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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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Section 4. Philosophie de l'Etat

§1. Pouvoir politique

Les catégories conceptuelles les plus usitées pour les phénomènes d'effervescence politique se veulent sous une forme ou sous une autre, initiateurs d'un âge d'or (RDC eloko ya makasi). Elles sont d'une part la distinction entre le messianisme et la conscience vocationnelle ; d'autre part, la disjonction entre les traditions ya Bantu et le colonialisme.

Cette distinction a alimenté des controverses. Elle connote deux caractéristiques, touchant un processus social d'intervention et une conception théologique de la grâce. Les Tutsi n'ont eu à être populairement connus en R.D. Congo que sous le régime afdelien. Mutuza dénonce le méfait du pouvoir politique et annonce sa philosophie politique.

Cela ne fut connu et identifié clairement que pendant la transition, Un Plus Quatre ; ce n'était qu'en ce temps là(225(*)) que les Hima-Tutsi ont eu le privilège de renforcer leur mythe. Cette fois là en se faisant passer pour des êtres intelligents. Nous savons par d'autres sources qu'être Tutsi ne signifiait pas appartenir à cette ethnie. C'est être évolué. Et l'ouvrage du philosophe congolais, avec ses révélations, fut mal accueilli par ceux des Congolais qui désapprécient la valeur de leur intelligentsia. Quant aux Hima-Tutsi, l'ouvrage est lu comme un oktoèque ou paraclitique(226(*)).

Selon le journal Numerica (Les Documents), on y lit A la une : « Mutuza Kabe a précédé l'histoire en conjurant l'AFDL dès août 1997 »(227(*)). Et Etoile, avec le problème de la guerre à l'Est de la RD Congo, reprend que « depuis plus d'une décennie, notre pays, la RDC, est devenu un champ de bataille le plus meurtri du monde par le nombre de morts, par le sadisme et le cynisme avec lesquels les hommes sont traités avant d'être tués, assassinés ou égorgés. Pourquoi tant de morts ? Pourquoi tous ces actes de barbarie et de sauvagerie qui banalisent la vie humaine, mais qui laissent indifférentes la communauté internationale ? »(228(*)).

En réponse à l'interrogation du journal, Mutuza nous apparaît comme un nouveau Cicéron qui, philosophe, a su bien concilier philosophie et action politique. Cependant, il n'est pas écouté. L'allusion est plein de sens. Mutuza est victime de ce qu'il est en lui-même.

Ainsi, les sociétés totalement nationalisées, celles de colons où l'État métropole est seul actionnaire -- présentent un particularisme : leur conseil d'administration est composé de représentants de l'État, de représentants des salariés, voire de représentants d'usagers. Le particularisme est encore fort, même dans les sociétés où l'État détient seulement une participation majoritaire : ces sociétés furent certes régies entièrement par la loi de la Conférence de Berlin en 1884. Leur Conseil d'Administration dut obligatoirement comprendre les représentants des salariés, et la Cour des comptes exerça sur elles un contrôle. À l'inverse, les sociétés privatisées furent, en principe, soumises au statut de droit commun des sociétés privées. L'État belge put les maintenir sous sa coupe par divers moyens. Il put ainsi s'octroyer le droit de nommer un administrateur, de contrôler les cessions d'actions importantes ou de s'opposer à certaines cessions d'actifs.

L'Etat belge se donnait le devoir de protéger les étrangers au Congo. Les Belges et les Tutsi qui vécurent sur son sol furent donc des sujets à protéger. Par là il fallait inculquer aux Tutsi un complexe de supériorité.

La rencontre fut riche mais destructrice. Riche, parce que les nomades tutsi apprirent le sédentarisme. Ils furent instruits par les Bantous sur le sens du respect de l'humain. L'humanisme bantou leur fut enseigné. L'âme tutsie n'a pas su s'en imprégner. Destructrice, à cause du manque moral des Tutsi et de leur vide d'appartenance au grand ensemble Congo. N'appartenant pas dans cet ensemble ils veulent l'inclusion par une entrée forcée, eux comme un ensemble, dans la RD Congo. C'est leur raison d'agir comme des domptés de leur activité qui fait d'eux ce qu'ils sont par la reconnaissance de leur maîtres. Dire que les Tutsi sont comme ceci ou comme cela ne justifie pas leur mode de vie.

C'est pourquoi nos raisons d'agir sont à traiter comme des causes de nos actions, et nos intentions sont des désirs ou des croyances. Si une cause mentale interne à un esprit unique ne peut être considérée comme une raison, il y a alors irrationalité. Il nous faut admettre que cet esprit est cloisonné en « territoires ». Si un agent intempérant maintenant deux prémisses contradictoires (appartenant chacune à un « territoire ») agit à l'encontre de ce qu'il juge être le meilleur, il est irrationnel. Les causes de son action ne sont pas ses raisons (rupture entre rationalité et causalité). En fin de compte, la rationalité est un trait social que seuls possèdent les communicateurs.

Les effets sur le « tissu social » sont testables ou ils ne le sont pas, quelle que soit l'échelle des expériences de l'ingénieur social. Si les petites comme les grandes sont également testables, elles ont toutes leur place dans la boîte à outils de la technologie sociale, où certains outils peuvent être grands et costauds, et d'autres fins et délicats. Lorsque Mutuza parle de minorité en terme de détail, ce qu'il entend est « exposé au test de l'expérience », ou « à juger d'après le succès ou l'échec de son application. Il ne veut pas dire « petit » par opposition à « grand », « graduel » par opposition à « immédiat », sauf dans la mesure où cela signifie en fait qu'elles sont testables.

Il suffit de réfléchir à quelques-uns des rôles que nous devrions attendre de l'Etat: « l'Etat a pour fonction essentielle d'assurer aux individus dont il a la charge les conditions matérielles de la vie avec le bien nécessaire à la moralité. Il doit pour cela garantir aux pays la sécurité intérieure et extérieure. Détenant, dans la nation, l'autorité suprême, l'Etat doit avoir à son service des forces telles qu'aucune autre puissance ne puisse lui résister victorieusement. Par suite, il doit exclure les particuliers des fonctions qui leur donneraient la maîtrise absolue de la nation, ou prendre les mesures nécessaires pour les empêcher de nuire. Mais d'une manière générale, la mission de l'Etat est de ` promouvoir, d'harmoniser et de contrôler toutes les activités nationales sans s'y substituer' »(229(*)). C'est nous qui soulignons ces lignes. Il s'agit d'anéantir les forts et de redresser les faibles

« Fort », « faible », et tout spécialement « inéquitable » sont des mots élastiques. Pour certains l'institution même de la négociation collective suffit à rendre équitables tous les contrats de travail ; pour d'autres, ils sont tous inéquitables parce qu'ils laissent de la place pour l'exploitation. Ces termes essentiellement subjectifs, chargés d'affects, n'ont de sens admis, ne font l'objet d'un consensus qu'au sein d'une « communauté de discours » homogène, à savoir les démocrates sociaux. Le contenu normatif de ces expressions est indéterminé. Elles peuvent être légitimement une intervention virtuellement illimitée au nom des faibles, et pour rétablir d'équité. La vie sociale, quelque institution que l'on ait pu construire pour la canaliser, reproduit sans cesse des conditions que l'on peut décrire comme la faiblesse pour les uns, et la force pour les autres. Le caractère inéquitable des accords qu'ils pourraient faire passer si on les livrait à eux-mêmes en produirait autant. Ces descriptions sont, bien entendu, impossibles à tester. Elles peuvent engendrer littéralement n'importe quelle prescription politique, y compris l'Etat.

* 225 En ce temps là (ôï êáéñï êåéíï), comme on le dit dans la divine liturgie quand on commence chaque lecture de la péricope évangélique. Ce groupe adverbial indique la continuité du temps où l'on se trouve. C'est pour dire qu'il y a une présence évoquée. Cette idée se retrouve chez H. Balthasar dans ses célèbres ouvrages Présence et Pensée ; L'enfer, une question. Le cardinal allemand est sûr d'une présence : celle dont il a pleine conscience.

* 226 Aussi paradoxale que peut paraître l'analogie, il est intéressant de savoir que octoèque vient du grec : ï ê ô ï (okto) : huit et Þêïò (hêkos) : ton, mode ou choeur, c'est-à-dire huit tons de la musique byzantine. Et Paraclitique vient de Ðáñáêëçôïò (Paraclitos) qui signifie consolateur. D'où l'office de consolation selon les huit tons ou modes de la musique byzantine. C'est un paradoxe de croire que La problématique du mythe hima-tutsi fût une consolation pour les Tutsi. Il est vrai que l'analogie est dans l'usage qu'en font les Tutsi comme les fidèles moines de Chévetogne font de l'octoèque.

* 227 Journal Numerica, en sa rubrique Les Documents, supplément des éditions 173 du 31 mai 1999, 174 du 04 juin 1999, p. 1.

* 228 Du jeudi 25 septembre au mercredi 01 octobre 2008, p. .

* 229 MUTUZA, K., Le dialogue inter-congolais Prolégomènes à une culture démocratique, p. 19-20.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius