WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Des transferts sont-ils possibles de la didactique du français (FLE/FLS) à  la didactique de l'amazighe (berbère) dans le contexte sociolinguistique marocain ?

( Télécharger le fichier original )
par Lahcen NACHEF
Université Rennes 2 - Master 2 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION GENERALE

L'introduction de la langue amazighe dans le contexte scolaire marocain, initiée d'abord par la plus haute autorité de l'Etat puis concrétisée par le Ministère de l'Education Nationale, constitue un tournant dans la politique linguistique et éducative du Maroc.

En effet, considérée depuis très longtemps comme langue minoritaire, essentiellement orale, socialement et économiquement sans valeur ajoutée, la langue amazighe était le dernier souci des concepteurs de programmes de développement tant au niveau des gouvernements successifs qu'au niveau des partis politiques.

Seuls quelques militants associatifs et une poignée d'intellectuels s'intéressaient à la question de la langue et de la culture amazighes.

Aujourd'hui, avec le développement des droits humains et la réhabilitation des diversités culturelles, ethniques et linguistiques, en vertu d'une ouverture voulue par tous, gouvernants et gouvernés, sous l'égide des instances internationales et grâce aux pressions internes (associations et autres mouvements revendiquant la spécificité culturelle), le Maroc, à l'instar des autres pays qui connaissent ces phénomènes de pluralité, finit par admettre la langue amazighe comme une composante indissociable de l'identité marocaine et comme un patrimoine séculaire susceptible de constituer une richesse supplémentaire de la culture et de la civilisation nationales.

En témoignent, entre autres, la création d'un institut royal de la culture amazighe (désormais IRCAM), l'institution (en projet) de filières de langue et de littérature amazighes dans certains départements des universités marocaines, l'adoption officielle de l'alphabet amazighe (le tifinaghe), l'autorisation de la création de dizaines d'associations amazighes, l'autorisation de la tenue du Congrès Mondial Amazighe (à Nador) pour la première fois au Maroc en juillet 2005.

Aussi, l'amazighe est reconnu constitutionnellement comme langue nationale. Les défenseurs de cette langue revendiquent actuellement qu'elle soit l'autre langue officielle du pays à côté de l'arabe, qu'elle soit enseignée obligatoirement dans les écoles marocaines et devienne la langue de communication dans les divers domaines et secteurs d'activités socioéconomiques tels la justice, les médias, les services publics, etc.

Dans cette mouvance, un besoin pressant d'aménagement de la langue amazighe se fait sentir dans les milieux éducatifs et universitaires. Néanmoins, si de grands efforts ont été faits sur le plan de l'aménagement linguistique, il reste beaucoup à faire au niveau de la didactique de l'amazighe. L'IRCAM, auquel incombe la responsabilité de la promotion linguistique et culturelle de cette langue ne rechigne point à l'ouvrage : les publications foisonnent1(*), les colloques et rencontres se multiplient, les manuels scolaires paraissent tous les ans depuis 2003, date du démarrage de l'introduction de l'amazighe dans l'enseignement, les sessions de formation du personnel éducatif s'organisent régulièrement, ....

Toutefois, sur le plan didactique, l'IRCAM tente de parer au plus pressé en faisant appel aux compétences disponibles. Mais jusqu'à présent, il n'y a pas encore eu de recherches scientifiques dignes d'intérêt pour que soit établie une didactique spécifique de l'amazighe. Il est vrai que de nombreuses tentatives sont en cours ces dernières années mais elles ne semblent pas répondre aux besoins des enseignants. Ces derniers, comme d'ailleurs leurs inspecteurs voire les concepteurs de matériel didactique eux-mêmes (nous le verrons dans la partie pratique), se contentent de recourir souvent à des pratiques empruntées soit à la langue arabe soit à la langue française.

Et, c'est ce qui motive particulièrement la présente recherche qui vise dans un premier temps de faire l'état des lieux de cette réalité et dans un second temps de mesurer les emprunts effectués aux autres didactiques tout en mettant en exergue l'hypothèse selon laquelle l'apport de la didactique du français (FLE/FLS) demeure prépondérant. Toute la partie pratique vise la confirmation de ladite hypothèse.

P R E M I E R E P A R T I E

"Le Berbère est fier d'avoir combattu, à chaque époque, avec les armes et l'esprit de l'époque, pour ce qu'il a pensé être le vrai et le juste; il ne diffère en rien dans ce point de la totalité des êtres humains. Mais son destin a voulu qu'il préservât, contre vents et marées, son identité, sa spécificité,... et sa langue, laquelle est tout à fait apte à se revigorer et s'épanouir, pour autant qu'on lui en laisse la liberté"

* 1 Voir bibliographie "publication de l'IRCAM"

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo