WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La responsabilité de l'expéditeur dans l'acte uniforme ohada relatif aux contrats de transport de marchandises par route

( Télécharger le fichier original )
par Titi Mireille KOUEKEU NANA
Université de Yaoundé II soa - DEA en droit privé 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PREMIÈRE PARTIE :
L'ADMISSION EXPRESSE DU PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ DE L'EXPÉDITEUR PAR LE LÉGISLATEUR OHADA.

L'apparition d'une responsabilité implique d'abord la constatation d'un fait exigeant une réponse du droit, c'est-à-dire d'un besoin de réaction juridique24(*). L'acte uniforme OHADA relatif aux contrats de transport de marchandises par route (AUCTMR) innove en présentant les causes de la responsabilité de l'expéditeur. Autrefois, les règles relatives à celles-ci étaient souvent délaissées aux règles de droit commun des obligations ou déduites du régime des exonérations du transporteur. Toutefois, nous constatons à la lecture de cet acte que les dispositions relatives à cette responsabilité sont éparses, à la différence de celles relatives à la responsabilité du transporteur. La responsabilité du transporteur est organisée. Il s'agit d'une responsabilité de plein droit qui revêt un caractère d'ordre public. Cependant, on pourrait déduire de la considération accordée à l'exécution des obligations par l'expéditeur que le législateur OHADA admet expressément le principe de responsabilité de celui-ci.

En effet, le contrat de transport est un contrat synallagmatique. Autrement dit, les parties ont des obligations réciproques les unes envers les autres. Alors, c'est dans un souci de proportionnalité entre les charges contractuelles que s'inscrit l'acte uniforme. L'expéditeur doit exécuter ses obligations conformément aux prescriptions de l'AUCTMR, pour participer à la réalisation du contrat de transport. Ainsi, l'examen des dispositions relatives aux charges qui incombent à l'expéditeur nous amènera à dégager les causes qui déterminent sa responsabilité (chapitre 1). Bien plus, à travers les dispositions contenues dans cet acte, il est possible de dégager les cas d'exonération de responsabilité de l'expéditeur de marchandises (chapitre 2).

CHAPITRE I - LA DETERMINATION DE LA RESPONSABILITÉ DE L'EXPEDITEUR.

Etre responsable c'est avoir, en matière contractuelle, méconnu ses engagements, en matière délictuelle, mal rempli ses devoirs, soit en commettant une faute, soit en ayant mal contrôlé les choses dont on a la garde ou les personnes que l'on a sous son autorité25(*). L'acte uniforme met à la charge de l'expéditeur plusieurs obligations dont la mauvaise exécution ou l'inexécution entraîne sa responsabilité.

En effet, pour l'exécution du contrat de transport, l'expéditeur est tenu d'une obligation de moyens encore assimilée à l'obligation de diligence. Autrement dit, la mise en jeu de la responsabilité de l'expéditeur suppose la démonstration non seulement qu'il n'a pas travaillé dans les règles de l'art comme il s'y était obligé, mais également une relation directe de cause à effet entre son comportement fautif et le préjudice qui en est résulté pour la victime26(*).

Au demeurant, il s'avère nécessaire de préciser les conditions de la mise en oeuvre de la responsabilité de l'expéditeur. Celle-ci suppose un préjudice, qui est le dommage subi par la victime ; un fait générateur, qui est la cause du dommage et le lien de causalité qui établit la relation de cause à effets entre le fait générateur et le préjudice.

C'est la réunion de ces conditions qui nous conduit à la détermination de la responsabilité de l'expéditeur, qui peut avoir une origine soit contractuelle (section I), soit extra-contractuelle (section II), sans qu'il soit toutefois possible de cumuler les deux actions.

SECTION I- La responsabilité d'origine contractuelle.

Lorsqu'un débiteur n'exécute pas l'obligation qu'il a assumée par contrat, il peut être tenu de réparer le dommage que cette défaillance cause à son créancier27(*). La défaillance dont il s'agit, peut être constituée par un fait ou une faute de l'expéditeur. Cependant, l'acte uniforme a prévu des risques particuliers 28(*)qui, lorsqu'ils sont établis par la victime, laissent apparaître le dommage comme une suite raisonnable.

Dans le cadre de l'exécution du contrat de transport, la faute de l'expéditeur réside dans l'attitude qui dénote de sa part une négligence, une imprudence ou une malveillance. Elle peut consister soit en une mauvaise exécution, soit en une inexécution des obligations contractuelles.

Comme nous l'avons évoqué plus haut, avec l'intervention de la notion de risques particuliers, le concept de faute de l'expéditeur au sens de l'article 17 alinéa 1 de l'acte uniforme paraît plus intellectuel que physique. Cela signifie que l'expéditeur est débiteur d'une obligation légale d'information, et sa faute pourrait résider dans l'inexécution ou la mauvaise exécution de cette obligation d'information. Il peut s'agir d'une mauvaise rédaction de la lettre de voiture ou l'indication d'une adresse inexacte ou erronée. Ainsi, l'expéditeur peut voir sa responsabilité engagée en cas de faute commise par lui ou à la suite des dommages causés par un des risques particuliers évoqués par l'acte uniforme. L'examen de ces causes nous amènera donc à envisager les causes inhérentes à l'inobservation des formalités du transport (paragraphe 1) et les causes inhérentes à l'inaccomplissement des opérations matérielles (paragraphe 2).

* 24 VINEY (G), article précité, p.279.

* 25 STARK (B), ROLAND (H.), BOYER (L.), Introduction au droit , Paris, Litec,5e édition, 2000,p.36,n°82 -83.

* 26 BOKALLI (V.E.), SOSSA (D.C.), OHADA droit des contrats de transport de marchandises par route, Bruxelles, Bruylant, coll. « Droit Uniforme Africain », juriscope, 2006, p.86, n°302.

* 27 RODIERE (R.), «Une notion menacée : la faute ordinaire dans les contrats », RTD.civ.1954, pp.201.

* 28 Art.17 al.2 AUCTMR.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King