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Des transferts sont-ils possibles de la didactique du français (FLE/FLS) à  la didactique de l'amazighe (berbère) dans le contexte sociolinguistique marocain ?

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par Lahcen NACHEF
Université Rennes 2 - Master 2 2006
  

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V - POINT DE VUE PERSONNEL

Tableau N°22 :

Pensez-vous qu'il pourra y avoir un jour

une didactique PROPRE à l'amazighe?

 

Total

%

Oui

21

75

Non

2

7

Sans réponse

5

18

Cet item ultime a été proposé aux trois catégories de nos questionnés dans le but de recueillir leur avis personnel en tant que premiers concernés par la question d'une didactique propre à la langue qu'ils sont appelés à enseigner. Le 1er tableau montre que les ¾ des questionnés pensent qu'il y aura un jour une didactique propre de l'amazighe et seulement 2 personnes ont répondu par la négative alors que 18% ne se sont pas prononcés. Doit-on alors commencer à croire que notre hypothèse est assez fondée ou bien vaudrait-il mieux attendre l'avis des inspecteurs et des chercheurs de l'IRCAM?

Le second tableau comporte les justifications de ces réponses, plutôt optimistes, qu'on peut résumer comme suit :

q La grande majorité (43%) croit aux efforts déployés (ou "à déployer" pour certains) par les intervenants directs dans la mise en place de cette didactique, à savoir le MEN et l'IRCAM.

q Près d'un tiers (32%) justifient leur réponse positive par le seul fait que l'amazighe est une langue vivante à part entière et qu'elle "mériterait" donc sa didactique propre. Un seul professeur a parlé de possibilité de s'inspirer des didactiques déjà en présence dans le paysage éducatif marocain.

QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX INSPECTEURS

I - IDENTIFICATION :

Tableau N° 24 : informations personnelles

 

Sexe

 

Age (en ans)

Lieu de naissance

 

H

F

 

30 à 40

41 à 50

51 et +

Région

amazighophone

Région non amazighophone

Sans réponse

N

10

0

0

6

4

8

0

2

%

100

0

0

60

40

80

0

20

Tous de sexe masculin, les inspecteurs dépassent 40 ans d'âge et sont pour la majorité (80%) amazighophones. Les 20% sans réponse ont soit omis de répondre soit pris position quant à la question car, pour les avoir rencontrés tous lors des sessions de formation, nous sommes sûr qu'ils parlent tous l'amazighe.

Tableau N°25 : informations professionnelles :

Ancienneté

Langue

Nbre de profs encadrés/inspecteur

Milieu

 

- 10

ans

 

+ 10

ans

Ara

Fran

Total

Amazigho

phones

Enseignant l'amazighe

Urbain

Pré-Urbain

rural

Total

3

 

3

3

7

147

39

32

49

36

9

30

 

30

30

70

 
 
 
 
 
 

%

Ce tableau regroupe l'essentiel des informations professionnelles intéressantes pour notre sujet. En effet, les 60% des inspecteurs qui ont répondu à l'item sur l'ancienneté ont pour la moitié moins de 10 ans d'ancienneté et plus de 10 ans pour l'autre moitié. Cela montre que l'équipe de supervision pédagogique n'est ni trop vieille ni trop jeune. 70% parmi eux ont le français comme langue de travail contre 30% pour l'arabe. Ils ont en charge une moyenne de 147 professeurs dont 39 sont amazighophones et 32 enseignent la langue amazighe; ce dernier nombre est important quand on sait qu'on est juste à la troisième année de l'introduction de l'amazighe dans le système scolaire marocain. Le nombre 39 est également très parlant pour montrer que près du tiers des enseignants ont l'amazighe comme langue maternelle; ce qui faciliterait leur formation et résoudrait, en partie du moins, le problème de désigner les non-amazighophones pour enseigner une langue qu'ils méconnaissent ou ne connaissent pas du tout.

La dernière partie du tableau indique que l'enseignement de l'amazighe se concentre encore davantage dans les périmètres urbains et pré-urbains alors que c'est dans le milieu rural que se trouve la majeure partie de la population amazighe au Maroc.

II - FORMATION :

Tableau N°26 : sessions de formation suivies sur l'amazighe

Nombre total de formés pendant 4 ans

Journées de formation en 4 ans

02/03

03/04

04/05

05/06

 

2003

2004

2005

2006

Total

2

6

7

7

7

22

34

32

95

Le tableau montre clairement que la formation des inspecteurs, comme d'ailleurs celle des enseignants (voir tableau N°5) s'est faite d'une manière très irrégulière. Seulement 20% en ont bénéficié en 2003, 60% en 2004 et 70% en 2005 et 2006. Soit un total de 95 journées de formation en 4 ans pour l'ensemble des inspecteurs, c'est-à-dire moins de 3 journées de formation par an et par inspecteur. Ce qui, déjà, explique un peu pourquoi les inspecteurs n'organisent guère de rencontres pédagogiques sur l'amazighe tel que nous l'ont avoué les enseignants (voir tableaux N°8)

Tableau N°27 : évaluation de ladite formation Tableau N°28 : Raisons de l'insatisfaction

Degré de satisfaction

 

En linguistique

En didactique

 

total

%

total

%

Satisfaits

7

70

3

30

Non satisfaits

3

30

7

70

Raisons de l'insatisfaction (%)

 

langue

didactique

Durée de la formation

50

22

Faible encadrement

13

28

Difficultés liées à la langue

38

50

Plus des deux tiers (70%) des inspecteurs questionnés sont satisfaits de la formation dont ils ont bénéficié sur le plan linguistique; inversement, la même proportion ne l'est pas en ce qui concerne la formation en didactique. Les raisons de leur insatisfaction présentent la même contradiction : en linguistique, 50% les imputent à la durée insuffisante des sessions de formation tandis qu'en didactique la même proportion les attribue à des difficultés relatives à la langue amazighe (pour certains "à l'alphabet non encore maîtrisé alors que les manuels sont intégralement transcrits en cet alphabet" et pour d'autres "au manque d'une méthode claire").

Tableau N°29 : formation en didactique générale et de disciplines (arabe et français)

Didactique

(%) des bénéficiaires

Moyens de formation

% par le C.F.I

% par le CPR

% par le CNFIE

% par lectures

personnelles

Générale

100

100

30

90

100

Arabe

90

90

0

60

90

Français

90

90

30

60

80

Amazighe

100

% par IRCAM

% par lect. personnelles

% par autres

 

100

70

10

Nos inspecteurs affirment avoir été tous formés à la didactique générale. 90% l'ont été en didactique de l'arabe et la même proportion en didactique du français. Les centres pourvoyeurs de formation sont le CFI pour la totalité, et le CNFIE pour la majorité (90%). Rappelons que les élèves-inspecteurs admis dans ce centre sont de deux catégories, les monolingues ou futurs inspecteurs d'arabe et les bilingues ou futurs inspecteurs de français et/ou d'arabe. D'ailleurs, depuis que les CFI ne recrutent plus que des élèves-professeurs bilingues, les inspecteurs bilingues encadrent ces deux catégories de professeurs. Ce tableau montre également que la totalité des inspecteurs complètent leur formation initiale par des lectures personnelles. Certaines de leurs réponses à l'item "autre" révèlent que quelques-uns ont suivi des stages sur la didactique au Maroc ou en France.

En ce qui concerne leur formation à la didactique de l'amazighe, ils en ont tous bénéficié et c'est grâce à l'IRCAM pour 100% et à leurs lectures personnelles pour 70%. L'un d'eux -répondant à l'item "autres à préciser" déclare en avoir bénéficié par l'AREF.

Tableau N°30 : Tableau N°31 :

Degré de satisfaction

 

En linguistique

En didactique

 

Total

%

Total

%

Satisfaits

4

40

1

10

Non satisfaits

5

50

9

90

TOTAL

9

90

10

100

Raisons de l'insatisfaction (%)

 

langue

didactique

Durée de la formation

50

22

Faible encadrement

13

28

Difficultés liées à la langue

38

50

Les inspecteurs questionnés ont tous participé à la formation des enseignants mais 50% l'ont jugée non satisfaisante en linguistique et 90% en didactique ( !). Ce dernier pourcentage ne doit pas étonner quand on sait qu'on s'adresse ici à des superviseurs pédagogiques rompus à l'observation (et à la critique !) des séances de vis-à-vis pédagogiques. De plus, nous en avons été témoin, les formateurs de l'IRCAM, s'ils excellent en cours théoriques de linguistique, ils ont parfois du mal à persuader les formés sur le plan didactique. D'ailleurs, lors des formations, ils comptent beaucoup sur l'aide des inspecteurs, même si ces derniers souffrent eux-mêmes de grandes lacunes en didactique de l'amazighe voire en linguistique.

III - Méthodes d'enseignement : les trois tableaux suivants résument l'ensemble des items de cette rubrique.

Tableau N° 32 : Proche de la méthode utilisée pour enseigner

l'arabe

20 %

le français

20%

les deux

60%

Autre

0%

 
 

Tableau N° 34 : La didactique du français est utilisée pour les activités de

lecture

70%

communication

70%

morphosyntaxe

70%

écriture

70%

évaluation

70%

La majorité des inspecteurs (60%) trouvent que les méthodes d'enseigner l'amazighe sont beaucoup plus proches des méthodes d'enseigner le français et l'arabe (tableau N°32).

Ils estiment par ailleurs que les professeurs utilisent souvent (70%) la didactique du français pour enseigner l'amazighe (tableau N°33).

Tableau N° 33 : Recours des profs à la didactique du français en %

 

systématiquement

20

souvent

70

rarement

10

jamais

0

Plus des deux tiers (70%) des inspecteurs estiment que les professeurs utilisent les procédés de la didactique du Français pour conduire toutes les activités citées (tableau N°34).

80% des inspecteurs affirment que le manuel scolaire de l'amazighe ressemble au manuel scolaire de l'arabe; et ce sur le plan surtout des approches didactiques et de la présentation matérielle.

Tandis que 50% estiment que le manuel scolaire de l'amazighe ressemble au manuel scolaire du français; et ce sur le plan surtout des approches didactiques et de la disposition des unités didactiques. Ici, il faut noter que la majeure partie des enseignants de l'amazighe ont en charge les petites classes (1e et 2e année) où ils enseignent en même temps l'arabe et en arabe utilisant bien entendu le manuel d'arabe. Pour ce qui concerne notre hypothèse sur le français, nous croyons qu'elle tient toujours même si l'arabe est à ne pas perdre de vue quant à la concurrence qu'il a avec le français. Il y a lieu de remarquer qu'aucun inspecteur n'a trouvé de ressemblances ni de différences autres que celles proposées. Nous nous attendions en fait aux réponses du genre « sur le plan des illustrations » ou encore « sur le niveau de difficulté pour les apprenants ».

Tableau N°35 : Ressemblances avec le manuel de l'arabe

contenus thématiques

3

Approches didactiques

7

disposition des unités didactiques

4

présentation matérielle

6

Autre

0

Tableau N°36 :

 

Ressemblances avec le manuel du français

contenus thématiques

1

Approches didactiques

5

disposition des unités didactiques

6

présentation matérielle

2

Autre

0

IV - Manuels scolaires :

V - point de vue personnel : Y aura-t-il un jour une didactique propre de l'amazighe ?

Tableau N° 37 :

 

Total

%

pourquoi

Oui

6

60

3

3

2

 

Non

4

40

30

30

20

 

60% pensent qu'il y aura un jour une didactique propre de l'amazighe. Leurs justifications sont les suivantes :

Ø Pour 30% des optimistes, c'est parce qu'il s'agit d'une langue vivante comme toutes les autres

Ø Pour la même proportion des pessimistes, nous avons relevé les justifications suivantes : " parce l'amazighe ne sera pas une langue d'enseignement" (à entendre des autres matières comme les mathématiques etc.), ou encore " il n'existe pas de didactique propre ". Cette dernière réponse, même si elle est minoritaire, remet en question notre hypothèse selon laquelle il y aurait une didactique propre à chaque discipline même si une mutualisation des didactiques proches (des langues par exemple) est envisageable.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand