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Contraintes internes des mouvements associatifs : l'expérience de la Mufopra.

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par VINCENT DE PAUL DOBAHDJAKDJING
Université de Yaoundé I / INJS - DIPLOME DE CONSEILLER PRINCIPAL DE JEUNESSE ET ANIMATION 2015
  

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CHAPITRE V : LA MUFOPRA : UNE ORGANISATION AUX INITIATIVES LIMITÉES ?

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Dans ce chapitre, nous traitons exclusivement des conséquences de la faible prise en compte des intérêts de la mutuelle sur le fonctionnement normal de la MUFOPRA. Nous mettrons également un point d'honneur sur ce qui concrètement a pu provoquer cette situation. Ainsi, nous abordons en première analyse la question de la rareté des assemblées générales et du non renouvellement de l'équipe dirigeante. Ensuite, nous interrogeons l'état de la communication et l'appropriation des statuts de la mutuelle pour enfin terminer sur la faible mobilisation des adhérents comme autre incidence de ces facteurs bloquants.

V-I. LA RARETE DE LA TENUE DES ASSEMBLEES GENERALES ET DU RENOUVELLEMENT DE L'EQUIPE DIRIGEANTE : POURQUOI CA COINCE ?

Lorsque nous avons présenté la monographie de la mutuelle, nous avons vu que l'assemblée générale constitue l'instance souveraine où les membres prennent les décisions importantes concernant la vie de la mutuelle. D'après les statuts, elle se tient chaque année au siège de la mutuelle. Aucun texte n'impose l'obligation périodique de consultation des membres, sauf pour certaines associations réglementées et pour l'approbation de certaines décisions telles que notamment :

? l'approbation des comptes ;

? la décision de solliciter la reconnaissance d'utilité publique ;

? la nécessité d'apporter la preuve de la gestion démocratique ;

? la dévolution des biens de l'association en cas de dissolution volontaire, en l'absence de précision dans les statuts.143

« Il est important que les statuts déterminent précisément le domaine de compétence, les modalités de convocation, de quorum, de majorité et, d'une manière générale, de tenue des assemblées générales. Il s'agit de l organe délibérant et souverain représentatif des membres de l'association qui doit pouvoir prendre ses décisions de manière démocratique dans le respect de règles prédéterminées. Le respect d'un certain formalisme (tel que la tenue d'un registre ou d'une feuille de présence qui seront signés par les membres assistant à l'assemblée et par les mandataires ayant reçu pouvoir à cet effet) permettra de ménager des éléments de preuve dans l'éventualité d'une contestation ultérieure. Ces dispositions s'appliquent également pour les séances du conseil d'administration. Il est important de noter qu'en cas d'incidence sur l'orientation des votes, les délibérations de l'assemblée générale prises de manière irrégulière sont annulables.144 »

143 La revue Associations, mai 2013, Dossier rédigé par Frédérique Sidrat, in extenso P.9

144 Ibid.

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« L'opportunité, pour une association, de se doter d'un conseil d'administration réside notamment dans sa volonté de voir adopter certaines décisions de manière collégiale. Le fonctionnement du conseil est également librement déterminé par les statuts ou le règlement intérieur et il est essentiel que les fondateurs se soient attachés, lors de la rédaction du contrat d'association, à établir de manière précise son mode de fonctionnement en prévoyant notamment le nombre d'administrateurs, leur mode de désignation ou de renouvellement, la durée de leurs fonctions, son domaine de compétence, ses modalités de convocation, de quorum, de majorité et d'une manière générale de tenue de ses séances. Toute décision adoptée par le

conseil dans des conditions irrégulières est également annulable » 145

Lors de notre enquête, les membres, interrogés sur la question de la tenue des assemblées générales, disent ne plus se souvenir de la dernière date où l'on l'a convoquée. A la suite de nos entretiens menés avec certaines personnes ressources :

« Le défaut de la convocation de l'assemblée générale et même de la tenue du conseil d'administration ne peut pas s'expliquer et cela ralentit à souhait la marche de notre organisation qui est pourtant grâce à sa création un sérieux renfort au service de l'action sociale146 trop procédurière.» Un autre membre d'ajouter que « c'est grâce à la tenue des assemblées générales et du conseil d'administration que nous pouvons juger de la vitalité et de la bonne gouvernance de notre association. Elle est un instrument de mesure du fonctionnement optimal ou non de cette organisation sociale. Depuis l'opération du recrutement de 25000 jeunes en 2011, nous avons l'impression que nous naviguons a vue et sans cap .Pas d'assemblée générale depuis lors, C'est le désespoir qui s'installe

Didier Minot dans son ouvrage précité dans le chapitre IV évoquant cette situation difficile qui occasionne un fonctionnement atone dans les mouvements associatifs pense que les causes internes des difficultés associatives que ces difficultés tiennent aussi à des causes internes qu'il faut analyser. Les difficultés de renouvellement de certaines associations. De nombreuses associations rencontrent aujourd'hui des difficultés croissantes pour renouveler leurs militants et leurs dirigeants, s'organiser au bon niveau géographique, agir dans la continuité. Cette crise touche en particulier les secteurs d'aide à la personne, les amicales laïques, les bénévoles de MJC, le scoutisme les pratiques sportives amateurs, etc. Certaines causes de ce problème sont internes aux associations. Nous en soulignerons trois. Un certain nombre de dirigeants associatifs inamovibles deviennent à la fois indispensables à la survie de l'association et irremplaçables. Leur engagement et leur dévouement ne sont pas en cause, car il n'est pas rare qu'ils mettent toute leur énergie dans la vie de l'association. Mais quand les activités se répètent à l'identique chaque année sans faire l'objet de débats, le projet risque de se perdre dans la routine, et l'association n'est plus mobilisatrice. Par ailleurs, l'organisation antérieure reposait sur des adhérents et sur du travail bénévole. Quand elle se transforme en une offre de services réalisés par des salariés, elle crée des comportements de consommateurs de la part des d'adhérents. Ceux-ci n'adhèrent plus à un projet, mais viennent

145 Idem.

146 Le service de l'action sociale est un service de la direction des affaires générales au MINFOPRA.

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chercher un service, voire simplement une assurance. Lorsqu'une une association n'est plus qu'une entreprise de prestations, l'animation d'un réseau de militants devient une charge.

Ainsi, l'évolution du contexte exige des choix stratégiques qui ne sont pas toujours faits à temps. C'est ainsi qu'on voit disparaître des associations qui disposaient d'un capital, d'une image et de savoir faire très importants. L'exemple de l'Adels est à cet égard emblématique. On voit mieux avec le recul que la disparition de l'Adels est due à des éléments internes à l'association : un modèle économique dépassé, une revue au-dessus de ses moyens, une survie de contrat en contrat grâce à des relations privilégiées avec des financeurs. L'équipe salariée de l'association était peu à peu devenue un bureau d'études à la recherche de financements, alors que parallèlement son conseil d'administration menait des réflexions très pertinentes 147

Le cas de notre mutuelle ne s'en éloigne pas, car les contraintes internes qui pèsent sur le fonctionnement de la MUFOPRA et dans le cas d'espèce l'absence jusqu'à ce jour au moment de notre enquête de la convocation de l'assemblée générale tiendrait, à des raisons financières et d'opportunité. Ceci crée un ralentissement de la marche de l'organisation qui devient inerte. Certaines sources disent que courant fin juillet l'assemblée générale sera convoqué afin de mettre fin a cette léthargie qu»on observe depuis quelques temps déjà. Certains mutualistes ne se souviennent plus de la toute dernière assemblée générale. Entre temps, la prochaine assemblée générale prévue le 31 JUILLET 2015 à L'ENAM vers la mi - journée pour relancer les activités reste attendu ; occasion rêvée pour débattre des questions et contraintes internes de la MUFOPRA. La figure 11 ci-dessous est illustrative.

Image de quelques membres du Bureau Exécutif National de la MUFOPRA

Source : cliché V.P. DOBAH DJADJING, Yaoundé, Juillet 2015

147 Voir son ouvrage intitulé Associations citoyennes pour demain Éditions Charles Léopold Mayer, 2013.

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Concertation des mutualistes lors de l'Assemblée Générale à l'ENAM

Source : cliché V.P. DOBAH DJADJING, Yaoundé, Juillet 2015

Figure 11: Date de la tenue de la dernière assemblée générale

Source : notre enquête

La figure N° 11 ci-dessus n'est pas assez précis sur la tenue de la dernière date de l'assemblée genérale. L'échantillon réprésentatif constitué de cent individus variés nous montre que 50% ne se rappellent plus de la dernière assemblée générale.17% disent que elle a eu lieu une seule fois en 2008 lors de sa date de creation ,20% des autres indiquent l'an 2010 tandis que les 13% restant évoquent plutôt 2012.

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Cette situation est assez équivoque et ne nous permet pas d'avoir une date exacte de la dernière tenue de l'assemblée générale.Pourtant, et grâce a une analyse de contenue, nous arrivons a comprendre d'après le documet joint en annexe que la mutuelle a tenue deux assemblées générales ordinaires le18 Mars 2009 et le 09 Avril 2010148.

La convocation de l'assemblée générale et la tenue du conseil d'administration projetés en 2013 n'ont pas été agréés pour de raisons inavouées jusque là ;alors que beaucoup évoquent les raisons financières ce qui malheureusement entretien l'inertie pour ceratins.Mais un espoir reste gardé sur la tenue prochaine en juillet 2015 de la fameuse assemblée générale .

Lorsque nous observons la figure n°10 ci-dessous, nombreux sont ceux qui pensent que la vie de l'association est plombée à cause de son inactivité et beaucoup avouent qu'en même qu'elle se dirige vers « une lente agonie » pourtant elle porte un bon projet social qui promeut l'égalité,l'action et la solidarité pour tous. Les résultats de notre enquête nous montre que 70% avouent que la MUFOPRA est pour l'instant grippée par les initiatives limitées tandis que les autres 30% pensent plutôt le contraire. Parlant donc de cette inertie, le bureau exécutif affirme dans son expose liminaire relatif à la relance de la MUFOPRA qu'en guise de bilan de la mise en oeuvre de ces mesures, nous pouvons dire qu'après approbation du MINFOPRA, des

consultations ont été organisées dans les différentes structures en vue de la sensibilisation de personnels pour la relance de la MUFOPRA Grippée depuis 2011... 149

Cette grippe qui ralentit la MUFOPRA n'est autre chose que de l'inertie structurelle ou systémique qui est accentuée par la faible communication structurelle que nous abordons dans une articulation de ce chapitre comme facteur générant l'inertie ou expliquant les initiatives limitées de la MUFOPRA . Lors de notre enquête il nous a été donné de constater que la liberté d'adhésion n'existe pas car tous sont d'office membre de la mutuelle ; la participation est une obligation pour tous et le taux de contribution est le même pour tous également.

« Et cette situation nous frustre tellement quand nous ne pouvons plus jouir de notre liberté d'adhérer ou pas. Nous savons qu'en matière associative, c'est la liberté qui est le sacro-saint principe inviolable. Mais ici au MINFOPRA nous sommes contraints et cela ne nous motive pas du tout » « Bien plus, on devrait gagner plus à nous expliquer la situation en menant des actions concrètes, visibles et

communiquer ou diffuser» affirme un mutualiste cadre contractuel au MINFOPRA.

148 Voir document relatif au bilan de la MUFOPRA joint en annexe.

149 Voir document relatif à la relance de la MUFOPRA joint en annexe.

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Figure 5: Avis sur le degré d'initiatives limitées au sein de la MUFOPRA

Source : notre enquête

Figure 13 : Types d'adhésion : libre ?

Source : notre enquête

Sur cette question d'adhésion, 9% seulement pensent que l'adhésion est libre tandis 91% sont dans le regret de faire savoir que l'adhésion est d'office ou obligatoire ce qui déteint directement sur le fonctionnement sous optimal de la MUFOPRA ou de baisse de performance pourtant la liberté contractuelle dont bénéficie le contrat d'association n'enlève rien aux obligations et contraintes en termes de formalisme notamment juridique et fiscal auxquelles elles sont assujetties. Il appartient aux dirigeants de les connaître et de les respecter, leur non respect pouvant emporter des conséquences fâcheuses non seulement pour l'association mais également à leur égard150

150 Voir Jean Jacques Rousseau in Du contrat social 150 Voir code civil

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Les dirigeants de l'association gagneraient à faire comprendre aux uns la nécessité d'adhérer librement pour le bien commun et l'intérêt général car : « L'obligation qu'on s'est prescrite est liberté » ou « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites »151

Quid de la faible communication et appropriation des textes ?

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle