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Approche systémique des jeux pragmatiques communicationnels.

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par Colin FAY
Université de Rennes 2 - Master LCER 2012
  

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B.1.3. L'environnement cognitif indirect

Le second sous environnement est l'environnement cognitif indirect. Il est composé des présuppositions et du savoir encyclopédique des interlocuteurs, c'està-dire l'ensemble des hypothèses en mémoire, plus ou moins accessibles au niveau attentionnel. Cet environnement compose l'ensemble des prémisses indispensables à l'existence de la compréhension inférentielle26, traditionnellement appelé Ç présupposésÈ. Cet environnement cognitif indirect regroupe l'ensemble des hypothèses, des présuppositions générales acceptées comme vraies dans la mémoire du système, c'est-à-dire dans la mémoire conceptuelle27 des interlocuteurs, mais aussi l'ensemble des conclusions qui découleraient d'une potentielle inférence prenant pour prémisses une ou plusieurs de ces hypothèses. Comme le disent Sperber et Wilson (1989:67), Çun individu possède non seulement le savoir représenté dans son esprit mais aussi le savoir qu'il est capable de déduire du savoir dont il a la représentation. È Par exemple, à l'heure actuelle, il ne fait aucun doute que Jean-Paul Sartre n'a jamais dirigé un magazine sur internet. C'est une conclusion inférentielle qui nous est manifeste, et donc accessible, sans pour autant que nous ayons effectivement effectué cette inférence auparavant. Cette Ç mémoire encyclopédique È (Sperber&Wilson,1989), cette Ç vue unifiée du monde dans lequel (un interlocuteur) se trouve "jeté" È (Watzlawick,1972:265) est l'ensemble des prémisses qu'un interlocuteur possède sur le monde en général, et qui guideront son comportement au court de sa vie ; dans un environnement du système étant l'espace-temps, la notion d'environnement cognitif indirect renvoie à la variable temps.

Cet environnement regroupe trois formes différentes d'entrées conceptuelles en mémoires, qui sont les entrées logiques, encyclopédiques et lexicales. L'entrée logique d'un concept correspond aux règles déductives particulières propres à un

26 Ç Le rTMle (de l'environnement) n'est pas simplement de filtrer les interprétations inadéquats : (il) fournit des prémisses sans lesquelles les implications ne peuvent tout simplement pas être inférées. È (Sperber&Wilson,1989:62)

27 Un concept est un élément qui, combiné avec d'autres concepts, structure une hypothèse. Pour un développement de ce point, voir Sperber&Wilson (1989:134-135)

certain concept. L'entrée encyclopédique correspond à l'extension, la manifestation matérielle de ce concept dans le monde. Enfin, l'entrée lexicale comprend les informations sémiotiques correspondant à ce concept28.

Bien que tous deux cognitifs, il existe pourtant un différence fondamentale entre ces deux environnements : l'environnement cognitif direct est supposé être communément manifeste aux interlocuteurs qui perçoivent potentiellement les mêmes informations du monde Ç extralinguistique È29, alors que l'environnement cognitif indirect est propre à chaque interlocuteur. L'environnement cognitif indirect est le passage en mémoire à long terme d'événements individuellement ponctuels qui sont dans un premier temps stockés dans la mémoire à court terme. Ce qui fait de l'environnement cognitif indirect un ensemble de représentations ancrées en chaque interlocuteur, et qui sont par conséquent plus immuables.

Pour conclure ce développement sur les stimuli et l'environnement, nous rappellerons l'importance de concevoir l'environnement du système comme un ensemble de perceptions, et donc d'informations, c'est-à-dire que, comme le dit Bateson (1980:48), Ç il n'y a dans l'esprit que des transformations, des perceptions, des images et les règles permettant de construire tout cela. È La communication est une production d'informations sur des informations, critère fondamental faisant du système communicationnel un système cybernétique. De plus, le fait que l'ensemble du système cognitif humain traite de l'information lui permet d'opérer à travers un seul mécanisme de traitement, traitant de l'information et articulant compréhension et production, qui fonctionnera de façon semblable pour le traitement de tout stimulus.

28 Pour un développement complet de ces trois types d'entrées conceptuelles, voir Sperber & Wilson (1989:135-145).

29 Nous n'entendons pas par là que les perceptions chez les interlocuteurs sont identiques, mais plutôt que ce sont des éléments qui ont la potentialité d'affecter la perception de tous les interlocuteurs.

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