec, ADMO, 2006, p. 109.

48 P. BOISSON, Politiques et Droits de la Sécurité Maritime, op. cit., p. 370.

49 M.N., Navires sous-normes : ça risque de décoiffer, JMM, 20 juin 1997, n°4044, p. 1421

50 L'I.A.C.S. est une association regroupant les plus grandes sociétés de classification. Elle constitue un outil conséquent pour une application uniforme de la réglementation internationale.

51 P. ANDERSON, ISM Code, a practical guide to the legal insurance implications, LLP, 1998, p. 39.

52 Le numéro O.M.I. est obligatoire depuis l'entrée en vigueur le 1er janvier 1996 de la Règle n° 3 du chapitre IX de la Convention S.O.L.A.S.. Il est attribué à tous les navires à passager d'une jauge brute égale ou supérieure à 100 et à tous les navires de charge d'une jauge brute égale ou supérieure à 300. Il apparaît sur les différents certificats.

53 http://www.iacs.org.uk

54 Idem.

nouveau transfert de compétence en direction des sociétés.

La certification de la conformité au Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires :

Le Code International Ship and Port Security (I.S.P.S.) a été adopté à Londres le 12 décembre 2002 par la résolution 2 de la Conférence des Gouvernements contractants à la Convention S.O.L.A.S. et est entré en vigueur le 1er juillet 2004. Cette notion de sûreté se rapporte à la protection contre tous les actes de malveillance de toutes origines.

Ce Code s'applique aux navires qui effectuent des voyages internationaux, navires à passagers, navires de charge de 500 t.j.b. et plus, aux unités mobiles de forage et aux installations portuaires susceptibles d'accueillir ces navires. Il contient des normes fournissant un cadre international pour l'établissement des mesures de sûreté dans le domaine des opérations maritimes. Il impose notamment l'édification d'un plan de sûreté du navire destiné à garantir l'application des mesures pour protéger les personnes, la cargaison et le navire lui même.

Une évaluation globale des risques encourus par le navire et l'équipage doit être effectuée par un agent de sûreté de la compagnie55. Cette étude permet l'arrêt des mesures de prévention et de sûreté et l'établissement d'un plan de sûreté propre au navire.

Ce plan doit être approuvé par l'administration de l'Etat du pavillon qui délivrera un certificat international de sûreté. Mais l'Etat du pavillon peut aussi choisir d'autoriser un « organisme de sûreté reconnu » à effectuer l'approbation des plans de sûreté des navires, la vérification et certification des navires au Code ISPS ou l'évaluation de la sûreté des installations portuaires. Cet organisme de sûreté reconnu est spécialement habilité par l'Etat56 et possède des compétences appropriées en matière de sûreté ainsi qu'une connaissance suffisante des navires et des ports57.

L'I.A.C.S. a diffusé auprès de ses membres des règles procédurales et des directives pour

55 La définition de cette « compagnie » est similaire à celle que nous avions donnée à propos de la certification au Code I.S.M.

56 A titre d'illustration, le Bureau Veritas s'est vu reconnaître le statut d'organisme de sûreté reconnu par plus de 50 Etats du pavillon.

57 Convention SOLAS, chapitre XI-2, règle 1.1.16.

une interprétation unifiée des dispositions du Code I. S.P.S.58.

Mais l'application de ce Code I.S.P.S. soulève de nombreuses interrogations en doctrine59. Les doutes sont exprimés sur l'entité juridique habilitée à approuver les plans de sûreté. Selon le Code ISPS, il peut s'agir de l' Etat du pavillon et des organismes de sûreté reconnus.

En France, une commission consultative de reconnaissance a été instituée60. Elle assure le suivi de ces organismes et instruit leurs demandes de reconnaissance. C'est le Ministre de la mer qui a habilitation pour délivrer, suspendre ou modifier la reconnaissance de ces organismes. La reconnaissance est valable pour une durée de deux ans. L'approbation finale des plans de sûreté relève de la compétence exclusive de l' Etat français61.

La question se pose également de la valeur du certificat international de sûreté lorsqu'il est délivré par un organisme de certification « oeuvrant sur le territoire d'Etats dits de pavillon de complaisance »62. Il est en effet établi que ces Etats ne suivent pas toujours les recommandations des sociétés de classification auxquelles elles ont délégué le contrôle des navires. Ainsi, dans l'affaire de l'Erika, le contrôle du navire était effectué par la société de classification RINA sur délégation des autorités maritimes maltaises. Cette société avait recommandé aux autorités de suspendre le certificat de conformité I. S.M. qu'elle avait délivré au navire. Mais les autorités maltaises ont refusé de suivre cette recommandation63. Cette situation peut très bien se reproduire dans le cadre des indications relatives au plan de sûreté et les interrogations demeurent.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius