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La fiscalité minière en République Centrafricaine

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par Jean de Dieu NGAISSONA
Université Paris Dauphine - Master 2 Administration fiscale 2008
  

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Paragraphe 3 : La rationalisation des mécanismes et le rôle de l'Etat

Les administrations (minière et fiscale) doivent cohabiter dans leurs rôle et leurs action de manière efficace et efficience, par la mise en place d'une plate forme commune et le recours à la mise en place des « applications informatiques spécifiques » destinées aux collectes et aux traitements des données orientées qui, permettront à la RCA de tirer un meilleur profit de l'exploration et de l'exploitation du diamant et du secteur minier en général. Enfin, il y a lieu de répondre aux omissions et insuffisances par la rationalisation des mécanismes d'intervention fiscale.

A. La rationalisation des mécanismes d'intervention fiscale : le traitement des

dépenses fiscales

Comme nous l'avons vu, la dépense fiscale brouille les flux monétaires de la comptabilité nationale. Elle n'a pas à être examinée chaque année, car elle est reconduite automatiquement en vertu de l'autorisation générale de percevoir les impôts. Notre proposition vise à corriger cette faiblesse et s'inspire de ce qui se faisait déjà aux Etats-Unis et en Allemagne. Elle s'articule ainsi autour de deux axes, la suppression et la rationalisation de certaines mesures d'incitation (a), et l'institution d'un système de suspension de l'exigibilité des droits et taxes (b).

a) suppression et rationalisation des mesures d'incitation fiscales

Dans nos analyses précédentes, nous avons abouti d'une part à la suppression totale de l'exonération du prélèvement spécial ou libératoire, d'autre part à la suppression partielle de l'exonération prévalant sur l'impôt de distribution. Il reste à revoir la franchise de tous droits et taxes, et l'admission au taux réduit accordées à certains produits et matériels utilisés par les sociétés minières et leurs sous-traitants dès début de la production. Comme nous l'avons vu, les produits et matériels destinés à la prospection et à la recherche minière sont exonérés de tous droits et taxes d'entrée ou de sortie. Il en est de même des équipements et matériels importés par les entreprises minières ou par leurs sous-traitants, pendant la période qui prend fin trois ans après la date de début de l'exploitation. Par ailleurs, les métiers et matériaux, machines et outillages directement nécessaires à la production des minerais sont admis à un taux global réduit à 5 % des droits et taxes perçus à l'importation.

Nous proposons que l'Etat parvienne en phase d'exploration à restreindre les exonérations en établissant une grille d'analyse et de sélection de la liste des biens et services soumis à l'exonération. En phase d'exploitation, on considère qu'une grande partie des mesures d'exonération doivent être supprimées par l'adoption d'une technique de niche fiscale encadrée permettant aux investisseurs de récupérer leurs investissement sur la durée de vie du contrat.

Les produits, équipements et matériels deviennent généralement la propriété soit totale soit indivise de Etat Centrafricain. Ils constituent des actifs corporels qui s'imputent aux comptes conjoints sur la base de leur prix de revient d'acquisition ou de production sur le lieu d'utilisation. Ils peuvent en outre être cédés selon des règles contractuelles. Les coûts d'acquisition ou de production qui seront ainsi définis ne reflèteront pas la valeur réelle de ces équipements et matériels. En effet, un élément important, le droit de douane, y a été omis soit totalement, soit partiellement, selon qu'il y a franchise totale ou admission au taux réduit. Il est important que les droits de douane soient pris en compte dans la détermination des prix de revient, car ces derniers ont une influence sur la valeur des amortissements ; ces amortissements sont imputables aux coûts miniers et par là même déductibles. De plus si ce calcul n'est pas effectué, les bases de liquidation des droits et taxes liés à la mutation de propriété seraient faussées le cas échéant.

La rationalisation de certaines mesures d'incitation par une réduction de la durée des exonérations et une pratique entièrement exceptionnelle des amortissements accélérés. Le recours à un mécanisme d'amortissement minimum normal permet au deux parties d'aboutir à un partage équitable de la rente minière.

b) L'hypothèse d'une institutionnalisation d'un système de suspension de

l'exigibilité des droits et Taxes constitue une piste explorable.

Nous l'avons dit, certains impôts, droits et taxes jusque-là exonérés totalement ou partiellement dans les activités d'exploration minière doivent être liquidés dorénavant. En revanche, pour tenir compte des conditions particulières qui régissent ces activités, nous introduisons un système de suspension de l'exigibilité de ces impôts, droits et taxes, jusqu'à la mise en exploitation des gisements découverts. Ainsi, chaque fois que le cas se présenterait, les différents impôts, droits et taxes liquidés seraient portés en dettes à payer à l'Etat Centrafricain dans les comptes associatifs, s'il s'agit d'un contrat de partage de la production, ou dans les comptes du concessionnaire, s'il s'agit d'un contrat de concession. Dès la fin de la première année de production, ces impôts, droits et taxes deviennent exigibles et doivent être payés sur les recettes de la deuxième année d'exploitation. Si les recettes de la deuxième année sont insuffisantes pour couvrir les dettes fiscales établies, le recouvrement de ces dernières est reporté à la troisième année et ainsi de suite.

Dans le cas où l'exploration s'avère infructueuse, les impôts, droits et taxes liquidés avec exigibilité différée subissent le même sort que toutes les dépenses d'exploration sèche. Ils deviennent exigibles à compter de la fin de l'exercice fiscal au cours duquel est venu à expiration le permis de recherches considéré ; le contracteur doit alors les payer intégralement à l'Etat, puis les déduire de son résultat imposable. S'il ne dispose pas d'autres permis productifs, ce traitement est unique. Sinon, deux alternatives sont possibles : La première équivaut au traitement unique ci-dessus. La deuxième consiste à faire imputer la dette fiscale établie sur un autre permis productif détenu par le contracteur, comme dans le cas d'un contrat de partage de production ou de concession.

B/ Le rôle de l'Etat

Une fois le titre minier accordé, l'administration peut encore intervenir. Ainsi, à l'occasion de contrats de droit privé conclus par le titulaire du titre minier avec des tiers visant la cession, la transmission, l'amodiation ou, plus simplement, la réalisation de travaux sur le périmètre minier couvert, le rôle de l'administration sera alors celui d'une autorité de contrôle visant à approuver ou interdire ces contrats. L'administration peut également sanctionner le titulaire du titre minier par le retrait de celui-ci en raison d'infractions ou de manquements du titulaire à ses obligations

a) dynamiser la recherche et l'exploitation

Contrairement aux recommandations des organismes internationaux qui préconisent le retrait de L'Etat du secteur minier en ne disposant qu'un rôle de régulateur et de laisser aux entreprises privées la libre exercice, nous pensons que ce domaine doit être une priorité et demeure un aspect de la souveraineté de l'Etat qui peut mettre en place, des mesures pertinentes et des partenariats équilibrés avec les autres acteurs intéressés. L'objectif sera d'intensifier la recherche, de parvenir à un transfert de technologie, d'élaborer au préalable des cartes minières appropriées. L'Etat peut faire financer la recherche par les prélèvements dans les entreprises minières. Il pourra négocier au mieux de ses intérêts pour les recherches et l'exploitation fructueuses.

A cet effet, il faut créer un guichet unique minier qui regroupera différents intervenants de l'activité minière. Il faut également créer un centre de formation pour les activités minières. Et enfin mettre en place une holding minière de l'Etat permettant à ce dernier, de cerner les fluctuations de prix sur le marché international.

Car, les difficultés économiques du Pays, doivent incités le Gouvernement de la RCA à entreprendre plusieurs mesures de sauvetage,en mettant en oeuvre entre autre, la nécessité du renforcement de la position de la RCA dans le processus de Kimberley, de parvenir à définir une feuille de route cohérente déclinée en des programmes qui s'articulent autour des stratégies de la gestion des ressources minérales de manière à mobiliser des recettes et de leur meilleurs redistribution.

Ainsi, la promulgation d'un nouveau code minier attrayant et la création des structures d'organisation et d'encadrement des coopératives d'artisans miniers (UNCMCA) et la recherche de la performance minimale mensuelle des bureaux d'achat analysées plus loin s'avèrent indispensable, mais doivent être suivie d'effet.

Cette feuille de route de la dynamisation du secteur minier doit s'articuler autour des points suivants :

- Le renforcement des conditions de transparence et par la mise en oeuvre au sein de l'ITIE d'une fusion d'un pôle fiscal et douanier constitué des cadres de l'administration des mines, du trésor, de la douane et des impôts aux fins, ayant pour mission la conception des propositions, l'harmonisation des normes fiscales minières dispersées et d'effectuer des études d'évaluation et d'analyse des dépenses fiscale minières ;

- L'amélioration du climat des affaires par une déclaration de politique minière claire et un réajustement du nouveau code minier;

- L'organisation et la subvention des coopératives minières centrafricaines, financées en partie par des entreprises minières Cette d'aide aux artisans structurés en PME/PMI constituera un crédit d'impôt imputable et remboursable par l'Etat ;

- La diversification des activités minières du pays, notamment des recherches sur les hydrocarbures, le fer, le cuivre, l'étain etc.

Cette feuille de route permettra, de mettre d'une part, en confiance des gros investisseurs qui ont du capital propre et prêt à l'investissement pour venir investir dans le secteur minier centrafricain, et d'autre part d'encourager les PME/PMI pour un développement véritable et durable.

La nécessité d'un dialogue de gestion et de transparence dans la gestion des ressources naturelles centrafricaine est l'un des facteurs essentiels de la mise en place d'une fiscalité minière du développement économique durable.

Il faut s'attaquer aux deux maux qui rongent l'administration fiscale :

- « Sous administration fiscale », il faut revoir le fonctionnement, le niveau du personnel, leurs déploiement dans le territoire national, etc ;

- « La mal administration fiscale » c'est la lutte contre la fraude, corruption, démotivation.

Enfin, les deux étapes précédentes peuvent faciliter la troisième .Il s'agit de la phase de l'élargissement de la matière imposable afin de permettre l'augmentation des recettes.

Les objectifs de la fiscalité minière de développement durables seront essentiellement légitimes et portés l'adhésion générale à condition de mettre en place :

- une fiscalité susceptible d'accompagner le développement national et assurer une meilleure justice fiscale ;

- une fiscalité qui participe à l'amélioration des performances économiques et sociale par une meilleure répartition de la pression fiscale qui doit tenir compte de la capacité contributive et d'une redistribution équitable.

L'administration fiscale centrafricaine doit s'impliquer pleinement dans la recherche de maîtrise du régime fiscal des activités minière qui reste à notre regard incomplète et éparpillé dans des textes divers et variés.

Nous envisageons une reforme de la structure de l'administration fiscale. Dans son organisation actuelle, elle est lourde et mal repartie sur le territoire national et pèse beaucoup sur le budget national sans produire de réel rendement. Nous proposons une rationalisation dans l'effectif du personnel permettant de faire une économie d'échelle.

On relève un dysfonctionnement et d'empiètement de compétence, ainsi qu'une instabilité des agent qui ne favorisent pas la priorité de mobilisation des recettes fiscales en générale et des recettes minières en particulier. La faiblesse d'un contrôle interne et d'un contrôle de gestion de l'administration fiscale paralyse l'efficacité et le rendement.

Il serait utile de revoir certains aspects de l'organigramme de l'administration des finances Centrafricaines et surtout celui des impôts pour une économie d'échelle et de moyens. La formation et le recyclage du personnel s'avère indispensable pour assoire et parvenir à mieux élargir l'assiette des impôts et par voie de conséquent, produire un rendement. Ce qui nécessite des mesures d'intéressements des agents de manière à les motivés.

b) Les actions de contrôle

Le respect des lois minières est un enjeu en soi, question qui se pose aux acteurs en charge de veiller aux respects des engagements. Le haut degré de désorganisation du secteur, l'absence de l'efficacité des pouvoirs publics, du manque de moyens, la corruption et la militarisation des zones d'exploitation risquent de décourager bien des initiatives et rendent difficile une réelle mise en oeuvre de ces normes. Et pourtant, la majorité des mesures de contrôle rattachées à ces nouvelles normes échoient au gouvernement, qui est en charge d'assurer l'organisation et le suivi des procédures légales.

Le gouvernement, et plus particulièrement les entités en charge du contrôle de l'exécution des engagements miniers, auront-ils véritablement les capacités humaines et financières à assurer un contrôle et suivies des multiples mesures prévues par le Code minier et les dispositions fiscales ? Cette question est d'autant plus urgente à poser que le pays subit actuellement de mutations relatives à l'amélioration des normes fiscales minières. Ce qui fait appel à une véritable capacité en terme de compétence, de moyens financier et matériel pour les faire respecter

L'Etat doit parvenir à assurer le contrôle de régularité des attributions non seulement des agréments des bureaux d'achat Import- Export (BAIE) de diamant, mais aussi des titres miniers. De prendre des grandes Initiatives en matière de contrôle pour lutter contre les chantages et pressions de part et d'autres, les détournements des fonds, la corruption et l'appropriation illicite des pays incarnant ce paradoxe richesse en ressources.

Pour aboutir à un contrôle efficace et efficience, les des administrations (minière et fiscales) doivent mettre en commun leurs moyens d'action pour une trançabilité des normes fiscales minières.

La gestion efficace de ces recettes fiscales minières au niveau local pose de sérieux problème de transparence et d'une absence de programme précis de développement de la collectivité locale. En effet, compte tenu de la faiblesse, voire de l'absence d'efficacité des instances de contrôle des autorités locales sur la gestion des recettes fiscales minières des collectivités locales, dans la majorité des zones minières, certains problèmes surgissent concernant les mécanismes de trançabilité, de redistribution et de contrôle des différents fonds alloués. Pour ces motifs, il semble important que la Centrafrique, puisse se prévaloir d'une autorité centrale, légitime et outillée, qui soit en mesure de reconnaître et mettre en cause la gestion locale et de promouvoir le pouvoir des autorités publiques des régions minières, pour que la gestion et la répartition des revenus de l'exploitation soit véritablement redirigée pour la satisfaction sociale locale tout en prenant en compte la diversité des cultures régionales.

Quels sont les recours possibles pour l'État afin de contraindre les entreprises à respecter ces multiples mesures fiscales et sociales ainsi que environnementales de l'activité minière, sans pour autant entrer dans des batailles juridiques qui pourraient nuire à l'image «d'ouverture» que se donne actuellement le pays afin de réduire le fossé qui sépare les lois minières des enjeux auxquels sont confrontés les acteurs de ce secteur, le recours à une procédure de règlement amiable des litiges nés de l'exécutions des engagements conventionnels est le procédé le plus internationalement opté. Mais en cas de persistances, le recours à une procédure d'arbitrage permet de régler les litiges susceptibles de naître dans la mise en oeuvre d'un projet minier.

3- La fiscalité minière centrafricaine comme instrument de développement

économique global

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault