V - POINT DE VUE PERSONNEL
Tableau N°22 :
Pensez-vous qu'il pourra y avoir un jour
une didactique PROPRE à l'amazighe?
|
|
Total
|
%
|
Oui
|
21
|
75
|
Non
|
2
|
7
|
Sans réponse
|
5
|
18
|
Cet item ultime a été proposé aux trois
catégories de nos questionnés dans le but de recueillir leur avis
personnel en tant que premiers concernés par la question d'une
didactique propre à la langue qu'ils sont appelés à
enseigner. Le 1er tableau montre que les ¾ des
questionnés pensent qu'il y aura un jour une didactique propre de
l'amazighe et seulement 2 personnes ont répondu par la négative
alors que 18% ne se sont pas prononcés. Doit-on alors commencer à
croire que notre hypothèse est assez fondée ou bien vaudrait-il
mieux attendre l'avis des inspecteurs et des chercheurs de l'IRCAM?
Le second tableau comporte les justifications de ces
réponses, plutôt optimistes, qu'on peut résumer comme suit
:
q La grande majorité (43%) croit aux efforts
déployés (ou "à déployer" pour certains) par les
intervenants directs dans la mise en place de cette didactique, à savoir
le MEN et l'IRCAM.
q Près d'un tiers (32%) justifient leur réponse
positive par le seul fait que l'amazighe est une langue vivante à part
entière et qu'elle "mériterait" donc sa didactique propre. Un
seul professeur a parlé de possibilité de s'inspirer des
didactiques déjà en présence dans le paysage
éducatif marocain.
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX INSPECTEURS
I - IDENTIFICATION :
Tableau N° 24 : informations personnelles
|
Sexe
|
|
Age (en ans)
|
Lieu de naissance
|
|
H
|
F
|
|
30 à 40
|
41 à 50
|
51 et +
|
Région
amazighophone
|
Région non amazighophone
|
Sans réponse
|
N
|
10
|
0
|
0
|
6
|
4
|
8
|
0
|
2
|
%
|
100
|
0
|
0
|
60
|
40
|
80
|
0
|
20
|
Tous de sexe masculin, les inspecteurs dépassent 40 ans
d'âge et sont pour la majorité (80%) amazighophones. Les 20% sans
réponse ont soit omis de répondre soit pris position quant
à la question car, pour les avoir rencontrés tous lors des
sessions de formation, nous sommes sûr qu'ils parlent tous l'amazighe.
Tableau N°25 : informations professionnelles :
Ancienneté
|
Langue
|
Nbre de profs encadrés/inspecteur
|
Milieu
|
|
- 10
ans
|
|
+ 10
ans
|
Ara
|
Fran
|
Total
|
Amazigho
phones
|
Enseignant l'amazighe
|
Urbain
|
Pré-Urbain
|
rural
|
Total
|
3
|
|
3
|
3
|
7
|
147
|
39
|
32
|
49
|
36
|
9
|
30
|
|
30
|
30
|
70
|
|
|
|
|
|
|
%
|
Ce tableau regroupe l'essentiel des informations
professionnelles intéressantes pour notre sujet. En effet, les 60% des
inspecteurs qui ont répondu à l'item sur l'ancienneté ont
pour la moitié moins de 10 ans d'ancienneté et plus de 10 ans
pour l'autre moitié. Cela montre que l'équipe de supervision
pédagogique n'est ni trop vieille ni trop jeune. 70% parmi eux ont le
français comme langue de travail contre 30% pour
l'arabe. Ils ont en charge une moyenne de 147 professeurs dont 39 sont
amazighophones et 32 enseignent la langue amazighe; ce dernier nombre est
important quand on sait qu'on est juste à la troisième
année de l'introduction de l'amazighe dans le système scolaire
marocain. Le nombre 39 est également très parlant pour montrer
que près du tiers des enseignants ont l'amazighe comme langue
maternelle; ce qui faciliterait leur formation et résoudrait, en partie
du moins, le problème de désigner les non-amazighophones pour
enseigner une langue qu'ils méconnaissent ou ne connaissent pas du
tout.
La dernière partie du tableau indique que
l'enseignement de l'amazighe se concentre encore davantage dans les
périmètres urbains et pré-urbains alors que c'est dans le
milieu rural que se trouve la majeure partie de la population amazighe au
Maroc.
II - FORMATION :
Tableau N°26 : sessions de formation suivies sur
l'amazighe
Nombre total de formés pendant 4 ans
|
Journées de formation en 4 ans
|
02/03
|
03/04
|
04/05
|
05/06
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Total
|
2
|
6
|
7
|
7
|
7
|
22
|
34
|
32
|
95
|
Le tableau montre clairement que la formation des inspecteurs,
comme d'ailleurs celle des enseignants (voir tableau N°5) s'est faite
d'une manière très irrégulière. Seulement 20% en
ont bénéficié en 2003, 60% en 2004 et 70% en 2005 et 2006.
Soit un total de 95 journées de formation en 4 ans pour l'ensemble des
inspecteurs, c'est-à-dire moins de 3 journées de formation par an
et par inspecteur. Ce qui, déjà, explique un peu pourquoi les
inspecteurs n'organisent guère de rencontres pédagogiques sur
l'amazighe tel que nous l'ont avoué les enseignants (voir tableaux
N°8)
Tableau N°27 : évaluation de ladite formation
Tableau N°28 : Raisons de l'insatisfaction
Degré de satisfaction
|
|
En linguistique
|
En didactique
|
|
total
|
%
|
total
|
%
|
Satisfaits
|
7
|
70
|
3
|
30
|
Non satisfaits
|
3
|
30
|
7
|
70
|
Raisons de l'insatisfaction (%)
|
|
langue
|
didactique
|
Durée de la formation
|
50
|
22
|
Faible encadrement
|
13
|
28
|
Difficultés liées à la langue
|
38
|
50
|
Plus des deux tiers (70%) des inspecteurs questionnés
sont satisfaits de la formation dont ils ont bénéficié sur
le plan linguistique; inversement, la même proportion ne l'est pas en ce
qui concerne la formation en didactique. Les raisons de leur insatisfaction
présentent la même contradiction : en linguistique, 50% les
imputent à la durée insuffisante des sessions de formation tandis
qu'en didactique la même proportion les attribue à des
difficultés relatives à la langue amazighe (pour certains
"à l'alphabet non encore maîtrisé alors que les manuels
sont intégralement transcrits en cet alphabet" et pour d'autres "au
manque d'une méthode claire").
Tableau N°29 : formation en didactique
générale et de disciplines (arabe et français)
Didactique
|
(%) des bénéficiaires
|
Moyens de formation
|
% par le C.F.I
|
% par le CPR
|
% par le CNFIE
|
% par lectures
personnelles
|
Générale
|
100
|
100
|
30
|
90
|
100
|
Arabe
|
90
|
90
|
0
|
60
|
90
|
Français
|
90
|
90
|
30
|
60
|
80
|
Amazighe
|
100
|
% par IRCAM
|
% par lect. personnelles
|
% par autres
|
|
100
|
70
|
10
|
Nos inspecteurs affirment avoir été tous
formés à la didactique générale. 90% l'ont
été en didactique de l'arabe et la même proportion en
didactique du français. Les centres pourvoyeurs de formation sont le CFI
pour la totalité, et le CNFIE pour la majorité (90%). Rappelons
que les élèves-inspecteurs admis dans ce centre sont de deux
catégories, les monolingues ou futurs inspecteurs d'arabe et
les bilingues ou futurs inspecteurs de français et/ou d'arabe.
D'ailleurs, depuis que les CFI ne recrutent plus que des
élèves-professeurs bilingues, les inspecteurs bilingues encadrent
ces deux catégories de professeurs. Ce tableau montre également
que la totalité des inspecteurs complètent leur formation
initiale par des lectures personnelles. Certaines de leurs réponses
à l'item "autre" révèlent que quelques-uns ont suivi des
stages sur la didactique au Maroc ou en France.
En ce qui concerne leur formation à la didactique de
l'amazighe, ils en ont tous bénéficié et c'est grâce
à l'IRCAM pour 100% et à leurs lectures personnelles pour 70%.
L'un d'eux -répondant à l'item "autres à préciser"
déclare en avoir bénéficié par l'AREF.
Tableau N°30 : Tableau N°31 :
Degré de satisfaction
|
|
En linguistique
|
En didactique
|
|
Total
|
%
|
Total
|
%
|
Satisfaits
|
4
|
40
|
1
|
10
|
Non satisfaits
|
5
|
50
|
9
|
90
|
TOTAL
|
9
|
90
|
10
|
100
|
Raisons de l'insatisfaction (%)
|
|
langue
|
didactique
|
Durée de la formation
|
50
|
22
|
Faible encadrement
|
13
|
28
|
Difficultés liées à la langue
|
38
|
50
|
Les inspecteurs questionnés ont tous participé
à la formation des enseignants mais 50% l'ont jugée non
satisfaisante en linguistique et 90% en didactique ( !). Ce dernier
pourcentage ne doit pas étonner quand on sait qu'on s'adresse ici
à des superviseurs pédagogiques rompus à l'observation (et
à la critique !) des séances de vis-à-vis
pédagogiques. De plus, nous en avons été témoin,
les formateurs de l'IRCAM, s'ils excellent en cours théoriques de
linguistique, ils ont parfois du mal à persuader les formés sur
le plan didactique. D'ailleurs, lors des formations, ils comptent beaucoup sur
l'aide des inspecteurs, même si ces derniers souffrent eux-mêmes de
grandes lacunes en didactique de l'amazighe voire en linguistique.
III - Méthodes d'enseignement : les trois
tableaux suivants résument l'ensemble des items de cette
rubrique.
Tableau N° 32 : Proche de
la méthode utilisée pour enseigner
|
l'arabe
|
20 %
|
le français
|
20%
|
les deux
|
60%
|
Autre
|
0%
|
|
|
Tableau N° 34 : La
didactique du français est utilisée pour les activités
de
|
lecture
|
70%
|
communication
|
70%
|
morphosyntaxe
|
70%
|
écriture
|
70%
|
évaluation
|
70%
|
La majorité des inspecteurs (60%) trouvent que les
méthodes d'enseigner l'amazighe sont beaucoup plus proches des
méthodes d'enseigner le français et l'arabe
(tableau N°32).
Ils estiment par ailleurs que les professeurs utilisent
souvent (70%) la didactique du français pour enseigner l'amazighe
(tableau N°33).
Tableau N° 33 : Recours
des profs à la didactique du français en %
|
systématiquement
|
20
|
souvent
|
70
|
rarement
|
10
|
jamais
|
0
|
Plus des deux tiers (70%) des inspecteurs estiment que les
professeurs utilisent les procédés de la didactique du
Français pour conduire toutes les activités citées
(tableau N°34).
80% des inspecteurs affirment que le manuel scolaire de
l'amazighe ressemble au manuel scolaire de l'arabe; et ce sur le plan surtout
des approches didactiques et de la présentation matérielle.
Tandis que 50% estiment que le manuel scolaire de l'amazighe
ressemble au manuel scolaire du français; et ce sur le plan surtout des
approches didactiques et de la disposition des unités didactiques. Ici,
il faut noter que la majeure partie des enseignants de l'amazighe ont en charge
les petites classes (1e et 2e année) où ils
enseignent en même temps l'arabe et en arabe utilisant bien entendu
le manuel d'arabe. Pour ce qui concerne notre hypothèse sur le
français, nous croyons qu'elle tient toujours même si l'arabe est
à ne pas perdre de vue quant à la concurrence qu'il a avec le
français. Il y a lieu de remarquer qu'aucun inspecteur n'a trouvé
de ressemblances ni de différences autres que celles proposées.
Nous nous attendions en fait aux réponses du genre « sur le
plan des illustrations » ou encore « sur le niveau de
difficulté pour les apprenants ».
Tableau N°35 : Ressemblances avec le manuel de
l'arabe
|
contenus thématiques
|
3
|
Approches didactiques
|
7
|
disposition des unités didactiques
|
4
|
présentation matérielle
|
6
|
Autre
|
0
|
Tableau N°36 :
|
|
Ressemblances avec le manuel du français
|
contenus thématiques
|
1
|
Approches didactiques
|
5
|
disposition des unités didactiques
|
6
|
présentation matérielle
|
2
|
Autre
|
0
|
IV - Manuels scolaires :
V - point de vue personnel : Y aura-t-il un
jour une didactique propre de l'amazighe ?
Tableau N° 37 :
|
Total
|
%
|
pourquoi
|
Oui
|
6
|
60
|
3
|
3
|
2
|
|
Non
|
4
|
40
|
30
|
30
|
20
|
|
60% pensent qu'il y aura un jour une didactique propre de
l'amazighe. Leurs justifications sont les suivantes :
Ø Pour 30% des optimistes, c'est parce qu'il s'agit
d'une langue vivante comme toutes les autres
Ø Pour la même proportion des pessimistes, nous
avons relevé les justifications suivantes : " parce
l'amazighe ne sera pas une langue d'enseignement" (à entendre des autres
matières comme les mathématiques etc.), ou encore " il
n'existe pas de didactique propre ". Cette dernière réponse,
même si elle est minoritaire, remet en question notre hypothèse
selon laquelle il y aurait une didactique propre à chaque discipline
même si une mutualisation des didactiques proches (des langues par
exemple) est envisageable.
|