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Image photographique, expression, communication et interactions orales en classe de français enseigné comme langue seconde d'hôte. Un atelier photographique réalisé au sein de l'association pour la solidarité avec les travailleurs immigrés d'Aix- en- Provence

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par Pablo Carreras
Université Aix- Marseille ( IUFM ) - Master métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation 2012
  

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1. Le cadre théorique de l'étude

1.1. L'image photographique comme déclencheur langagier

1.1.1. L'image en relation avec l'être et son langage

Nous n'étudierons pas, en l'espèce, l'exhaustif historique de l'utilisation de l'outil image comme déclencheur du langage verbal en relation avec l'être, phénomène initié au cours du XXème siècle. Nous noterons, cependant, que si les théories behavioristes considéraient l'image comme une « chimère dépourvue de la moindre signification fonctionnelle dans le comportement » (Denis, 1989, p. 40), les concepts cognitivistes tentaient, quant à eux, de réintroduire l'image dans les problématiques psychologiques en la rattachant, à l'instar du langage, à la fonction symbolique (Ibid., p. 43). Langage et image peuvent être, ainsi, liés ; tous deux tendent à confronter l'humain à son intime, à ses pensées, à son être.

Explicitée par BOURRET et FARQZAID, la pensée barthésienne souligne le pouvoir de séduction exercé par les images sur les individus (Bourret, 1982, p. 189), sa « portée dionysiaque » et « le rapport, si intime, entre l'image, la vie et le mythe » (Farqzaid, 2010, p. 189). De plus, « la photographie constitue une image qui conduit à la connaissance de soi et de l'Autre » (Ibid., p. 15), qui unit l'individu au monde, qui lie l'être humain à ses réflexions intérieures, à des images extérieures et à des mots (Baptiste, 2011 ; Bélisle, 2010, p. 166). VALERY (cité par Merleau-Ponty, 1960a) parle, ainsi, du « peintre qui apporte son corps », soit de l'auteur qui se définit structurellement et émotionnellement en son temps en produisant ses actes d'expression et en communiquant par l'image picturale. Par l'introspection, l'image, à l'instar du langage « miroir de l'esprit » (Chomsky, 1975/1981, p. 13), renseigne l'auteur sur lui-même. Par la diffusion de sentiments individuels, elle renseigne ses récepteurs sur l'auteur. Elle va également au-delà, par un effet de miroir et de réflexion, en les renseignant sur leur propre condition (Citterio, Lapeyssonnie & Reynaud, 1995, p. 70). L'image dispose alors de la capacité d'unir les êtres, de les faire échanger par le langage, qu'elle sous-tend et, de ce fait, qu'elle permet de déclencher (Muller, 2012).

1.1.2. L'image comme outil didactique en classe de langue

Au cours du XXème siècle, des courants de la didactique des langues ont placé l'image au centre de leurs préoccupations professionnelles et scientifiques. Le courant structuro-globale audio-visuel visait, ainsi, à placer les apprenants dans des situations où l'image se révélait prégnante tant dans la traduction des énoncés que dans le travail de production (Muller, 2009b, p. 175). D'autres auteurs (DE MARGERIE, YAICHE...) ont, par la suite, suivi cette perspective et ont mis en place « des activités originales à partir de photographies » (Ibid.).

Suivant ces perspectives didactiques, l'image peut être utilisée comme support afin de susciter la communication verbale. En effet, selon VIALLON (2002), l'outil iconographique est susceptible d' « inciter les apprenants à s'engager entièrement (émotions, sentiments) et à être réceptifs aux interactions avec les autres » (p. 56). De plus, « en raison de son caractère non discursif2(*) [...] l'image est immédiatement accessible et peut être commentée par des locuteurs, quel que soit leur niveau de compétence dans la langue cible » (Muller, 2012). La photographie apparaît alors comme un déclencheur, un objet de médiation et « une incitation à penser » (Bélisle, 2010, p. 166) qui favorise, dès lors, l'éclosion du langage et la quête de sens. BOURRET (1982) présente « les avantages généraux de l'utilisation de l'image en cours de langue étrangère » en ces termes :

« - adéquation parfaite de la langue au niveau du groupe, - focalisation de l'attention de tous sur un point [...] mais en revanche, - personnalisation des réactions dans la mesure où chacun peut être accroché par un détail différent, - progression relativement facile, de la photographie univoque à l'image polysémique, - possibilité de trouver de nombreux documents inducteurs de réactions, - une adéquation entre niveau de compréhension et maturité des apprenants. » (p. 178)

Nous notons que l'auteur privilégie l'usage de l'image et des documents iconographiques en ce qu'ils rendent les apprenants « plus attentifs aux propos des autres » (Ibid., p. 182). En effet, l'absence de document écrit place le groupe classe dans une situation où « personne ne sait à l'avance ce qui va être dit, d'où une meilleure écoute de l'autre » (Ibid.).

* 2 L'auteur souligne que sa présente étude exclut « les images dites mixtes [qui] incluent du texte ». Nous la rejoignons sur cet état de fait.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote