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La protection juridique des populations civiles dans les conflits armés internes

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par Jean Paul Malick Faye
Université Gaston Berger de Saint- Louis - Maitrise  2009
  

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B/ Les obstacles dans l'exercice de la compétence universelle

Malgré ces mérites la compétence universelle manifeste un constat d'échec. En effet l'exercice de la compétence universelle est confronté à de nombreux obstacles d'ordre juridique. Il en est ainsi par exemple des causes d'irrecevabilité de l'action publique résultant des immunités. A titre d'illustration nous pouvons citer l'arrêt de la CIJ du 14 février 2002.

Dans cette affaire opposant la RDC à la Belgique, la RDC contestait la licéité d'un mandat d'arrêt international lancé en 2000 par le juge Damien Vandermeersch contre Yerodia Abdoulaye Ndombasi, le ministre des affaires étrangères du Congo alors en fonction. La CIJ donna raison à la RDC, en arguant du fait que le ministre des affaires étrangères bénéficiait d'immunités. Cette décision remet ainsi en cause l'exercice par les juridictions belges, et plus largement de n'importe quelle juridiction nationale, de leur compétence universelle.

L'existence de compétences concurrentes, soit au profit des TPI, soit à travers l'extradition au profit des juridictions neutres peut également poser des problèmes dans l'exercice de la compétence universelle. On peut également citer l'absence de traité d'extradition entre les Etats.

A coté de ces obstacles d'ordre juridique, subsistent des obstacles d'ordre politique. En effet les juridictions nationales à compétence universelle, examinent les affaires portées devant elles par les victimes. En réalité, ce ne sont pas toujours les victimes qui portent plainte; souvent ce sont des lobbies politiques. Les tribunaux sont alors manipulés pour des raisons politiques plutôt que pour la défense des droits de l'homme. On peut d'autre part se poser la question de savoir, ce qu'un jury d'assise belge peut comprendre de situations extrêmement complexes et de contextes culturels très différents comme celui du Rwanda. Sommes-nous vraiment devant une justice sereine et objective ?

Ces obstacles ont peut être poussé la Belgique, qui était jusque là le pays le plus avancé en ce domaine, à reformer dans un sens beaucoup plus restrictif les ambitions qui étaient exprimées dans sa loi de compétence universelle, en amandant la loi de 1993 par une loi du 23 avril 2003, puis procédé par son abrogation pure et simple par une loi du 1e août 2003. Une telle attitude ne saurait se comprendre dans la mesure où, les Etat qui ont accepté les conventions de Genève ont l'obligation de poursuivre les auteurs de violations graves du DIH. La compétence universelle ne saurait être supprimée, mais elle ne saurait être absolue non plus. Son exercice doit être soumise à certaines conditions, pour être réaliste, comme la présence de l'accusé sur le territoire de l'Etat qui poursuit.

Des questions délicates devront donc être résolues pour que cette justice soit efficace et équilibrée. Il faudra notamment trancher la question de l'immunité des dirigeants pendant et après leur mandat.

La mise en oeuvre du DIH ne saurait se limiter au niveau national. Les Etats ont également un rôle à jouer dans la mise en oeuvre du DIH au niveau international. (Chapitre II).

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