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Approche systémique des jeux pragmatiques communicationnels.

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par Colin FAY
Université de Rennes 2 - Master LCER 2012
  

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C.1. Le jeu régulier

C.1.1. L'équilibre en communication

Ainsi, nous avons posé que les interlocuteurs coopèrent pour une recherche d'équilibre. Un équilibre appara»t dans le système lorsque tous les interlocuteurs sont subjectivement dans une position de pertinence optimale, i.e. une situation dans laquelle les gains de tous sont maximisés.

Avant de voir ce qui caractérise cet équilibre, nous verrons ce qu'il convient d'appeler gain. Lorsqu'il communique, un interlocuteur produit afin d'amener l'Autre à une certaine conclusion suite à une compréhension inférentielle, en d'autres termes, il cherche à l'amener à trouver du sens dans sa production. De plus chacun souhaite que la communication s'effectue à travers une pertinence optimale obtenue lorsque l'économie cognitive est maximale dans les limites de l'efficacité du système. Ainsi, nous pouvons considérer qu'un interlocuteur maximise ses gains lorsqu'il peut faire preuve d'une économie cognitive maximale, c'est-à-dire une configuration dans laquelle il peut faire l'économie d'efforts qui seraient inhérents à des expériences d'essais-erreurs, expériences dans lesquelles il produirait et comprendrait un surplus de signes et/ou dans lesquelles il devrait rectifier une insuffisance sémiotique antérieure.

Cependant, nous avons vu que la communication est une mise en commun durant laquelle les individus coopèrent au bon déroulement, ce qui fait du système un jeu coopératif dans lequel les décisions rationnelles des protagonistes ne sont pas faites dans le but de maximiser les gains individuels, mais dans celui de maximiser les gains collectifs, c'est-à-dire que l'augmentation du gain de chacun ne se fait qu'au travers de l'augmentation du gain collectif. Ainsi, le gain est maximal lorsque pour être efficace, chacun fait preuve d'une économie cognitive optimale. C'est pour cela que nous avons envisagé la définition de la pertinence à travers une recherche d'une économie maximale dans la limite de l'efficacité du signe : un interlocuteur ne cherche pas à maximiser ses gains personnels, auquel cas il lui suffirait d'optimiser son économie cognitive individuelle au maximum, ce qui

cependant lui ferait prendre le risque de compromettre l'efÞcacité générale du système. Au contraire, cette économie doit se faire relativement aux limites d'efÞcacité du système, c'est-à-dire que le gain individuel gr%oce à l'économie cognitive doit se faire dans la limite oü cette économie reste assez efÞcace pour maximiser le gain collectif. Pour résumer, une situation de pertinence optimale, visée par les interlocuteurs, est une situation de gain maximal qui n'apparait que lorsque chacun fait preuve d'une économie cognitive relativement maximale, à la condition qu'aucune économie cognitive ne compromette l'efÞcacité générale du système.

En d'autres termes, le jeu communicationnel a pour but d'arriver à une situation oü la communication est optimalement pertinente pour l'ensemble des interlocuteurs engagés dans le système, c'est-à-dire oü chacun maximise ses gains. Cette situation correspond à ce qu'il convient d'appeler un Ç équilibre de Nash È, équilibre correspondant à une situation dans laquelle Ç aucun joueur ne peut obtenir un gain supplémentaire en changeant unilatéralement de stratégie. È (Eber,2004:16) C'est cet équilibre qui est visé en communication. Nous pouvons considérer que la communication atteint son équilibre lorsque la mise en commun se fait de façon optimale, c'est-à-dire que chaque interlocuteur infère du sens depuis les productions de l'Autre dans une économie cognitive relativement maximale, et donc une situation dans laquelle tous les interlocuteurs sont subjectivement en position de pertinence maximale et dans laquelle changer de stratégie unilatéralement ne permettrait pas d'augmenter leurs gains. Il est important de souligner que le gain n'est pas individuel mais collectif. Ainsi, un équilibre de Nash en jeu coopératif comme la communication est atteint lorsqu'aucun des protagonistes n'a possibilité d'augmenter le gain collectif via un changement unilatéral, c'est-à-dire qu'un interlocuteur pouvant augmenter son gain personnel au détriment du gain collectif ne ferait pas tendre le système vers une position d'équilibre mais au contraire vers une position de déséquilibre, la recherche d'une augmentation de gain individuel par augmentation de l'économie cognitive individuelle se ferait au détriment du gain collectif et donc au détriment de l'efÞcacité du système. En d'autres termes, il ne serait plus pertinent.

Mais cet équilibre, bien que visé, ne peut être obtenu continuellement tout au long de la communication. En effet, les interlocuteurs sont dans un système

inférentiel et donc dans lequel ils ne peuvent pas juger par avance de la pertinence des signes, ce qui les amène à coopérer pour limiter au maximum les successions d'essais-erreurs, l'économie de ces erreurs représentant un gain. C'est pourquoi l'atteinte de l'équilibre se fait par un processus de tâtonnement, c'est-à-dire par paliers de déséquilibre marqués d'essais et d'erreurs auto-régulés au travers d'une coopération dans la recherche de l'équilibre. Dans toute situation communicative, le processus de rétroaction permet de juger de la justesse du choix de la stratégie de communication dans la visée de l'augmentation du gain collectif. En effet, avant d'obtenir l'équilibre de Nash, le système passe par des situations de déséquilibre, dans lesquelles les interlocuteurs peuvent subjectivement changer la stratégie adoptée pour augmenter la pertinence de la communication. C'est le statut autorégulateur du système qui permet aux interlocuteurs de juger de la pertinence de chaque signe, et donc de pouvoir juger si ce signe est celui qui augmente le gain collectif. Ainsi, le système est capable de s'auto-équilibrer en situation de déséquilibre. C'est cette situation d'équilibrage qui est créatrice de nouvelles formes de jeux, que nous verrons dans les deux dernières parties de ce travail. Avant, nous verrons le statut de l'équilibre sur un plan macroscopique, ainsi que l'enferment que sous-tend ce statut.

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