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La problématique de l'exécution des décisons de justice rendues contre les collectivités locales au Maroc

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par Karim CHEGGARI
Université Mohammed V- souissi - Master en Droit des collectivités locales 2010
  

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Chapitre II : Les difficultés qui empêchent l'exécution des jugements rendus contre les collectivités locales

L'inexécution de la chose jugée par les collectivités est un phénomène réel et « pas seulement une hypothèse d'école » [22]. Par ailleurs, les modes classiques de défense des administrés, face à la puissance publique, sont mis à rude épreuve. « La protection traditionnelle des administrés par les recours juridictionnels devant les juridictions administratives, n'apparaît pas satisfaisante à l'époque actuelle. Ces recours juridictionnels, en raison de leur complexité même, ne sont utilisés, que par une catégorie très limitée des citoyens » [23].

De ce fait, outre ces problèmes de fonctionnement de la justice administrative, les collectivités locales mettent tous les moyens en oeuvre pour ne jamais exécuter les décisions du juge administratif (section I). De plus, cette réticence est amplifiée par le fait que le législateur, lui-même, va intervenir, non pas pour contraindre l'autorité administrative à se conformer, mais plutôt, pour légaliser son inaction (section II).

Section I : Les collectivités locales récalcitrantes 

L'inertie des collectivités locales est une attitude inacceptable dans un Etat de droit, confirmée par la passivité de celles-ci et leur mauvaise volonté

Or, ce comportement constaté depuis longtemps, ne peut pas continuer à exister.

On peut conclure qu'ils existent plusieurs causes d'inexécution de la chose jugée, lesquelles peuvent être regroupées en deux grands axes. D'une part, on se trouve face à la simple passivité de l'administration (paragraphe I), et d'autre part, face à la mauvaise volonté de cette dernière (paragraphe II).

Paragraphe I : La passivité des collectivités locales 

Les collectivités locales, n'ont pas toujours un comportement fautif à l'égard de la chose jugée, même si le résultat est perçu par l'administré comme une inexécution.

En effet, il existe souvent une grande distorsion entre les prétentions du justiciable et les effets de la décision du juge administratif. L'administré est, dans la plupart des cas, mal informé des effets de cette décision, notamment dans le domaine de l'annulation de l'excès de pouvoir.

[22] OBDERDROFF Henri, L'exécution par l'administration des décisions du juge

Administratif, Thèse Paris 2, 1981, p.421

[23] DEBBASCH Charles, l'administration contre la loi, Le monde 21 juillet 1976

Aussi, l'inertie des collectivités locales, peut résulter, soit d'une simple lenteur dans l'exécution de la décision (A), soit des difficultés sérieuses, qui s'opposent à ce que la chose jugée soit exécutée (B).

A. La simple lenteur 

Les collectivités locales semblent avoir du mal à réaliser, qu'elles leur appartiennent d'exécuter immédiatement et d'office la décision de justice, sans attendre d'être saisie par le bénéficiaire de cette décision [24].

Incontestablement, le retard dans l'exécution constitue l'abus le plus fréquent commis par la personne publique.

Le principe veut qu'une fois le jugement administratif rendu, les collectivités locales doivent intervenir dans un délai raisonnable, ce qui est rarement le cas.

Cette dernière met souvent longtemps à tirer les conséquences de la chose jugée, soit par simple négligence, soit par méconnaissance de ses obligations.

Cependant, il ne faut pas croire que les collectivités territoriales sont toujours passives. Parfois même si les collectivités territoriales ont l'intention de respecter la chose jugée, pour des raisons d'ordre pratique, l'exécution devient presque impossible.

B. Les difficultés sérieuses d'exécution 

Le fait d'exécuter un jugement administratif, n'est pas forcement une tâche facile pour les collectivités locales. Cela veut dire que celles-ci peuvent se trouver face à des difficultés d'ordre pratique, qui les empêcheront de tirer toutes les conséquences de la chose jugée.

Ces obstacles, sont, le plus souvent, rencontrés dans le domaine de la fonction publique, et plus particulièrement, au stade de la reconstitution de carrière.

A ce titre, l'exécution de la décision soulève de difficultés insurmontables ; c'est notamment le cas lorsqu'elle doit se traduire par la réintégration d'un fonctionnaire dans l'emploi dont il a été irrégulièrement privé, alors que le poste a été pourvu d'un nouveau titulaire.

[24] Rapport du conseil d'Etat, sur l'exécution des décisions des juridictions

Administratives, juillet-août 1990, 4-6, p.481

Dans ce type de situation, la seule voie possible semble être l'indemnisation du requérant.

Enfin les collectivités locales peuvent se heurter à de telles difficultés, même en cas des condamnations au versement de sommes d'argent.

L'exemple le plus fréquent à cet égard est celui donné par le tribunal administratif de Fès qui accordé à la commune de Imezoune un délai de grâce, afin de permettait à celle-ci d'exécuter le jugement rendu contre elles. Dans la mesure où l'exécution de tel jugement nécessite l'accomplissement d'un certain nombre de procédures préalablement définies, la programmation de la dette dans une session ordinaire du conseil puis l'approbation de l'autorité de tutelle des délibérations de cette session puis le contrôle financier exercé dans le cadre de la comptabilité publique, ce qui pourra aboutir à l'exécution du jugement dans un des délais très longs.[25]

Cependant mis à part ces obstacles, ainsi que les cas de simple lenteur dans l'exécution de la chose jugée, les collectivités locales, font souvent, preuve d'une mauvaise volonté

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984