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L'inopportunité des lois d'amnistie dans le processus de pacification de la république démocratique du Congo.

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par Josué KALEKA
Universite Notre-Dame du Kasayi  - Licence 2015
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivé au terme de notre travail qui a porté sur l'inopportunité de la législation congolaise d'amnistie dans le processus de pacification de la RDC. En effet, la notion d'amnistie bien qu'ancienne, a évolué dans le temps. A l'origine, l'amnistie avait seulement un caractère réel, c'est-à-dire qu'elle n'avait été adoptée qu'en considération de la nature des faits auxquels elle s'appliquait, mais aujourd'hui, elle peut revêtir un caractère personnel prenant en compte une certaine catégorie d'individus.

Ainsi, la principale question qui a constitué le socle du présent travail était relative aux effets de la notion d'amnistie. En effet, l'amnistie a pour effet fondamental de dépouiller rétroactivement certains faits de leur caractère délictueux : sans doute, les faits ont bien eu lieu, mais ils sont sensés, par une fiction juridique, n'avoir jamais été incriminés par la loi et si ces faits font objet des poursuites et que leur auteur a été condamné, cette condamnation devient automatiquement caduque et par la suite, les sanctions qu'elle contenait cessent de pouvoir recevoir application.

A ce propos, la loi d'amnistie de 2014 est beaucoup plus explicite et beaucoup plus claire lorsque dans son exposé des motifs mention est faite concernant les effets énergiques de cette mesure.

Par voie de conséquence, l'amnistie qui est une loi d'oubli qui doit apaiser les esprits de ceux qui ont subi des exactions et ces derniers doivent comprendre qu'après tous ces événements, ils sont appelés à vivre ensemble, au-delà de toute haine. Par ce motif, cette loi devrait être l'initiative de cette population victime de ces actes en traduisant leur volonté du pardon et de cohabitation pacifique.

Or, les lois d'amnistie en RD Congo, peuvent être de façon générale, considérées comme une simple institutionnalisation d'une impunité dans le sens où les circonstances qui les entourent les justifient et surtout lorsque certains objectifs visés par cette mesure ne sont pas atteints notamment l'apaisement d'esprit après une période de tension en instaurant une paix réelle et durable.

Par nature, certains crimes jugés plus graves sont, pour des raisons évidentes, exclus du champ d'application de ces lois. Tel est le cas des crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crimes de génocide et le terrorisme. En effet, le principe de l'imprescriptibilité et celui de la non amnitiabilité des crimes du genre devraient, en toutes circonstances, être scrupuleusement respectés en raison de l'importance que les nations civilisées accordent à la dignité de la personne humaine. Mais, il est vrai que cette obligation se trouve, surtout dans les pays où les conflits armés sont chroniques pour divers motifs, confrontée à une nécessité qui est la paix durable, qui peut, dans la mesure du possible, constituer une contrepartie que l'on doit supporter afin de pacifier le pays. Ce qui justifie une adoption parfois incontrôlée des lois d'amnistie en RDC qui, pour finir, ne devient qu'un cercle vicieux.

Dans l'espaced'une décennie, la RDC a adopté quatre textes d'amnistie en violation parlante des normes internationales, portant atteinte grave aux droits de l'homme, jugées inaliénables, imprescriptibles, indivisibles, interchangeables et inhérents à la personne humaine et ce, par une démarche consistant à banaliser ces crimes en des simples faits de guerre, faits insurrectionnels tombant directement dans le champ d'application de cette mesure. Par voie de conséquence, tous les grands criminels se trouvent hors toutes poursuites au moment où les victimes de ces actes horribles sont laissées à leur triste sort.

Eu égard à ce qui précède, nous nous sommes réalisé que la paix, l'objectif visé dans cette démarche, demeure irréalisable, malgré l'éponge jetée sur les atrocités dont sont victimes les populations du Nord et du Sud Kivu par l'institution de l'amnistie. Ce qui nous poussé à affirmer, sans risque d'être contredit, que la législation congolaise d'amnistie est inopportun dans le processus de pacification de la RD. Congo et ne se résume qu'en une institutionnalisation de l'impunité.

Ainsi, outre les perspectives proposées dans le présent travail pour la prévention des conflits armés à l'Est du Congo, la mise en exercice d'une justice transitionnelle permettant un passage certain vers une situation de paix tout en sortant d'une période de guerre constitue un moyen très efficace qui vise non seulement à élucider les principales causes de la guerre et d'éventuelles réformes institutionnelles au motif de chasser de l'administration toute personne, qui s'est, dans le passé, rendu coupable d'un comportement déclencheur de la guerre soit directement soit indirectement ; mais aussi et surtout l'aspect réparation en faveur des victimes des actes graves de la guerre (violations massives des droits de l'Homme), lequel aspect permet de remettre ces victimes dans leurs droits sans oublier les poursuites sérieuses tant nationales que surtout internationales à l'encontre des responsables criminels des violations graves des droits de l'homme.

Ce qui constituera un échec à la complaisance sinon complicité des autorités congolaises à l'égard de la lutte contre l'impunité.

Mais, en tout état de cause, quelle que soit la détermination avec laquelle la poursuite transitionnelle est menée, le gouvernement doit faire attention à ne pas perdre de vue les attentes de la population victime.

Enfin, pour notre part, la paix ne peut être consolidée que là où les institutions judiciaires (cours et tribunaux) sont fortes et capables de rendre une véritable justice sans laquelle la paix serait impossible.D'autre part, une réforme de l'armée s'avère indispensable aux fins de neutraliser tous les groupes armés opérationnels dans le Kivu. Et nous sommes dans l'attente de la réaction du gouvernement congolais à l'égard d'actes terroristes commis par les présumés ADF-NALU dans le territoire de Beni causant, au cours d'une année, plus de 1 000 morts. Ne sera-t-il pas question d'une éventuelle loi d'amnistie en faveur de ces criminels ?

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