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L'interdiction de la fusion General Electric / Honeywell


par - Jan Wasilewski Aude Rousselot
Science Po
Traductions: en Original: fr Source:

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1. L'introuvable compromis entre GE/H et la commission sur les questions d'antitrust

1.1. Présentation des acteurs

1.1.1. Honeywell et Michael Bonsignore

Honeywell Inc. emploie plus de 100 000 personnes et fabrique entre autres des produits pour l'industrie aéronautique, ainsi que des systèmes d'automation et des systèmes de contrôle industriels. Elle est renommée pour la qualité de ses composants avioniques et la vitalité de son département recherche et Développement. Michael Bonsignore en est le PDG.

1.1.2. General Electric et Jack Welch

General Electric Co. est la plus grosse entreprise du monde du point de vue du capital et du nombre d'implantations à l'étranger, elle est entre autres le principal fabricant de moteurs d'avions au monde. Elle emploie plus de 197 000 ouvriers et Jack Welch en est le PDG depuis 1980. Il est connu pour son volontarisme et son intransigeance en affaires : il a été surnommé «Neutron Jack»pour les plans de licenciements massifs qu'il a organisé pour assainir ses filiales. C'est à lui que GE doit son classement d'entreprise bénéficiant de la plus forte confiance de ses actionnaires, et la haine personnelle la plus tenace de la part des syndicats.

H est le plus gros achat de GE depuis l'arrivée de Welch à la tête de la compagnie : elle représente l'équivalent de la moitié de la somme de tous les achats depuis 1980. Cependant GE a l'habitude de l'assimilation de sociétés entières : elle a ainsi absorbé Allied Signal l'année précédente. A l'occasion de sa fusion avec H, GE s'est trouvé en opposition avec son principal concurrent domestique, United Technologies : en fait, J. Welch a déjà fait faire une étude interne sur la possibilité et l'intérêt d'une fusion avec Honeywell, mais United Technologies est sur le point de signer avec Honeywell pour une fusion à 40 milliards de dollars quand l'affaire est révélée dans les journaux du matin du 20 octobre 2000. Jack Welch apprend la nouvelle dans sa voiture, il convainc les membres du conseil d'administration par téléphone et faxe une proposition manuscrite de 42 milliards à Michael Bonsignore dès son arrivée au siège de GE. Deux jours plus tard, l'accord sur la fusion-acquisition par échange de parts est trouvé et J. Welch déclare en conférence de presse que d'une part « this is the clearest deal you'll ever see from a regulatory standpoint » et que d'autre part l'opération devrait être terminée pour février 2001. Cette dernière opération est un défi pour J. Welch, il y pensait depuis longtemps et elle se déroule à quelques mois de son départ prévu à la retraite ; on ne sait si c'est à la demande des membres du Conseil d'Administration ou à sa propre demande, mais il a été décidé que J. Welch resterait à son poste jusqu'à la fin de la transaction, ce qui signale que l'opération était considérée comme cruciale et délicate par l'entreprise.

L'implantation européenne de GE est forte : en 2000, la compagnie y a réalisé 25 milliards de ses 130 milliards de chiffre d'affaires, et elle y emploie 85 000 personnes.

> GE et H ont donc deux PDG à fortes personnalités ; mais l'instance antitrust de l'Union Européenne à laquelle leur projet se heurte est dirigée elle aussi dirigée par deux fortes personnalités, à savoir Mario Monti pour la Commission, doublé d'Alex Schaub pour la DG Concurrence.

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