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La réforme du régime général de la sécurité sociale en république démocratique du Congo. De l'INSS à  la CNSS.


par Jonathan BONGIA
Université de Kinshasa - Graduat 2018
  

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I.1.2. LE REGIME GENERAL

Dans le système de sécurité sociale, le régime général est à l'origine de protection sociale des salariés. Dans la nouvelle loi le Régime général de sécurité sociale est définit comme : « un ensemble des dispositions légales et réglementaires de la sécurité sociale concernant les travailleurs salariés et les retraités du secteur privé, certains fonctionnaires, et d'une manière générale, toutes les personnes non attachées à un régime spécial ou particulier, du fait de leur statut professionnel. » (13)

(11 ) REY-DEBOVE Josette, le Robert méthodique, Genève, Verais et Jura, 1989, P. 1210

(12 ) ANDRE Jean Benoit, Réforme Administrative et réforme de l'Etat en France, thème et variations de l'esprit de réforme de 1815 à nos jours, Paris, 2002, p. 48

(13) JOURNAL OFFICIEL RDC, Loi n°16-009 du 15 juillet fixant les règles relatives au régime général de sécurité sociale, n° spécial, p. 5, 2016, p. 3.

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En RDC, à la différence des régimes spéciaux, et du régime des agents publics de carrière géré par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics (CNSSAP en sigle), le régime général est celui qui d'après la nouvelle loi n°16-009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de sécurité sociale dans son article 1er, couvre les branches suivantes :

1. La branche des risques professionnels pour les prestations en cas d'accident du travail et de maladie professionnelle ;

2. La branche des prestations aux familles qui couvre les allocations familiales, prénatales et de maternité ;

3. La branche des pensions pour les prestations d'invalidité, de vieillesse et de survivants.

I.1.3. LA SECURITE SOCIALE

La sécurité sociale est définie par tous les mécanismes de prévoyance collective qui permettent aux individus et aux ménages de faire face financièrement aux conséquences des risques sociaux qu'ils rencontrent.

Les risques sont des situations ou des événements qui perturbent la situation économique des ménages par augmentation des dépenses et/ou la diminution des ressources. Ces risques peuvent être de nature diverse :

? Origine professionnelle : accidents du travail, maladies professionnelles ;

? Origine non professionnelle : vieillesse, invalidité, maladie, maternité, décès, veuvage ;

? Origine économique : chômage.

Ainsi pour essayer de définir la sécurité sociale, il est pour nous d'abord impérieux de l'appréhender d'après les deux conceptions qui l'emporte. La première conception met l'accent sur les fins poursuivies par la sécurité sociale, abstraction faite aux divers moyens mis en oeuvre pour les réaliser. C'est selon Jean Jacques DUPEYROUX et c'est la conception dite extensive.

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La seconde accentue plus, sur les moyens utilisés et envisage la sécurité sociale comme un système caractérisé par la mise en oeuvre des techniques spécifiques. C'est la conception dite restrictive.

I.1.3.1. La conception extensive

Selon cette dernière, en partant de l'énumération traditionnelle des risques sociaux, on pourrait considérer que la sécurité sociale regroupe l'ensemble des mesures destinées à garantir la sécurité économique des individus. (14)

D'après Jean Jacques DUPEYROUX, définir la sécurité sociale, c'est se rallier à la définition de la notion de la sécurité sociale qui se réfère à la notion de « sécurité d'existence » c'est dire la garantie de disposer des moyens nécessaires pour pourvoir à sa subsistance propre et à celle des siens.

Pareille perspective reviendrait à inclure dans la sécurité sociale les dispositions visant à garantir à chacun l'exercice d'une activité professionnelle, à protéger celle-ci contre les risques sociaux, à assurer que l'activité procure des revenus suffisants, à octroyer des revenus de remplacement en cas d'interruption forcée ou de cessation de l'activité professionnelle.

Dans cette optique, la sécurité sociale regrouperait alors non seulement les dispositions relatives à la réparation des risques sociaux, mais aussi celles qui concernent la protection contre le licenciement, la propriété commerciale, le bail à ferme, la fixation des taux de salaires, etc. (15)

D'autre part, si l'on met l'accent sur le caractère complémentaire des techniques de réparation et de prévention des risques sociaux, le concept de sécurité sociale peut encore se voir assigner une nouvelle dimension. La sécurité sociale se définirait alors comme étant des mesures visant à réparer et à prévenir les risques sociaux.

(14) DUPEYROUX Jean jacques, Droit de la sécurité sociale, 11ème Edition, Ed. Dalloz, Paris, 1988, p. 45

(15) DUPEYROUX Jean jacques, Op.cit., p.p. 45-46

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On pourrait ainsi relever de la sécurité sociale :

a. La politique de la santé (politique économique, formation des dispensateurs des soins, politique du logement, etc.) ;

b. La politique d'emploi (politique économique, formation professionnelle, etc.) ;

c. La politique du 3ème âge (politique du logement, des loisirs et de la santé des personnes âgées) ;

Et ne faudrait-il pas aussi y inclure la politique de la circulation (prévention des accidents) voire la politique de la défense nationale (dissuasion) ?

L'article 22 de la Déclaration universelle des droits de l'homme suggère une orientation encore plus large lorsqu'il énonce : « Toute personne, en tant que membre de la société a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.» (16) Par-delà la sécurité économique, les politiques de sécurité sociale viseraient à permettre l'épanouissement de la personnalité et à reconnaître à chacun, le droit à l'éducation, à la culture, aux loisirs, à la participation aux affaires publiques.

La conception résumée ci-dessus empruntée de la plume de Jean Jacques DUPEYROUX, a le mérite de mettre l'accent sur le caractère complémentaire des efforts visant à assurer la promotion de l'homme.

Selon cet auteur, il est vrai que la sécurité économique des individus n'est pas garantie par la seule réparation des risques sociaux et que cette réparation n'a de sens que si, elle s'insère dans le cadre de politique globale. (17)

Mais, en prétendant identifier l'ensemble de ces efforts à la notion de la sécurité sociale à nier l'originalité de cette notion et, partant, l'autonomie du droit de la

(16) Assemblée générale des nations unies et comité de rédaction, Déclaration universelle des droits de l'homme, Onu, Paris, 1948.

(17) DUPEYROUX Jean jacques ; Idem., p. 46

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sécurité sociale. D'où la nécessité de polir la conception fourre-tout qu'est la conception extensive pour tenter de la remplacer par la conception restrictive.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld