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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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v Xénologie

Marquant l'irruption de la tragédie dans le quotidien insignifiant des pays des Grands Lacs, la scène des meurtres des congolais, dont la seule cause réside dans la pesanteur irrésistible de la non-correspondance et de l'accablante non-corrélation entre l'ethnonyme, le glossonyme et le toponyme entre Tutsi, Hutu et kinyarwanda, constitue un épisode central autour duquel s'articulent les premiers chapitres de La problématique du Mythe Hima-Tutsi. Inauguré par la mort des femmes enterrées vivantes également sous le signe d'une monstrance du pouvoir, la quête du sol écrase et entraîne les grands lacs jusqu'à la mort par millier des congolais. La problématique du Mythe Hima-Tutsi ressemble au récit d'un étranger au monde, comme à son geste, précipité malgré lui dans un enchaînement inéluctable de hasards face auxquels il reste passif et indifférent, les Tutsis symbolisent l'absurdité d'une condition dont les lois échappent à l'homme.

La xénologie de Mutuza est un marxisme à la camusienne très visible dans son oeuvre. Il veut comprendre les autres, comme Camus (+ 1960) dans l'Etranger(169(*)) cherchait le sens de la différence. Et c'est le 17 mai 1997, avec l'entrée d'un groupe de rebelles menés par Laurent Désiré Kabila (+ 2001), qui achève de s'emparer du Zaïre en prenant possession de la capitale, Kinshasa, que va éclore le mythe hima-tutsi. La République du Zaïre est rebaptisée République Démocratique du Congo, RDC. Mutuza se demande comment les étrangers - rejetés par la population à cause des menaces de sédentarisation - vont rentrer chez eux alors que la Communauté Internationale qui les héberge ne fait aucun effort de démocratiser le Rwanda !

Une nouvelle rébellion s'abattit sur le pays dont à la tête furent les Tutsi du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) prêts à s'approprier une partie de la RC Congo. L'histoire a fini par donner raison.

C'est alors qu'intervient la période des consensus, des accords, des dialogues, des négociations.... Mutuza cherche alors comment démythifier les Tutsi. Il multiplie les conférences ; il renforce ses enseignements. Sa méditation sur l'appartenance s'ouvre par l'analyse du désordre. Nous assistons à la théorie entropologique. Mutuza rencontre Zahidi Ngoma qui venait d'être choisi par consensus comme Vice-président de la RD Congo. Celui-ci le nomme Conseiller Principal à la Vice-présidence en charge du Socio-culturel. Mutuza compose et achève La problématique du Mythe Hima-Tutsi.

Zahidi Ngoma, Kalele Kabila et Ingele Ifoto s'entendent sous-main pour se partager le pouvoir : le gage de ce marché sera la mise en quarantaine de Mutuza, manigancée en 2005 par Ngoma Binda qui ambitionnait devenir Député Indépendant, allié au Camp de la Patrie. Chose qu'il n'a pas obtenue. Mutuza abandonné par les membres de son Parti, se refuse à déclencher la division. Il se retire dans son domaine et se refugie dans l'activité philosophique. Mais, en 2006, devant l'indignation de la Province de Maniema, Zahidi Ngoma se reprend, et le territoire de Pangi finit par obtenir quelques représentants : c'est le retour triomphal. Cependant Mutuza ne retrouve pas son influence de jadis ; il ne peut que louvoyer entre Zahidi Ngoma et Bonane et tenter de rallier le M.S.D., Parti modéré à très large assiette sociale, où le Maniema du second tour de la présidentielle serait fortement représenté. C'était la réaffirmation de la prédiction de Mutuza sur l'avènement de la démocratie  afdelienne: « Vincere scis Hannibal, sed victoria uti ne scis »(170(*)).

La philosophie politique de Mutuza est historiciste. Il part de l'évolution des systèmes politiques pour aboutir à la valeur dont il entend construire. Une bonne marge de cette philosophie est la place qu'il accorde aux conséquences imprévisibles de l'action humaine. Sans cette position, sa pensée n'aurait pas d'encrage théorique.

Sa philosophie de l'Histoire, analyse de l'évolution de la société lega(171(*)), puise chez Hegel mais avec cette différence que chez Hegel l'esprit absolu est une espèce de divinité qui échappe l'homme, tandis que pour Mutuza, l'esprit absolu reste une activité humaine, lié à sa situation d'être relatif. Cela est conforme à la dimension du temps entendu comme succession (áêïëïõèßá). C'est avec La problématique du Mythe Hima-Tutsi qu'il s'élève au-dessus de la mêlée. On peut dire qu'il a écrit un chef-d'oeuvre de philosophie politique et de philosophie d'histoire pour enfin nous révéler sa théorie sociale. Et l'an 2006 offre à la République un pouvoir légitime et cela, par les urnes.

Bonane, Ministre de la Recherche Scientifique et Technologique, voulant redorer l'image qu'il avait reçue de la science nomme Mutuza Président a.i. du Conseil Scientifique National en 2007. Mais se heurtant sur-le-champ à la fois au projet de Tutsi de ne pas voir la RD Congo libre, Bonane est révoqué quelques semaines après son Arrêté ministériel. Comme Mutuza est le plus redouté des philosophes, il travaille sans rémunération avec ses assistants pendant dix huit mois. Mais l'infatigable chercheur de la vérité n'a cessé de travailler. Et, en 2008, il achève l'oeuvre qui défend l'image du philosophe zaïro-congolais avec De la Philosophie occidentale à la philosophie négro-africaine, Apport des philosophes zaïro-congolais.

Les Tutsi ne le lui ont pas pardonné. Ils n'ont cessé de s'attaquer à lui en personne en achetant les images télévisées autour des livres et écrits de Mutuza. C'est l'essence génétique de sa pensée qui est attaquée de toute part.

§ 2. Essence de la pensée de Mutuza

L'essence de la pensée de Mutuza est d'être utile à la société, sa société. Il est un des personnages de la philosophie contemporaine congolaise sur lequel nous sommes le mieux renseignés. Nous possédons sur lui des documents précieux de la philosophie. Le premier est le commentaire sur Numerica, commentaire qui expose sa foi en l'historicisme, en la prédiction et en l'ingénierie sociale. Le second se trouve dans l'ensemble de son oeuvre philosophique.

Ces brefs renseignements nous montrent suffisamment que dans le devenir des idées, certaines oeuvres paraissent des jalons privilégiés et possèdent une portée qui leur donne le statut d'« événements ». La Problématique du mythe Hima-Tutsi du philosophe lega est de celles-là. Parue en 2004, l'ouvrage a mis en mal les partisans de l'octroi sans condition de la nationalité congolaise aux Tutsi.

Si l'on se propose de retracer son parcours ainsi que les grandes articulations de ses idées, il conviendrait de tenir compte des moments suivants.  La première étape est marquée d'abord par une série d'insatisfactions d'ordre culturel et social, ensuite par une mise en cause(172(*)) de l'enseignement sur le développement en Afrique noire, par la mise en cause de la présence de Tutsi en RD Congo, et enfin par l'expérience sur le terrain où, en philosophe et homme d'Etat, il vit l' « agressivité et la conflictualité aux dépens de la solidarité et de l'intégration dans leurs contacts (eux les Tutsi) avec les autres peuples »(173(*)). Prêtre catholique romain, il ne manqua pas de transformer sa nouvelle soutane en défroque pour combattre de front ses maîtres. Il est enseignant. Sa vie est celle de tout philosophe. Celui dont les oeuvres qui compte de très nombreux opuscules, sont pour la plupart des ouvrages de circonstances et dont le plus important est une chrono-graphie anecdotique et philosophique des philosophes zaïrois(174(*)). Nombre de ses écrits ont trait aux questions culturelles et politiques(175(*)).

On constate que chez Mutuza aussi, la société a de plus en plus de mal à coïncider avec elle-même. Autrement dit, les hommes qui vivent en elle et par elle s'identifient de plus en plus difficilement aux relations et aux pratiques qui leur collent à la peau, mais leur semblent en même temps extérieures, comme imposées d'un dehors qu'ils ne savent pas très bien situer. Une grande partie de la pensée contemporaine témoigne de cet état de choses en se faisant pensée du retrait, c'est-à-dire du désinvestissement par rapport aux pratiques sociales et représentations qui les accompagnent.

La philosophie de Musey, par exemple, après avoir été tentée par le projet d'une réévaluation des concepts passant notamment par l'élucidation des structures de la vie quotidienne, s'est tournée vers un réexamen critique de toute la pensée de la philosophie occidentale, conçue comme pensée de la volonté-de-puissance et de la domination dans l'oubli du rapport originaire avec le négro-africain. Pour Mutuza, tous les échanges sociaux, toutes les pratiques, marquées par la réification et l'esprit de domination, participent d'une structuration sociale qui aveugle les esprits et nivelle les différences.

La société qui prend la consistance d'une seconde nature s'abandonne au vertige du monde, de l'accumulatif, de l'hétérogène du déjà vu, déjà codifié. Une telle évolution de pensée ne pouvait que provoquer une certaine angoisse, car elle nous oblige à marcher à tâtons dans l'inconnu et à repenser des formules anciennes, pour les restituer dans un langage accessible et vivant. La philosophie, l'anthropologie, la sociologie, la théologie et les autres sciences humaines peuvent se révéler dangereuses lorsqu'elles deviennent des idéologies qui veulent s'imposer à la réalité, au lieu d'être des moyens humbles de mieux écouter la réalité et s'émerveiller devant elle.

Il faut non pas regretter le passé, mais vivre le présent et avancer vers l'avenir « afin de comprendre ceux qui nous entourent, découvrir la vocation de l'être humain et saisir l'évolution de notre monde »(176(*)).

Il est intéressant aussi de savoir que cette tradition qui traite l'homme, le politique et le penseur avec tant de désinvolte mépris a été systématiquement forgée par ceux-là mêmes que l'auteur dénonce dans La problématique du Mythe Hima-Tutsi. Ceux-ci l'assassinant, assassinent du même coup les libertés congolaises sans les avoir assassinées qu'ils n'assassinassent des Congolais. Des crânes, des membres, des dents... quel horreur pour la déshumanisation des populations en conflit ? Ces hommes luttent pour ce qu'ils n'ont pas choisi : l'ethnie.

Citoyen Mutuza est patient. Il est heureux d'être ce qu'il est sans jamais perdre ce qu'il n'est pas qu'il ne cesse de chercher. L'auteur de Les fondements culturels du fédéralisme au Zaïre, bien qu'homme nouveau, apparaît aux conservateurs modérés et à l'opinion congolaise, du fait de ses liens avec les journalistes et ses sympathies « populaires », comme l'homme capable de sauver la légalité.

Avec courage, éloquence et habileté, il combat sur des deux fronts, voulant éviter la guerre civile, empêcher la subversion, faire pièce aux démagogues. Pour cela, il s'appuie non pas sur l'opinion publique, mais sur les étudiants avec aussi certains journalistes et sur une partie de professeurs qu'il essaie d'associer aux décisions de son Parti Politique, le Mouvement de Solidarité pour le Développement (MSD) moyennant quelques concessions.

Tel est le premier problème qu'il se pose : l'appartenance qui implique à l'orée une culture générale. Mutuza se trouve entre trois options: les professeurs du Civisme et Développement et de Philosophie de son temps, essaient de ramener leur science à quelques recettes de routine; ils ont imité Crahay qui, à la suite d'Isocrate, avait conçu ce que nous appelons « culture générale », étendue, sélective. Cependant, ennemie des curiosités excessives et des spécialisations; avant Isocrate, les sophistes avaient rêvé d'un savoir universel et approfondi, Aristote avec le stoïcien Posidonius, avaient essayé d'en réaliser l'idéal. Mutuza rejette la première solution et balance entre les deux autres. Si la position d'Isocrate représente le moindre mal, au dire de Houtondji, celle des autres philosophes offre un idéal dont on peut se rapprocher, soit individuellement, soit en suivant l'évolution des cultures et des traditions(177(*)).

Cette attitude à la fois nuancée et exigeante est dictée à l'auteur de Les fondements culturels du fédéralisme au Zaïre par la définition même qu'il donne à la culture : « la culture est un ensemble complexe d'objets matériels, de comportements, d'idées, acquis dans une mesure variable par chacun des membres d'une société déterminée »(178(*)). Pour combattre l'hégémonie culturelle occidentalisante, Mutuza renchérit en distinguant la culture de la civilisation: « Quant à la civilisation, elle désigne l'ensemble des valeurs et des efforts que l'humanité doit réaliser en vue de modifier le monde pour le progrès et le perfectionnement des sociétés et des hommes »(179(*)). On voit là comment on est sorti du devoir être à l'être. C'est la mise en déroute de la théorie des valeurs. Il faut donc que le philosophe palie cette difficulté. L'auteur de De la philosophie occidentale à la philosophie négro-africaine trouve l'issue par les penseurs de la polémique sur l'existence de la philosophie bantoue. Il choisit une génération qui a lutté de front. On trouve quelques figures qui illustrent les débats en sciences sociales, en sciences humaines. Dans le domaine théologique c'est surtout Mgr Tshibangu, Mulago qui le marquent et l'inspirent. Il est aussi élève des célèbres Pères Blancs qui ont eu l'habitude de publier aux éditions du Cerf(180(*)) et dont la réticence raciste fait encore échos. Mutuza a été fortement influencé par ses maîtres romains catholiques, des grands théologiens comme Jean Daniélou (+1974) et Henri De Lubac...

Il a eu une influence de son professeur de philosophie, Dubarle et Stanislas, et celui de sociologie, Breton et de Jean Pierre Chrétien. Celui-ci donnait les cours d'anthropologie coloniale et insistait sur des Tutsi ; il les protégeait comme une minorité des lions au détriment de la majorité des agneaux.

On retiendra que ces influences ont créé en lui une triade qui inspirera tout son schéma philosophique : amour, pitié et sympathie. La philosophie de l'appartenance tient une grande place dans l'histoire de sa pensée. Elle intervient pour lui fournir une technique. Il s'éloigne du psychologisme méthodologique. Il emprunte la psychologie d'inspiration du Concile Vatican II pour tendre à dominer les passions sans rejeter pour autant la douleur si elle est sympathie, pitié, amour - caritas, misericordia, amor, (óõìðáèåéá, åëåïò, áãáðç). Cette triade lui donne deux couples : rythme-neurotonique et plaisir-douleur(181(*)).

Avec cette conception, la théorie d'appartenance chez Mutuza est à la fois proche de Crahay et de Tempels ; mais Mutuza dénonce la conception universalisante de la culture telle que nous la trouvons chez Crahay. A cela se rattache une théorie originale des « thèses », ou questions générales. Toute question particulière, ou « hypothèse », se ramène à une question générale.

Cet effort pour nourrir la culture avec la philosophie de l'histoire permet à Mutuza de fournir une réponse originale à une question célèbre depuis Platon: l'histoire, chère à Thucydide (+ -400), et la rhétorique, chère aux sophistes, ne sont-elles pas une antiphilosophie ? Mutuza a, en ce domaine de culture, le souci d'unir étroitement forme et fond.

Par cette découverte, nous avons certainement atteint le noeud de l'affaire. Mutuza, comme nous venons de le voir, a pris coutume d'énoncer des jugements normatifs en termes des conséquences qu'il désire obtenir. Il dit « La nationalité n'est donc pas, avant tout, une affaire du temps, ni de lieu d'origine, sinon les Portugais nés au Congo-Zaïre depuis1482 seraient tous devenus des Congolais de naissance. La nationalité n'est pas non plus une affaire administrative, sinon elle émanerait de la volonté du Prince, principe qui viole le droit des peuples à disposer librement d'eux-mêmes et qui ne fait que remettre au plus tard la solution du problème. »(182(*))

Mais revenons-en pour finir, Il ne s'agit pas seulement des théories d'un doctrinaire. Il suffit de lire ici ce qui concerne l'action et la philosophie de Mutuza pour voir que ses écrits se confondent avec sa vie, et même avec sa mort, peut-être !

Ce serait une erreur de croire que Mutuza, dans une période de sa vie où l'action lui était pratiquement interdite, où le pouvoir lui avait échappé, ait improvisé, à partir d'une lecture éclectique des anthropologues, des oeuvres théoriques qui ne seraient en somme que des palliatifs. Dès sa jeunesse, à la différence de ses contemporains, il a considéré la philosophie comme une vocation exigeante et essentielle ; mais il avait refusé les échappatoires qui offraient alors les doctrines belges, anglaises et germaniques, qui permettaient à certains, dont Kinyongo Jeki, son ami, de refuser l'engagement dans la vie politique.

Il n'est pas difficile, en effet, de retrouver dans ses textes politiques très antérieurs aux grands bouleversements afdeliens, dans ses cours de civisme et développement ou celui de l'apport de la psychologie dans la formation d'un juriste, ses positions sur le meilleur régime.

Mais on peut sans doute découvrir aussi dans l'exposition de ces thèmes un enrichissement permanent, un passage du simple programme à la théorie, une élévation vers une sorte de mysticisme religieux qui nous fait insensiblement passer du domaine de la politique contingente à celui des « vérités éternelles ».

Nous trouvons d'abord, chez Mutuza, des indications générales sur l'état de la politique à son époque. Si on le pressait d'ordonner ses désirs et ses valeurs dans une hiérarchie, citoyen Mutuza(183(*)) se révélerait certainement d'abord démocrate, et seulement bien après socialiste. Il écrit que par démocratie il n'entend pas quelque chose d'aussi vague que le pouvoir du peuple ou le pouvoir de la majorité, mais un ensemble d'institutions (entre autres notamment les élections générales, c'est-à-dire le droit pour un peuple de chasser un gouvernement) qui permettent un contrôle public des gouvernants et leur limogeage par les gouvernés, et qui permettent aux gouvernés d'obtenir des réformes...La démocratie ... est le seul procédé connu par lequel nous pouvons essayer de nous protéger contre l'abus du pouvoir politique. Elle consiste dans le contrôle des dirigeants par les dirigés. C'est le seul moyen de permettre la maîtrise du pouvoir économique par les dirigés. L'engagement de Mutuza envers la démocratie prend une forme qui oblitère la question de savoir ce qui passe en premier. Cela lui permet d'esquiver le problème des priorités en conflit. A la différence de nombreux démocrates-sociaux (comme Gambembo Fumu wa Utadi) il ne semble pas être ennuyé par le dilemme : et qu'est-ce que je fais si le processus démocratique engendre des résultats réactionnaires et antisociaux ? La raison pour laquelle le problème ne se pose pas en termes de réversibilité de son image de la démocratie. Il conçoit sa philosophie politique à partir des bases éthiques.

* 169 CAMUS, A., l'Étranger, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1971.

* 170 MUTUZA, La Problématique du Mythe Hima-Tutsi, p. 51. Hannibal (247-182 av. J.-C.), général carthaginois, fils d'Hamilcar Barca, dont la marche sur Rome au départ de l'Espagne entre 218 et 217 av. J.-C. reste un des plus hauts faits de l'histoire militaire. Élevé dans la haine de Rome, Hannibal, à l'âge de neuf ans, accompagna son père dans l'expédition carthaginoise visant à conquérir l'Espagne. Entre sa 18e et 25e année, il fut responsable de la réalisation des plans de son beau-frère Hasdrubal visant à étendre et à consolider la mainmise carthaginoise sur la péninsule Ibérique. Hasdrubal ayant été assassiné en 221 av. J.-C., l'armée choisit comme commandant Hannibal qui, en l'espace de deux ans, soumit l'Espagne entre le Tage et l'Èbre, à l'exception de la colonie romaine de Sagonte, prise après un siège de huit mois. Les Romains virent dans cette attaque une violation du traité existant entre Rome et Carthage et demandèrent que Carthage leur remette Hannibal. Le refus des Carthaginois précipita la deuxième (218-201 av. J.-C.) des guerres puniques. En 202 av. J.-C., Hannibal fut rappelé en Afrique pour diriger la défense de son pays contre une invasion romaine dirigée par Scipion l'Africain. Lorsqu'il affronta Scipion à Zama, en Afrique du Nord, ses recrues inexpérimentées désertèrent en masse et se rallièrent aux Romains, et ses vétérans furent anéantis. Carthage se rendit à Rome et la seconde guerre punique s'acheva. Après la conclusion d'un traité de paix avec Rome en 201 av. J.-C., Hannibal prépara aussitôt une reprise des hostilités. Il modifia la constitution carthaginoise, réduisit la corruption au sein du gouvernement et assainit les finances de la cité. Accusé par les Romains de vouloir rompre la paix, il fut obligé de quitter Carthage et se réfugia à la cour du roi de Syrie Antiochos III. À ses côtés, il combattit contre les Romains, mais lorsque le monarque syrien fut battu à Magnésie (Manisa) en 190 av. J.-C. et signa un traité avec Rome prévoyant de livrer Hannibal, ce dernier se réfugia dans le nord de l'Asie Mineure auprès du roi de Bithynie, Prusias II (de 192 à 148 av. J.-C.). Lorsque Rome demanda à nouveau qu'on lui livre Hannibal, celui-ci s'empoisonna.

* 171 MUTUZA, Des Nations sans Etat, troisième partie.

* 172MUSEY, Claude Lévi-Strauss, Anthropologie et communication, Introduction.

* 173 MUTUZA. K., La problématique du Mythe Hima-Tutsi, p. 4.

* 174 MUTUZA, Apport des philosophes zaïrois à la philosophie africaine,

* 175 MUTUZA, Dialogue Intercongolais, prolégomènes à une culture démocratique, Editions Universitaires du Kasaï, Kananga, 2002.

* 176 VANIER, J., Accueillir notre humanité, p. 25.

* 177 Ici la tradition signifie ensemble de savoir ou de croyance remontant à un certain passé.

* 178 MUTUZA, Les fondements culturels du fédéralisme au Zaïre, p. 11.

* 179 Idem.

* 180 Le Centurion, le Cerf, 1971. Quelle surprise ? Le cerf et l'abeille, cela invite à la méditation. En ces temps-là - pour dire comme une histoire - les éditions du cerf sont venues remplacer l'abeille, la maison d'édition dirigée par les Dominicains à Paris. Cerf et Abeille à Lyon ! Mais l'Abeille est les ruines des cerfs.

* 181 Voir deuxième partie, Chap II, Sect. 3. §2.

* 182 MUTUZA, K., La Problématique du Mythe Hima-Tutsi, p. 57-58.

* 183 Nous avons lu publiquement ce texte à l'occasion d'une rencontre au CSN, où Citoyen Mutuza trône à la place d'honneur. Mutuza ayant compris la teneur de cette analyse, a quitté la séance choqué et furieux à la fois de tant d'impertinence...et de pertinence dans la critique.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille