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La communication d'un établissement public dà¢â‚¬Ëœenseignement supérieur d’Afrique noire francophone : le cas de l’université Omar Bongo du Gabon de 2011 à  2016


par Alain Roger PAMBOU
Universté Omar BONGO du Gabon - Master en Sciences de l'Information et la Communication 2017
  

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2. L'université en tant qu'anarchie organisée

En 1972 Michael Cohen, James G. March et Johan Olsen développent le modèle de « l'anarchie organisée » ; l'université est ce modèle type d'organisation. Comprendre cette théorie nécessite de le remettre dans son contexte.

Au plan social, ces travaux interviennent à la fin des années 60, au cours d'une période fortement marquée par les mouvements étudiants. Au niveau théorique, à cette date, l'anarchie organisée est une réflexion sur le fonctionnement des organisations ; notamment, sur les buts organisationnels. Quant aux organisations, c'est une critique de la pensée qui présente l'organisation comme un tout unifié et cohérent, entièrement structuré par ses buts prédéterminés et fixés une fois pour toutes, au service desquels elle se trouve et par rapport auxquels elle n'est qu'un instrument passif.

« Cette expression qualifie les organisations :

- Sans objectifs vraiment cohérents et partagés par tous ;

- Où le processus de production relève d'une technologie complexe et est peu matériel (ex : les processus d'apprentissage) ;

- Où la majeure partie du personnel exerce une « pratique privée » d'intervention directement auprès

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des « clients » de l'organisation (le cas de l'enseignement) sans qu'il soit possible et réaliste d'assumer une supervision constante des tâches effectuées ; dont les membres participent de façon intermittente et plus ou moins active, voire vraiment intéressée, aux différentes prises de décision qui affectent l'ensemble de l'organisation » (Guy PELLETIER,).

Les auteurs élaborent ainsi des concepts-clés visant à comprendre le fonctionnement des organisations surnommées anarchies organisées ; pour exemple l'université qui montre une absence de cohérence généralisée. C'est alors l'invite à « l'abandon d'une vision trop instrumentale et cohésive de l'organisation qui interroge la finalisation de son action et met en doute la maîtrise des événements par les acteurs » (Ehrard FRIEDBERG,). En d'autres mots, la relativisation radicale et définitive d'une vision des organisations comme ensembles cohésifs et finalisés. L'anarchie organisée est donc un concept créé pour caractériser un contexte organisationnel particulier qui induit des processus décisionnels et donc des fonctionnements d'un certain type.

3. L'université par son mode de prise de décision

La prise de décision est une activité fondamentale pour une organisation. La théorie classique postule que dans l'organisation, un individu placé en position de choix, après avoir analysé les solutions possibles à son problème, sélectionne celle qui lui permet d'optimiser ses préférences. La théorie de la poubelle est l'aboutissement d'un processus de déconstruction du concept de préférence et de l'action intentionnelle. Ce qu'il faut comprendre c'est que : « Dans la théorie classique on présuppose que, face à un problème, les décideurs élaborent rationnellement une solution adéquate. Voici le problème, cherchons la solution. Mais selon les observations de March et de ses collaborateurs, le processus de décision ne se déroule pas ainsi. Il s'agirait plutôt de mettre en concordance des solutions préexistantes avec des problèmes... Les décideurs puiseraient ainsi, dans une vaste poubelle, des solutions en quête de problèmes » (Alain FERNANDEZ, ).

De plus, un choix réalisable sans effort dans certaines circonstances devient le théâtre de luttes de pouvoir. La performance organisationnelle devient le fruit de négociations, de marchandages, de persuasions, de gestion de l'information et de jeux sur les structures d'attention des acteurs ; car pour certains acteur « l'implication dans une décision est un signe de pouvoir, certains acteurs voulant participer à une décision sans que la question traitée ait pour autant beaucoup d'importance dans l'organisation ou, parce qu'au contraire, la décision présente des caractéristiques attractives pour les participants potentiels » (Isabelle HUAULT, 2009).

Une deuxième proposition, plus radicale, fait de l'université une organisation clanique :

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« Le fonctionnement en clans est fondé sur une philosophie commune à tous les membres de l'organisation, c'est ce qui le tient. Ce fonctionnement va donc, dans son objectif de stabilité et de perpétuation, développer certains rejets : de ce qui est considéré comme étranger, de l'hétérogénéité, ou encore de tout changement pouvant conduire à la déstabilisation de ses valeurs. Un mot d'ordre : perpétuer le système

Il n'existe à ce jour à l'université aucune culture de la performance, du résultat, de l'objectif, de la récompense, de la sanction externe, ni par le marché, ni par les institutions. C'est au contraire une structure où se côtoient des clans, ayant comme objectifs particuliers la préservation de leurs intérêts et de leurs périmètres (on parle souvent de « féodalisme universitaire ») avec en commun le mot d'ordre tacite de la perpétuation du système et de sa stabilité, au nom de l'excellence académique » (Isabelle BARTH, 2013).

L'université est un milieu où la prise de décision repose sur les relations personnelles, le clientélisme, le patrimonialisme et les solidarités facultaires, départementales, disciplinaires subtiles et fortes au détriment de l'intérêt général. Situer le mode organisationnel auquel appartient l'UOB nécessite donc, pour des raisons d'objectivité scientifique, de s'appuyer sur un diagnostic stratégique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon