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La cour constitutionnelle et le contentieux électoral au Gabon

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par Anges-Maier LOCKO
Université du SAHEL de Dakar - Master II en Droit Public 2008
  

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A/ Le rôle de la Cour constitutionnelle

L'article 101 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle, relatif à l'intervention de la CC dans le processus électoral des élections des membres des collectivités locales, énonce que << la Cour constitutionnelle est seule compétente pour statuer sur les réclamations relatives à l'organisation des élections locales et pour proclamer les résultats de ces élections ». L'article va plus loin en signifiant qu' << elle est juge de l'éligibilité des candidats à ces élections ». Comme les élections nationales, la Cour joue un rôle très important dans le règlement du contentieux des élections locales. Car c'est au regard des articles 66 et 89 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle que sa procédure est appliquée.

La Cour proclame également les résultats officiels des élections locales. Après cette proclamation, des contestations ou réclamations peuvent se faire auprès d'elle. Ceci selon des prescriptions bien précises. La saisine du juge électoral obéit à un mécanisme particulier (cf. 2e partie chapitre I) qui est différent en ce qui concerne les élections locales en France et au Sénégal.

ement la même que celle des élections nationales. La

saisine de la Cour doit se faire quinze jours après la proclamation des élections nationales par la Cour ; elle est de vingt jours pour les élections des membres des collectivités locales58.

Les élections locales d'avril 2008 ont été l'apanage pour la Cour de mettre en relief l'étendue de ses fonctions dans le cadre de ces élections. C'est pourquoi, durant ces élections, l'intervention manifeste de la Cour se fait en amont ou en aval des élections. La phase qui semble vraiment primordiale pour la Cour et qui fait ressortir le caractère purement juridictionnel de la Cour est celle relative au contentieux postélectoral. La présidente de la Cour, Madame Marie-Madeleine MBORANTSOUO59, a même affirmé que « le contentieux

postélectorale permet à la Cour constitutionnelle de statuer sur toutes les irrégularités quiont entachées le déroulement et les résultats du scrutin. La Haute juridiction statut sur les

contestations dont elle est saisie... ». Durant cette phase la Cour se prononce sur toutes les requêtes dont elle avait été saisie. Concernant l'élection des membres des collectivités locales, la jurisprudence de la CC est aussi abondante mais juste quelque cas seront analysés.

B/ La jurisprudence de la Cour constitutionnelle et les élections locales

Le début a été vraiment très difficile pour les requérants, car peu étaient en phase avec les objets de la saisine. Ce qui facilitait le travail de la Cour par la multiplicité des requêtes jugées irrecevables pour vice de forme ou vice de procédure.

Au sortir des locales d'avril 2008, la Cour constitutionnelle gabonaise s'est vue satisfaite pour le simple fait que les hommes politiques prennent déjà connaissance de la maitrise de la procédure en matière du contentieux électoral. D'où la kyrielle des recours jugés recevables auprès de la cour constitutionnelle, mais il faut tout même déplorer ceux qui, jusqu'alors, ignorent les textes qui régissent chaque type d'élections.

58 Article 71 al.1 loi organique sur la CC « la Cour constitutionnelle est saisie par requête écrite et motivée, adressée au greffe de la Cour ou au délégué du gouvernement de la province où a eu lieu les opérations électorales, dans les 15 jours de la proclamation des résultats des élections par la CC, pour ce qui concerne les élections présidentielles, parlementaires et les opérations de référendum, et dans les 20 jours suivant la proclamation pour ce qui concerne les élections locales »

59 Présidente de la Cour depuis sa création en 1991 jusqu'à nos jours.

es organisées en octobre 1996 avec la participation de

avait pour la première fois été saisie par les acteurs politiques gabonais en vue des contestations relatives aux résultats du scrutin. La plupart des recours ont été jugés irrecevable par la Haute juridiction. Cette facilité de règlement du contentieux électoral se comprenait par le simple fait que les acteurs politiques gabonais tissaient pour la première fois des relations avec les règles et les différentes procédures relatives au contentieux des élections des collectivités locales. Ce qui expliquait la méconnaissance des textes électoraux en vigueur. Ces textes ont été même adoptés au courant de l'année 1996. Pour ces premières élections locales, la jurisprudence de la CC n'était pas aussi abondante. La jurisprudence de ces élections vacillait autour du grand taux des recours jugés irrecevables pour vice de forme ou vice de procédure. Les rares requêtes sur lesquelles elle avait statué semblaient pour l'opposition des décisions politiques, étant donné que la majorité des décisions rendues par la CC était en faveur du parti au pouvoir60. Telle fut la première expérience de la CC en matière de régulation des élections locales. Avec l'organisation de la deuxième élection des membres des collectivités locales en 2002, la CC va accroitre son expérience sur le contentieux de ces élections. Une fois de plus la CC déplore la méconnaissance par les hommes politiques des textes qui régissent la procédure à suivre en cas d'une quelconque contestation des résultats des élections des membres des collectivités locales. Mais un effort très remarquable a été constaté par la CC en ce qui concerne la saisine, le requérant qui n'était pas en phase avec l'objet de la saisine en 1996 marque un pas très important à travers cet aspect. Ainsi beaucoup des recours ont été conformes aux dispositions des textes électoraux en vigueurs au Gabon.

Au regard des élections locales de 1996 et de 2002, la jurisprudence de la CC semble évolutive. Les décisions qu'elle rend sont de moins en moins contestés par les acteurs politiques. Ce qui matérialise la maitrise du processus électoral par la CC en matière de contentieux électoral. Aujourd'hui cela se reflète à travers le contentieux électoral des dernières élections locales d'avril 2008 où soixante dix requêtes ont été introduites par les candidats déchus. Il résulte de ce contentieux que la plupart des décisions de la CC était approuvés par les acteurs politiques. Des décisions de rejet et d'annulations ont été prononcées, mais la grande partie était surtout relative aux décisions de rejet, c'est pourquoi la présidente de la CC, Madame Marie Madeleine MBORANTSOUO61 , avait rappelé aux

60 Parti Démocratique Gabonais (PDG), parti au pouvoir depuis 1968. Dont le président fondateur est son excellence El Hadj Omar BONGO ONDIMBA. Le parti a été crée le 12 mars 1968.

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61 Op.cit

contentieux électorale devant la Cour oblige à une la loi organique de la Cour et complétée par des procédures de la CC »,alors que les annulations portaient sur sept.

La CC joue vraiment un grand rôle dans le processus électoral des élections politiques au Gabon. Il serait intéressant voire judicieux d'aborder les fonctions contentieuses proprement dites de la Haute juridiction en matière électorale.

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nctions contentieuses de la Cour

constitutionnelle en matière électorale

Après la présentation de la juridiction constitutionnelle gabonaise, il convient de s'intéresser sur la place ou bien au rôle que joue la CC au cours du processus électoral. L'organisation des élections politiques au Gabon incombe à plusieurs entités de l'Etat, conformément à la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques modifiée par la loi n°10/98 du 10 juillet 1998, à savoir :

- Le ministère de l'intérieur ;

- La commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) ; - La Cour constitutionnelle.

D'où l'intervention manifeste de la CC dans les différentes phases du processus électoral.

Par << fonction contentieuse » nous devons comprendre, le rôle de la CC en période électorale. Ainsi, quel est le rôle de la CC au cours du processus électoral ? Serait-elle indispensable ou importante dans le déroulement des opérations électorales ? Est-elle prise comme guide ou régulateur des opérations des élections politiques au Gabon ? Telles sont les interrogations qui éluciderons l'analyse de la problématique des fonctions contentieuses de la CC dans le processus électoral.

Après l'examen de l'article 84 de la Constitution gabonaise << la Cour constitutionnelle statue obligatoirement sur la régularité des élections présidentielles, parlementaires, des collectivités locales et des opérations de référendum dont elle proclame les résultats ». L'intervention de la Cour dans le processus électoral se situe donc, en amont du scrutin (Section I), pendant et en aval des élections (Section II).

ont des élections politiques

Le contentieux préélectoral qu'exerce la CC est l'auvre d'une suite d'activités que la Haute juridiction mène afin de mieux préparer les élections. Il est important de faire savoir que la préparation et l'organisation administrative des élections est faite non par la CC, mais par le ministère de l'intérieur qui le fait en collaboration avec la CENAP.

Cependant durant cette phase, La CC peut intervenir à travers son rôle de régulateur des élections politiques reconnus par l'article 83 de la Constitution 62. Lors de cette phase, la Cour est aussi prise comme une institution qui participe à la préparation des élections. L'objectif visé par cette intervention en période préélectorale est d'éviter qu'il puisse avoir des irrégularités avant même le déroulement des élections. Donc la CC, dans son rôle de régulateur, fait en sorte que les élections se passent dans de bonnes conditions. La CC étend son contrôle en amont des élections à travers le fait qu'elle participe avec les deux autres institutions de l'Etat à l'organisation des élections politiques (§1). Dans cette phase

préélectorale, le juge constitutionnel peut aussi statuer sur l'éligibilité des candidats dont la candidature a été rejetée. Cette intervention se fait avant le jour du scrutin (§2).

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