· Tout travail entraine salaire, la valeur
morale ne donne pas droit à une rétribution financière. En
effet prenons un exemple simple, si je suis tolérent envers les
personnes qui m'entourent je ne dois en aucun cas être
rémunéré.
· Le travail donne droit à des
congés payés, il existe même une fête du travail,
pendant laquelle bizarrement on ne travaille pas. Le respect, la justice ou
toute autre valeur morale sont des processus continu, je n'ai pas droit
à 5 semaines par ans pendant lesquelles j'ai le droit d'être
irrespectueux. La justice ne s'octroie pas de congés.
Pour le salarié, le travail n'est donc pas une
valeur morale, ni une fin en soit, ni un objectif de vie, ni un choix librement
consenti, par conséquent il vat être vécu non pas comme une
vocation ou un plaisir mais comme une contrainte.
La complexité immédiatement
émergente réside à imposer à un individu
d'effectuer des taches par la contrainte, c'est la difficulté majeure et
le premier défi du manager. Faire travailler les autres est complexe
surtout quand les autres préféreraient ne pas travailler. Le
salarié va chercher son bonheur et le manager va lui proposer du
travail, les deux intérêts de sont pas forcément
concordants. L'objectif du manager sera donc de faire en sorte que bonheur et
travail ne soit pas deux notions antinomiques.
Dans sa conférence Mr Sponville met en avant un
autre problème majeur : L'entreprise ne cherche pas le travail pour le
travail, le patriotisme économique n'est qu'une vaste blague
inventée par les politiques, l'entreprise a pour seul but de
créer de la richesse, de faire du profit. En somme, les salariés
cherchent le bonheur et l'entreprise le profil. Personne ne recherche le
travail pour le travail. Donc comment donner un sens au travail si personne ne
le cherche vraiment en tant que tel ? Là réside la
problématique, l'entreprise et les salariés ont une vision
divergente et ce constat entraine des conséquences
inévitables
Un constat alarmant
Aujourd'hui il existe un malaise réel dans le
monde du travail. Le travail n'est pas associé au bonheur comme il
devrait l'être. Aujourd'hui le mot travail à un nouvel acolyte, un
nouveau synonyme : la souffrance.
La souffrance au travail est depuis quelques
années déjà un fait avéré. De nombreuses
études menées sur le sujet permettent de cerner les tenants et
aboutissants de ce nouveau fléau.
Aujourd'hui le stress tue, les chiffres ne sont pas
précis en la matière mais on recense entre 300 et 500 suicides
par ans en lien avec les conditions de travail au sein de leur entreprise. Plus
d'un mort par jour.

En France en 2007 on recensait plus de 720 000
accidents du travail. (Insee 2007) La dépression au travail est
aujourd'hui quelque chose de coutumier, en effet la France est même le
troisième pays enregistrant le plus de dépressions liées
au travail. Ces chiffres sont préoccupants, la situation actuelle semble
complexe toutefois des solutions existent.
Un sujet d'actualitéLe stress tue et
rend malade tel est le constat sans appel que je souhaite
démontrer
dans ce mémoire, aujourd'hui ce sujet
d'actualité est au centre des préoccupations. Nous sommes
à un moment charnière ; la prise de conscience est réelle,
tout le monde s'accorde à dire qu'il existe un réel
problème de fond et que des mesures doivent être
entreprises.
Aujourd'hui le stress est un des enjeux majeurs et les
pouvoirs publics l'ont bien compris. De nombreux rapports et analyses sont
venus corroborer le fait que le stress au travail entraine des
conséquences dévastatrices, que les risques psychosociaux sont
bien réels et à prendre au sérieux.
En 2009 Xavier Darcos alors ministre du travail
annonce un plan d'urgence pour la prévention du stress au travail
(« prévenir le stress au travail », MEDEF), un site internet :
http://www.travailler-mieux.gouv.fr/ à même était
ouvert preuve en est que les choses bougent et qu'une prise de conscience
générale sur le sujet est en train d'avoir lieu.
Choix du sujet
Aujourd'hui tout l'intérêt de se
mémoire est de participer à cette prise de conscience en prouvant
que de réelles solutions existent.
Il est important d'identifier nos faiblesses et de
démontrer que la tendance actuelle tend à trop valoriser des
notions secondaires. Les entreprises se préoccupent du comment alors que
tout l'intérêt de la réflexion réside dans le
pourquoi. Pourquoi cette dépression, pourquoi ce suicide, pourquoi cette
maladie, pourquoi cette mauvaise ambiance ? Il existe des réponses
à ces questions qu'on ne peut plus désormais
occulter.
Ce sujet est à mon sens au coeur de
l'actualité, nous sommes en pleine campagne présidentielle et de
nombreux sujets sont décryptés, à mon sens celui du stress
et de la souffrance au travail ne l'est pas assez. C'est un problème
majeur, un salarié passe en moyenne 7 heures par jour au travail, lequel
génère parfois de la pénibilité et du stress
pouvant se prolonger au delà du temps de travail.
Ce sujet me touche sur un plan personnel car je
n'arrive pas à comprendre comment il est possible aujourd'hui avec
toutes les inventions technologiques et toutes les réflexions des
chercheurs que l'on n'ait pas trouvé un moyen de rendre les
salariés plus heureux. Améliorer le bien être au travail et
comprendre enfin qu'un salarié qui va travailler avec le sourire sera
bien plus efficace que celui qui oeuvre avec le coeur lourd. Ce constat je n'ai
pas eu besoin de recherches poussées pour l'identifier. Ma simple
expérience de stagiaire à été suffisante, comment
ce fait t'il qu'encore aujourd'hui le bonheur de ses propres salariés ne
soit pas au centre des préoccupations de l'entreprise. Voici la question
toute simple que je me suis posé, je souhaitais obtenir des
réponses et en faire part. Ce mémoire est donc l'occasion
opportune de le faire.
Avant de rentrer dans le vif du sujet il semble
important de bien définir certaines notions.
Nous allons commencer par le management qui sera la
pierre angulaire de ce mémoire. Le management est un terme
complexe.
Etymologiquement il vient du verbe Anglais « to
manage » On lui a attribué le terme Français « mesnage
» Qui signifiait : « l'art de gérer les affaires du
ménage ». Cette notion a très rapidement
évolué vers : "une gestion des relations à autrui
réfléchie et pondérée ". Ce qui a donné
naissance au terme « ménager » et «
ménagement » ce qui signifiait « traiter avec
égard, prendre soin ». (Oxford English dictionary)
Aujourd'hui le management est un terme vague que tout
le monde utilise à tord et à travers, on a vu apparaître le
management des ressources humaines, le management des processus, le management
de la qualité etc...
Sur ce mémoire nous nous concentrerons sur le
management des hommes et des organisations, ainsi la définition que j'ai
retenue comme étant la plus adaptée à cette étude
est celle de Peter Drucker: « Activité visant à obtenir
des hommes un résultat collectif en leur donnant un but commun, des
valeurs communes, une organisation convenable et la formation nécessaire
pour qu'ils soient performants et puissent s'adapter au changement
».
Cette définition met au centre du débat
l'idée de collaboration entre les hommes pour arriver ensemble à
un but commun.
Henri Fayol à quand à lui émis
une tout autre définition, d'après lui le management se
résume à 5 mots : « prévoir, organiser,
commander, coordonner, maintenir sous contrôle ». Cette vision
du management semble dépassée et ne prend pas en compte les
attentes de ses propres salariés. On retrouve l'idée du
management à l'ancienne, celui là même qui à
influencé le taylorisme et contribué à l'évolution
du concept.
Le second terme important de ce mémoire, va
être le stress, mais avant de le définir il est important de
parler de la souffrance qui est la forme du stress qui va retenir le plus notre
attention.
Souffrance et travail sont deux notions que l'on associe
de plus en plus ces derniers temps.
Selon C.Dejours, « La souffrance au travail,
c'est le vécu qui surgit lorsque le sujet se heurte à des
obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé
toutes ses ressources pour améliorer l'organisation réelle de son
travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité.
En d'autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport
du sujet à l'organisation du travail est bloqué ». La
souffrance au travail est donc un état dans lequel l'individu se
retrouve sans solution, c'est le nouveau mal cette souffrance est
singulière car on ne l'assimilait pas au travail.
Travail et souffrance ont eu un destin commun au temps
de l'esclavage ou le travail était contraint et punitif, avant la
révolution industrielle le travail était aussi synonyme de
souffrance mais on parlait alors uniquement de souffrance physique. Aujourd'hui
les conditions de travail se sont considérablement
améliorées mais la souffrance à muté, elle est
psychique.
Aujourd'hui cette souffrance à un nom, elle
est appelée « stress ». Nos sociétés actuelles
sont envahies par le stress comme un virus qui contamine une population. Ce mot
est sur toutes les lèvres.
Il est défini par l'OSHA : « Le stress
est ressenti lorsqu'un déséquilibre est perçu entre ce qui
est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour
répondre à ces exigences. »
Il est important de bien mettre en avant le
déséquilibre entre ressources et exigences. Le stress a de
nombreuses causes et conséquences dont certaines sont connues, je
tenterais d'en donner un aperçu dans ma première
partie.
Le problème
Aujourd'hui il semble y avoir un
déséquilibre clair entre les attentes des salariés et
celles des entreprises. Les deux parties ont des difficultés à se
comprendre mutuellement ce qui pose un problème majeur pour bon nombre
d'entreprises.
La société a changé, le travail
c'est transformé, mais pourtant le management des ressources humaines
dans la plupart des entreprises n'a quand à lui pas changé. Les
entreprises dépensent des sommes conséquentes dans le marketing
afin d'appréhender au mieux l'approche de leurs clients ; mais font
preuve par ailleurs d'une certaine carence pour cerner les complexités
liées à la compréhension de leurs salariés,
privilégiant fréquemment la productivité comme seul
concept prioritaire.
Aujourd'hui le management est une science il est
enseigné dans toutes les grandes écoles de commerces et pourtant
la plupart des entreprises fonctionnent encore comme il y' a 30 ans. Le
modèle Fordiste encore dans les esprits des managers doit être
revu. Le problème du mal être au travail est bien plus profond
qu'il n'y parait, le régler suppose dans un premier temps une remise en
cause du modèle économique classique qui consiste à
rechercher la maximisation du profit.
Une telle remise en question suppose la mise en place
d'un nouveau modèle économique orienté vers un aspect plus
social, plus participatif, plus attentif aux conditions de vie au sein de
l'entreprise.
Mais ce changement suppose une remise en question totale
de plusieurs éléments:
- Rendre à l'homme sa capacité
d'accomplissement dans le travail, aujourd'hui les métiers ont
été remplacés par des fonctions, il faut redonner au
métier ses lettres de noblesse pour que le savoir faire reste un
élément fondamental dans la vie professionnelle.
- Mettre fin à la concurrence entre les
salarié, cette dernière à détruit toute forme de
solidarité et d'esprit d'entreprise pour faire place à un
individualisme qui est la principale source de la souffrance au travail.
Enlever cette concurrence et remettre au gout du jour la solidarité sont
un des éléments les plus importants.
- Remettre au gout du jour la dimension collective du
travail, la vente d'un produit n'est pas le fruit du talent de plusieurs
individualité il est le résultat d'un travail de groupe.
(Allouche, Bardelli, p.18)
L'entreprise à donc une part de
responsabilité dans le stress au travail, pourtant le sujet semble
taboue et est bien souvent occulté par les entreprises elles
même.
Problématique
Le problème évoqué soulève
de nombreuses questions auxquelles je tenterais d'apporter des réponses
:
Ce mémoire aura pour objectif de traiter le
lien qu'il existe entre le stress au travail et la mise en place d'un nouveau
type de management. En somme nous pouvons aujourd'hui affirmer que le stress a
un impact nocif sur le salarié qui se traduit par la souffrance au
travail et par des impacts conséquents en termes d'efficacité
générant des conséquences financières
néfastes pour les entreprises qui doivent convenir que cette variable
devient récurrente.
La question principale sera de savoir si le stress au
travail va entrainer ou non un remaniement du management actuel ?
Plus précisément :
Le management tel qu'il est conçu
actuellement est-il un élément source de stress ? Est-il
aujourd'hui possible d'introduire dans le management moderne des
éléments
éthiques et participatifs pouvant être
en concordance avec les objectifs de rentabilitéde l'entreprise
?
Ce mémoire à pour objectif principal
d'étudier les relations commerciales au sein de l'entreprise par
conséquent la question de recherche sera orientée vers et pour la
gestion de la force de vente.
Afin de répondre au mieux à cette
question de recherche nous étudierons dans une première partie
les tenants et aboutissants du mal être au travail. Pour cela une
étude des causes et des conséquences du stress au travail sera
développée, nous étudierons chaque élément
pour l'individu mais aussi pour l'organisation.
Nous étudierons aussi les grandes théories
autour du stress au travail.
Il sera par la suite question d'évaluer le
lien qu'il existe entre le stress au travail et les modèles
économiques du passé fondés sur le culte du profil et de
la flexibilité et leur impact sur le management actuel.
Enfin nous étudierons les dérives du
management actuel, qui sont aujourd'hui une source de stress
conséquente
Dans une seconde partie je traiterais les
hypothèses de travail ainsi que la méthodologie
utilisée.
Nous étudierons par la suite les résultats
de l'étude quantitative avant d'en tirer des conclusions.
Méthodologie
L'objectif étant de pouvoir analyser le
problème énoncé sur le terrain. J'ai décidé
pour traiter la question de recherche de me concentrer exclusivement sur une
enquête qualitative.
Cette enquête aura pour objectif d'être la
plus représentative possible de par la diversité des personnes
interrogées.
Toutefois compte tenu de la contrainte de temps elle
ne pourra pas être faite sur un échantillon très important
et ne sera pas non plus complétée d'une enquête
quantitative.
Cette enquête se fera sur un échantillon
de commerciaux ainsi que de managers d'âge et de sexes différents
afin d'avoir une variété de réponse et de pouvoir
étudier les choses de manière la plus complète
possible.
L'enquête portera aussi sur des personnes
spécialisées dans les questions de stress et de souffrance au
travail tel que des psychologues du travail afin d'avoir un avis de
spécialiste sur la question.
L'échantillon sera composé de
:
· 2 commerciaux
· 2 managers
· 1 chef d'entreprise
· 1 psychologue du travail