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Apport de la peine de servitude pénale dans la resocialisation du délinquant en droit positif congolais


par Orcelin BAKEBA DIASIVI
Université Révérend Kim - Graduat 2017
  

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Paragraphe 2 : Typologie des peines de prison

L'article 5 du code pénal congolais qui énumère les peines applicables aux infractions n'est pas clair quant aux sortes des peines de prison qui existe en Droit congolais.

La peine de servitude pénale est réglementée par le décret du 30 janvier 1940 tel que modifie et complète à ce jour par les articles 7 à 9.

Historiquement, « Il y a plus au moins deux cent soixante ans, que la prison est entrée dans les législations pénales comme un remède infaillible au problème de la criminalité. Une panacée. Aujourd'hui, elle n'a plus ce prestige, et si elle est toujours maintenue, c'est moins pour ses biens faits que par la difficulté à lui trouver une peine de remplacement »39.

En effet ; le droit congolais connait deux sortes de peine de servitude pénale. A ce sujet le droit pénal congolais connait la prison à temps et la prison à vie :

? La Servitude pénale à temps allant de 1 jour à 20 ans (la peine de prison proprement dite) ; celle si ne peut en aucun cas dépasser ce seuil, même en cas de concours matériel ou cumul d'infraction ;

? La servitude pénale à perpétuité ; cette peine s'incarne avec le restant de vie du délinquant qui va le passer en prison jusqu'à ce que la mort va le surprendre dans la prison.

L'exécution de la peine de servitude pénale est fixée par l'ordonnance N°344 du 17 septembre 1965 portant organisation du régime pénitentiaire.

39 NYABIRUNGU mwene SONGA, Op.cit., p.377.

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Paragraphe 3 : Historique et Fondements de la prison

A ce niveau, il convient de signaler qu'il s'agisse de démontrer d'où vient cette pratique qui a colonisé notre société et devient la plus fréquente (l'emprisonnement). Nous le verrons selon qu'il s'agisse de l'histoire.

A. Historique de la peine de prison

Il convient de s'interroger alors sur l'origine de cette peine qui a colonisé notre système pénal ; avant de dire un mot sur son fondement.

Le concept de prison comme peine est relativement récent. Elle n'apparaît qu'avec la Révolution française. «Certes la Révolution n'a pas inventé l'enfermement. Ce phénomène banal de l'Ancien Régime (...) était le destin commun du pauvre non valide, du mendiant et du vagabond, du fou et de l'incurable, du libertin et du gêneur. Mais il ne s'agissait pas là de peine au sens strict.

Sauf dans certains cas de détention dans un couvent ou dans les quartiers de force de l'hôpital, l'enfermement ne procédait pas de sentences de justice mais de décisions administratives, mesures de la police, « ordres du roi », ou lettres de cachet.

Quant aux prisons, elles n'étaient alors, en Droit au moins, que des lieux de passage et de sûreté pour les détenus pour dettes en matières civiles, les prévenus et accusés avant jugement, les condamnés avant exécution de la sentence. L'emprisonnement, en effet, ne comptait pas au nombre des peines énumérées par l'ordonnance criminelle de 167040. Et, s'il figure dans les condamnations au XVIIIème siècle, c'est de manière exceptionnelle, en général, comme peine de remplacement des galères pour les femmes et les vieillards.

Le mot prison vient du latin prehensio, ce qui signifie «action de prendre». Ulpien signale déjà la présence de prison à Rome. Mais depuis lors et jusqu'à la Révolution, ces prisons n'ont qu'une fonction de garde41.

40 Valérie LANCIER, Op.cit., p.5.

41 Ferrières dans son dictionnaire de Droit et de pratique, cité par Valérie LANCIER, Op.cit., p.6.

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L'idée selon laquelle la privation de liberté pouvait constituer un châtiment de la délinquance n'était pas encore perçue par les organisateurs du «grand spectacle punitif» de cette époque. Le cachot eut réservé aux condamnés un sort trop obscur, insuffisamment scénique, et somme toute trop doux. Les peines en usage dans les royaumes répondaient à d'autres préoccupations et avaient des objets différents : Élimination des sujets indésirables, souffrances corporelles (fouet, galère), humiliation publique et ségrégation sociale par les signes de l'infamie blâme, carcan, pilori, amende honorable, punition pécuniaire (aumône forcée, amende, confiscation des biens)42.

La peine-prison, clef de voûte du système pénal, est issue de deux mouvements principaux datant de la fin du XVIIIème siècle et du XIXème siècle.

Il s'agit, en premier lieu, des critiques croissantes contre les supplices, notamment quant à leur cruauté et à leur publicité.

Les supplices sont devenus intolérables. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, des protestations s'élèvent chez les philosophes, les théoriciens du droit, les juristes, les hommes de loi, les parlementaires, mais également dans les cahiers de doléances.

A la fin du XVIIIème siècle, et au début du XIXème siècle, écrit Michel Foucault, malgré quelques Flamboiements, la sombre fête punitive est entrain de s'éteindre. (...) Le cérémonial de la peine tend à entrer dans l'ombre, pour n'être plus qu'un nouvel acte de procédure ou d'administration.

La manière d'organiser le droit de punir évolue. On ne cherche plus à toucher le corps mais l'esprit : les peines privatives de liberté sont bien des peines physiques mais « le corps s'y trouve en position d'instrument ou d'intermédiaire ».

En second lieu, la Révolution proclame avec la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen la suprématie de la liberté. La liberté devient un bien essentiel dont tout le monde dispose.

42 Valérie Lancier, Op.cit., p.6.

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De plus, beaucoup de ceux-ci critiquaient l'idée d'un enfermement pénal. Mais, en bien peu de temps, la détention va devenir la forme essentielle de châtiment. En effet, «dès 1810 (et le code pénal napoléonien), la prison devient la pièce maîtresse du système répressif français, l'instrument le plus communément utilisé par l'État pour maintenir l'ordre public, la panacée réputée propre à remplir toutes les fonctions de prévention spéciale et de prévention générale de la peine.»43 Ainsi, M. de Rémusat notera, en 1831 : «Qu'est-ce que le système de pénalité admis par la nouvelle loi? C'est l'incarcération sous toutes ses formes.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille