La crise ivoirienne( Télécharger le fichier original )par Sayba DANFAKHA Université Cheikh Anta Diop de dakar - Maitrise relations internationales 2003 |
1ÈRE PARTIE : LES FACTEURS ET LES ACTEURS DE LA CRISELa mutinerie du 19 septembre 2002 apparaît à tous
les observateurs avertis de l'évolution de la Côte d'Ivoire comme
l'aboutissement d'une accumulation de phénomènes dont 1e pays a
été le théâtre au cours de cette
décennie1(*). La
mutinerie déclenchée par une partie de l'armée en rupture
de ban n'est qu'une des facettes de la crise qui secoue le pays. En effet, la
particularité de la Côte d'Ivoire au plan politico-ethnique et
économique a instauré une situation de rébellion pour
combattre une répartition du pouvoir politique ou des richesses. CHAPITRE I : LES FACTEURS DE LA CRISEDeux séries de facteurs sont à l'origine de la crise. Ils sont à la fois politico - économique et socio -juridique SECT I : LES FACTEURS POLITICO-ÉCONOMIQUESL'environnement politico-économique est l'un des facteurs les plus marquants car obéissant à la logique des événements internes liés aux institutions. Ces facteurs s'expliquent par une guerre de succession entraînant des tensions politico -militaires subséquentes. Par I : Les facteurs politiquesDe tous les facteurs, ils apparaissent comme les plus récurrents. En effet, la crise politique engendrée par la succession de Houphouët Boigny dans des conditions controversées a entraîné une situation d'affrontassions entre Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, débouchant du coup à des tensions politico-militaire après le refus en 1995 de la candidature de Alassane Dramane Ouattara. A- Une guerre de successionDès la fin des cérémonies
funéraires qui ont suivi le décès du Président
Houphouët le 07 Août 1993, une bataille de succession s'est
engagé entre le Président de l'Assemblée Nationale, Henri
Konan Bédié, successeur en vertu de l'article 112(*) de la Constitution et le Premier
Ministre d'alors Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier a été
soupçonné de vouloir commettre un «hold-up»
La crise s'est accentuée à la veille des élections présidentielles lorsque l'ancien Premier Ministre a annoncé sa candidature à la magistrature suprême. Le Président Bédié a refusé sa candidature en contestant l'éligibilité de Ouattara au motif de sa nationalité Burkinabé. Le Côte d'Ivoire était au bord de la guerre civile lorsqu'in extremis, Ouattara s'est retiré. On s'attendait donc à un apaisement du climat politique et social lorsque Laurent Gbabgo, candidat du Front Populaire Ivoirien, a lancé un mot d'6rdre de boycott. Les manifestations furent réprimées violemment par le pouvoir en place en application du décret N°95-721 du décret N°95-721 du 25 septembre 1995 qui interdisait les manifestations publiques. La tension politique était à son paroxysme : 30 morts furent dénombrés. Le Général Robert Guei était également soupçonné de connivence avec Alassane Ouattara4(*). * 1 Coulibaly Alban Alexandre : Le système politique ivoirien, l'Harmattan. « Points de vue couverts » Paris 2002 * 2 qui stipule qu'en cas de vacances de la présidence de la république par décès, démission ou empêchement absolu constaté par la cour suprêmes saisie par le gouvernement, les fonctions de Président de la République sont dévolues de plein droit au Président de l'Assemblée Nationale. * 3 L'article 13 stipule qu'en de vacances, le Premier Ministre doit expédier les affaires * 4 Cela a été à l'origine de son limogeage le 21 Octobre 1995 |
|