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L'interdiction de la fusion General Electric / Honeywell


par - Jan Wasilewski Aude Rousselot
Science Po
Traductions: en Original: fr Source:

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3.3. Une prise de conscience pour les Américains 

3.3.1. Importance de l'affaire pour les USA

Sur toute la période, la presse américaine revient en permanence sur une image publique puissante et méliorative : le poids financier et symbolique de la fusion entre GE et H : c'est la plus grosse fusion financière de l'Histoire, c'est l'alliance de deux grandes firmes américaines faisant partie du Dow Jones (les 30 premières compagnies américaines), ce serait le couronnement de la carrière du PDG-modèle que représente Jack Welch. Les médias s'appuient aussi sur l'image publique internationale du DoJ : on sait qu'il est considéré comme un modèle par la Commission14(*) et que jusqu'alors aucune fusion acceptée par le DoJ n'a ensuite été interdite par la Commission15(*).

Tout au long de l'affaire, la couverture médiatique est intense outr'atlantique, dans la presse spécialisée comme dans les médias grand public, et elle peut se montrer fortement biaisée : ainsi la pression politique est en particulier passée par le canal de CNBC, une chaîne du câble qui appartient en partie à GE et sur laquelle nombre de sénateurs se sont exprimés avec virulence contre l'autorité jugée «protectionniste» et «ingérante» de la Commission.

L'affaire est un veritable drame vu des Etats-Unis, si l'on en croit le Financial Times qui se lance le 29 juin 2001 dans un récit fax-par-fax des tentatives désespérées de M. Bonsignore pour sauver l'affaire («Exchange of faxes burries GE deal») ou le 6 juillet 2002 dans une analyse psychologique des rapports entre M. Monti et J. Welch, en particulier dans des descriptions de négociations où les situations auraient leur place chez Beckett ou Ionesco («How Monti truned th edeal into a flight of fancy»). Beaucoup sont marqués par le fait que la Commission interdise la fusion la veille au soir de l'Independence Day.

Nul doute alors que les conséquences et les conclusions que les Américains aient tirées aient pour but d'empêcher à l'avenir ce scénario-catastrophe de se reproduire.

3.3.2. On s'accorde sur le fait que ces interdictions et l'autorité de la Commission vont aller croissant 

Il est frappant de découvir dans les analyses des think-tanks et des cabinets américains et européens la même conviction sur les répercussions et le précédent créés par l'interdiction de la fusion GE/H. Ils se focalisent en particulier sur les prémices d'autres décisions indépendantes et incontournables d'une Commission devenue «leçons que les autres firmes américaines doivent retenir de la déroute de Jack Welch et de ses méthodes».

* 14 Mario Monti avait déclaré que la Commission et la DG Conc, au regard du DoJ et du FTC, n'étaient que des «junior institutions»

* 15 alors que le contraire était arrivé, 1. dans le cas de l'interdiction de la fusion Worldcom/Sprint le 28 juin 200 qui avait été interdite des deux côtés, et 2. le DoJ avait bloqué la fusion AirLiquide/BOC alors que la Commission l'avait autorisée.

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