La crise ivoirienne( Télécharger le fichier original )par Sayba DANFAKHA Université Cheikh Anta Diop de dakar - Maitrise relations internationales 2003 |
Paragraphe II: Les obstacles à l'application des accords de Marcoussis et de KléberLes accords de Marcoussis et de Kiéber comportent de nombreux points positifs voire salutaires. Cependant, ils contiennent de nombreux facteurs de blocage à savoir particulièrement l'attribution des ministères de la défense et de l'intérieur aux mouvements rebelles. Ce point de discorde a été à l'origine de nombreuses manifestations anti-françaises entraînant du coup la naissance d'un nationalisme. A- Les blocages relatifs à l'attribution des portefeuilles de la défense et de l'intérieurEn annonçant publiquement la répartition des portefeuilles ministériels du gouvernement de réconciliation nationale et plus particulièrement ceux de la défense et de l'intérieur au MPCI, Guillaume Soro secrétaire général dudit mouvement avait mis le feu aux poudres. En effet, aussitôt est apparue une ligne d'affrontement entre les signataires de l'accord en fonction d'une géographie d'un côté le MPCI et le RDR qui s'adjugent la meilleure part avec les ministères de la défense, de l'intérieur, de la justice et de l'agriculture ; et de l'autre côté le FPI et le PDCI. Une telle répartition ne saurait être
acceptée par «l'aile dure» de l'entourage présidentiel.
Les rebelles de leur part refusent de renégocier la composition du
gouvernement. Le président Gbagbo affirmait qu'il n'avait pas
gagné la guerre, pour dire qu'il devait par conséquent rester
plus humble tel. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que la rébellion
forte de trois mouvements unis (MPIGO, MJP, MPCI) dispose d'un armement
beaucoup plus important que celui détenu par l'armée
régulière. Preuve, il a fallu l'intervention de l'armée
française pour empêcher les rebelles d'atteindre leur objectif qui
était de marcher sur Abidjan. Selon le ministre des affaires étrangères de la France, Dominique De Villepin l'octroi aux rebelles des portefeuilles de la défense et de l'intérieur est tout à fait logique. Dans la mesure où, il serait plus facile dans ce cas de figure de désarmer la rébellion. Et le désarmement constitue à ne pas en douter une étape importante dans le processus de retour à une situation normale au pays d'Houphouët Boigny. Ainsi donc, ce refus à peine voilé dans l'application des accords de Marcoussis par Laurent Gbagbo parlant dans son dernier discours de respecter l'esprit des accords est donc incompréhensible. L'échec de la rencontre d'Accra entre Seydou Diarra le nouveau premier ministre et les rebelles Itou. Ceci pourrait peut-être expliquer l'ultimatum que les rebelles avaient fixé à Laurent Gbagbo le 24 Janvier, mais qu'ils n'ont pas finalement exécuté. Les rebelles avaient attendu la fin au 22ème Sommet France-Afrique qui s'est tenu du 19 au 21 Février à Paris. En outre, ils ont en même temps entrepris une offensive diplomatique dans les capitales de la sous région ouest africaine où selon eux, lors de leurs différents entretiens avec les chefs d'Etat, le maître mot était la patience. A présent, il semble même que c'est la solution politique qui est adoptée du côté du MPCI si on en croit les déclarations de Guillaume Soro, le secrétaire Général du plus grand mouvement rebelle. M. Soro a en effet déclaré : »Nous considérons qu'aujourd'hui la voie militaire a atteint ses limites, il faut coûte que coûte trouver une solution politique négociée »25(*) Les différents blocages liés à la nomenclature gouvernementale ont donné naissance à un nationalisme ivoirien. * 25 N.H 362 page 15 |
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