Paragraphe Ii : La Barriere Politique
Dans cette étude politique du monde arabe, on
retrouve là aussi la géohistoire avec l'impact de l'Empire
ottoman et de sa conception très originale du pouvoir. Il s`agit
là d'une domination non territorialisée qui la distingue
fondamentalement des empires européens. C'est peut-être là
que les spécificités de la politique dans le monde arabe plantent
leurs racines. Les États modernes s'accommodent de relations de pouvoir
tribales, d'allégeances personnelles, de dominations claniques, comme en
Irak avec les Tatrikis ou de spécificités religieuses de type
sectaire comme les Alawites de Syrie. De ce fait, on retrouve malgré la
diffusion des instruments de la modernité la permanence des relations
clientélistes, le népotisme, l'appropriation des structures des
États. Ce contexte politique est certainement des plus
défavorables à l'épanouissement des droits de l'homme. En
effet, l'absence de démocratie empêche ou limite
sérieusement la reconnaissance et le respect des libertés et
droits fondamentaux ; les voies et moyens de militer en leur faveur
n'existent pas ou, lorsqu'ils existent, ils sont plus ou moins
étroitement contrôlés dans ces régimes autoritaires
où les recours judiciaires sont défaillants, car la justice est
au service des gouvernants et elle ne bénéficie pas de
l'indépendance nécessaire pour sanctionner les
dépassements.
A cela s'ajoute que le monde arabo musulman a produit des
institutions dysfonctionnelles, sans mandats clairs, ni prérogatives
bien définies et paraissent le plus souvent comme des clubs d'influence
où convergent les intérêts partisans et des clans au
service d'une caste. Ces institutions sont devenues la cible bien commode pour
ceux qui se cherchent une apparence au moyen d'un semblant pouvoir. Dès
lors, il ne peut y avoir une place prépondérante pour des
libertés accordées aux hommes dans ce genre de système qui
annihile toute sorte de concepts indépendantistes. Le monde arabo
musulman de par sa structure politique et sa réelle réfraction au
changement et à l'instauration d'une démocratie, s'accommode mal
de toute tentative d'assimilation ne serait ce que sur le strict terrain des
droits de l'homme dans leur conception universaliste. Ces derniers trouvent
leur expression la plus accomplie dans un cadre ignorée dans la
quasi-totalité du monde arabo musulman ; même si
dorénavant il existe une véritable avancée dans ce
domaine. Petit à petit des pays de l'espace montrent une favorable
inclinaison vers ce qu'on appelle la conception universelle des droits de
l'homme.
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