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L'interdiction de la fusion General Electric / Honeywell


par - Jan Wasilewski Aude Rousselot
Science Po
Traductions: en Original: fr Source:

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Aude Rousselot et Jan Wasilewski

Cours de Lobbying Européen

de M. Dominique Jacomet

Sciences-Po, Juin 2003

L'interdiction de la fusion

General Electric / Honeywell

du 20 octobre 2000 au 20 novembre 2001

Le cas de la fusion interdite entre General Electric et Honeywell a été choisi car c'est un sujet qui permet une analyse opérationnelle complète du point de vue de notre enseignement, étant à la fois le cas d'une stratégie d'influence qui a échoué, et l'occasion d'une comparaison sur les méthodes de lobbying qui s'exercent d'un côté et de l'autre de l'Atlantique.

Méthodologie : cette analyse s'appuie certes essentiellement une revue de presse, mais aussi sur des publications académiques et des notes internes à des Cabinets de Relations Publiques. Pour éviter autant que possible le biais de l'analyse univoque d'un fait, elle s'est aussi souvent que possible fondée sur au moins deux sources (ainsi des frictions révélées lors du Salon de l'Aéronautique du Bourget, décryptées par Le Monde, le Financial Times et la BBC, ou de la leçon de lobbying à l'Européenne présentée par Allen&Overy, Crowell&Moring et l'European Association of Communication Agencies)

Remerciements : à Messieurs Dahan et Jacomet qui nous ont fourni les éléments de définition et d'appréciation du cas, en espérant que nous aurons su les utiliser à bon escient dans cette brève analyse.

Introduction

Pourquoi la fusion des deux entreprises américaines de matériel aéronautique General Electric et Honeywell, si brillamment annoncée le 20 octobre 2000 et entérinée par le Department of Justice le 2 mai 2001, a-t-elle finalement abouti à la déclaration d'abandon de la fusion par les deux partenaires le 2 octobre 2001 ?

La réponse tient en un fait : les activités de ce nouveau consortium s'exerçaient en partie en Europe, le soumettant à l'autorité de la Commission Européenne ; et en deux points, l'un juridique et l'autre politique :

- la fusion telle qu'acceptée par l'autorité américaine était incompatible avec les exigences de la législation européenne

- la stratégie de General Electric et de Honeywell1(*), lors des négociations de mise en conformité de la fusion avec les lois antitrust de l'Union Européenne, a été largement inadéquate.

Il est légitime de s'étonner a priori de l'échec d'une stratégie d'influence de la part d'une entreprise dotée de tous les moyens nécessaires pour mettre en place un schéma rationnel et raisonnable d'argumentation, et qui plus est basée aux Etats-Unis, la patrie du lobbying. Cet échec révèlerait pourtant, tout simplement, une différence de culture de négociation et d'influence de ce côté et de l'autre de l'Atlantique.

Il est donc possible de faire une hypothèse selon laquelle,

I. au-delà d'un introuvable compromis entre GE/H et la Commission sur les questions d'antitrust,

II. les tentatives multiples d'influencer la Commission ont contribué à instaurer une atmosphère de passage en force qui n'a pas joué en leur faveur ;

III. et de conclure sur ce cas comme révélateur de certaines incompatibilités de traditions et de méthodes entre les Etats-Unis et l'Union Européenne.

* 1 Désormais désignés ensemble par « GE/H » ou séparément par « GE » et « H »

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