WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le droit au logement a l'épreuve de l'expropriation pour cause d'utilité publique: étude du cas de la population de Ngueli/Tchad


par Abba TABOU
Université de Dschang - Master II 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe II : Les effets de l'indemnisation

La question autour des indemnités dépasse également le strict cadre de leur fixation par le juge en ce qu'elles conditionnent la prise de possession des biens expropriés. Mais cette prise de possession est soumise au versement effectif de ces indemnités déterminées par voie d'accord amiable ou par voie judiciaire. Nous examinerons la question de la nature de la décision fixant les indemnités (A), leur paiement et la prise de possession des immeubles expropriés (B).

A- La question de la nature de la décision fixant les indemnités

A ce propos s'est d'abord posée la question de la nature des décisions judiciaires portant fixation des indemnités d'expropriation. Les jugements ou arrêts rendus en cette matière n'ont en effet pour objet que de déterminer le montant des indemnités dues par l'expropriant et ne procèdent en principe à une condamnation de l'autorité expropriante, même si ce sont bien des préjudices qui sont indemnisés dans ce cadre. Et cette question n'est pas que théorique car une question s'est posée de savoir si l'autorité qui aurait engagé une opération d'expropriation qui ne pourrait être menée à son terme serait obligée de procéder au versement de l'indemnité prévue. Le Conseil d'Etat français a répondu à cette question de façon quelque peu surprenante en précisant que le jugement qui fixe les indemnités consiste bien en une « condamnation » de l'autorité expropriante à payer une somme d'argent à l'exproprié78, ce qui implique que les sommes en question , une fois la décision devenue définitive, doivent être payées à l'exproprié.

Une telle qualification est effectivement surprenante au regard de ce que constitue l'office du juge de l'expropriation, mais se comprend sans doute surtout au regard de la situation de l'espèce en question. Dans cette affaire, l'ordonnance d'expropriation avait déjà été prise antérieurement au jugement fixant les indemnités, ce qui avait rendu la collectivité propriétaire du bien et rendait donc pour les juges le paiement du bien dont l'exproprié avait

78 « La décision du juge de l'expropriation fixant, en application des articles L. 13-1 et suivant du Code de l'expropriation pour cause d'utilité publique, les indemnités destinées à réparer le préjudice résultant de l'expropriation, doit être au regardée comme une décision juridictionnelle condamnant une collectivité locale au paiement d'une somme d'argent au sens des dispositions du premier alinéa du II de l'article 1er de la loi du 16 juillet 1080 », CE, 5 juillet 2010, n° 309355, Cne d'Angeville : RDI 2010, p. 489, note Hostiou R. ; Etudes Foncières 2011, n° 150, note Levy F.

44

perdu la propriété « inévitable ». Mais en l'espèce la question se posait réellement car l'ordonnance car l'ordonnance d'expropriation se trouvait être dépourvue de base légale suite à l'annulation de la déclaration d'utilité publique. La collectivité cherchait donc à revenir sur le transfert de propriété et, en attendant, se refusait à verser l'indemnisation prévue par la décision judiciaire.

La perspective pourrait sans doute être différente dans un cas où aucun transfert de propriété ne serait intervenu avant la fixation définitive des indemnités par les juges, voire même dans les cas où la déclaration d'utilité publique pourrait ne pas avoir été prise avant que les indemnités soient fixées. Il serait alors étonnant de condamner l'expropriant à verser des sommes qui sont conditionnées au transfert de propriété d'un bien qui n'est pas intervenu et dont il n'est d'ailleurs pas certain qu'il intervienne.

La question de la détermination du montant de l'indemnité étant définitivement réglée, il ne reste plus que le paiement et la prise de possession des immeubles par l'autorité expropriante.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld