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La crise ivoirienne

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par Sayba DANFAKHA
Université Cheikh Anta Diop de dakar - Maitrise relations internationales 2003
  

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Par II : Une réalité permanente des hostilités

Malgré un cessez le feu entre les rebelles et l'armée Ivoirienne la situation devient instable. En outre, la crise a mis en exergue une violation flagrante du Droit humains.

A- - Un cessez-le-feu fragile

Malgré la signature d'un cessez le feu entre les mouvements rebelles et les FANCI par lequel ils « acceptent de cesser immédiatement et définitivement les hostilités sur toute l'étendue du territoire national et particulièrement dans le grand Ouest Ivoirien». Les combats ont repris de plus belle. En effet, des tirs à l'arme lourde ont opposé, les troupes gouvernementales aux combattants rebelles au nord de Louan Houmien (ouest).Ainsi les troupes loyalistes ont repris le contrôle de Louan Houmien une ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Douané que les rebelles avaient évacué peu avant l'entrée en vigueur du cessez le feu le dimanche.. Des combats se sont poursuivis dans la région de Louan Houmien.

En outre, des soldats français de l'opération « Licorne « ont riposté près de Guiglo (à 550 km à l'ouest d'Abidjan) à l'attaque d'une bande d'individus armés, faisant deux tués dans le camp des agresseurs. Ces agresseurs sont présumés être membres d'un groupe supplétif libérien des forces armées.

Cet incident est intervenu alors que les «force nouvelles» structure politico - militaire regroupant les trois mouvements mènent depuis une dizaine de jours une opération de ratissage pour débarrasser l'ouest ivoirien de ses encombrants ex alliés libériens.

B- Une flagrante violation des droits humains

La crise en côte d'Ivoire a montré au grand jour les différentes exactions et atteintes aux droits de l'homme commises aussi bien du côté rebelle qu'à l'ombre du pouvoir.

La liste est déjà longue du général Robert Guei (ainsi qu'une partie de sa famille et de ses proches) tué le 19 septembre, aux premières heures de la crise, au comédien Camara Yéféré, alias Camara H, membre dirigeant du RDR d'Alassane Ouattara retrouvé mort le 1e février, en passant par le Ministre d'Etat chargé de l'intérieur et de la décentralisation Emile Boga Doudou, sans oublier Benoît Dacoury-Tabley, le frère cadet de Louis, un des chefs de file du MPCI. Le mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), en attendant de voir les responsabilités clairement établies, tient jour après jour depuis le 19 septembre une macabre comptabilité des victimes et les circonstances de leur mort. Amnesty International qui a déjà mené une mission d'enquête en zone sous contrôle loyaliste en octobre 2002, en a dépêché une autre le 3 mars à Abidjan, une semaine après la publication de son rapport sur la situation des droits humains dans les régions détenues par le MPCI. Début février, c'est le rapport des nations Unis d'une «mission d'établissement des faits » effectuée entre le 23 et 29 décembre dans la partie gouvernementale du pays, qui stigmatise les crimes ciblés et n'exclut pas une implication du pouvoir. C'est pourquoi le Président Jacques Chirac ne s'est embrassé de formules diplomatiques pour évoquer ouvertement, devant ses pairs réunis le 20 et 21 février au Sommet France/Afrique de l'existence d'escadrons de la mort. De ce fait, depuis le début de la crise, les assassinats, les exactions contre les libertés fondamentales et le droit humanitaire dont se sont rendues coupables les « forces de l'ordre » semblent indiquer que certains militaires ont échappé en partie au contrôle de l'Etat pour former une sorte de nébuleuse aux ramifications multiples. L'enquête onusienne d' «établissement de faits» cite des noms dont celui du capitaine Anselvé Séka yapo aide de camp de Simone Gbagbo et celui de Patrice Bahi, un adepte des arts martiaux. Le premier est soupçonné être le chef de l'aile militaire des escadrons et le second d'être à la tête de la branche civile.

Les assassinats ciblés des personnalités politiques ou des membres de leurs famille sont en revanche imputés à celui qui est appelé familièrement Séka Séka et à Patrice Bahi. De nombreux témoignages relayés par les organisations des droits de l'homme et de la presse désignent Séka Séka et ses compagnons comme les auteurs du meurtre le 19 septembre de Robert Gueï, de sept membres de sa famille et de sa garde rapprochée dont le capitaine Fabien. Ils sont également mis à l'index dans la liquidation du docteur Benoit Dacoury Tabley, de deux membres de la famille du secrétaire général adjoint du RDR Amadou Gon Coulibaly et du lieutenant Dosso, aide de camp de Ouattara .Patrice Bahi est celui qui a arrêté le 04 décembre 2000, le porte parole du RDR Ah Coulibaly avant de le déposer à la gendarmerie d'Agban.

Du coté de la rébellion, Amnesty Internationale révèle qu'une soixantaine de personne ont été massacrées, froidement par des éléments armés du MPCI à la prison du IIIème bataillon d'infanterie située au nord du pays. L'image savamment mise au point par le MPCI vole en éclats. Les délégués d'Amnesty International ont rencontré le Secrétaire général du MPCI Guillaume Soro, le premier responsable militaire, l'adjudant Tuo Fozié et le commandant en chef des opérations militaires, le Colonel Michel Gueu à Paris. Ces derniers n'ont pas nié les faits tout n'étant «pas impliqués personnellement »30(*) Pour comprendre ses événements Amnesty International avance l'hypothèse d'un engrenage de la violence qui prendrait sa source dans les événements qui ont marqué la Côte d'ivoire depuis 2000 à savoir l'affaire dite « cheval bleu »31(*) ; «complot Mercedes noire »32(*); « charniers de Youpongon »33(*).

* 30 JM N°2200

* 31 C'est une attaque contre le domicile du chef de 1'Etat Robert Gueï, en septembre 200 qui a provoqué l'arrestation de nombreux hi1itaires. Certains tués, d'autres torturés et d'autres partis en exil qui se trouvent aujourd'hui dans les rangs du MPCI.

* 32 C'est une tentative de coup d'Etat qui avait lieu en Janvier 2001. Elle a entraîné l'arrestation de nombreux sympathisants du RDR.

* 33 Youpongon est le nom d'une commune de la banlieue d'Abidjan où l'on a découvert le 27 octobre 2000, cinquante corps dans un terrain vaque.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault