WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le stress au travail

( Télécharger le fichier original )
par Lucas Chazot
ISEM - Master 2 management 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie I : Stress et management : deux notions liées.

I. Etat des lieux du stress au travail

A. Le Stress : une réalité

1. Témoignage « la mise a mort du travail »

Avant d'aborder le coeur du sujet et de montrer les tenants et aboutissants de la souffrance au travail je pense nécessaire d'évoquer leurs impacts, sur les salariés mais aussi sur l'organisation toute entière.

Quand le travail rend malade il y a des mots, des attitudes et des éléments qui touchent et qui sont l'expression d'un ressenti profond des salariés. Certains ont honte d'avouer leurs faiblesses, une fois que la souffrance les imprègne. Le sentiment d'incompétence émerge alors souvent accompagné par une forte culpabilité ; le salarié devient alors particulièrement vulnérable.

En France aujourd'hui de nombreux centres dédié à la souffrance au travail ont vu le jour. Le reportage diffusé sur France 3 « la mise à mort du travail » réalisé par Jean-Robert Viallet met en avant ce nouveau mal qui touche la France. Voici quelques témoignages d'hommes et de femmes :

Ce reportage montre des consultations réalisées par Mme Pezé, on assiste à des témoignages d'hommes et des femmes qui se confient, on retrouve chez tous un dénominateur commun : la souffrance face à un monde du travail cruel qui est décrit de manière bien plus abrupte et certainement plus véridique que dans les images traditionnellement diffusées par les médias.

On y voit une jeune femme (véronique caissière dans un hypermarché) qui affirme aimer travailler :

« J'aime être utile dans la société donc c'est une joie en retour de voir que les clients et le patron sont satisfaits et même si je n'obtiens aucune gratification particulière au final, cela me procure de la fierté. » Cette caissière a passé 7 années de bons et loyaux services jusqu'au jour où lui apparurent ces douleurs au bras droit qui en quelques mois devinrent insupportables, « c'était au niveau du coude, c'était constamment que ça me tirait, à force je me suis rendu compte que quelque chose n'allait pas, j'ai décidé de consulter le médecin » cette jeune femme est victime de ce mal en pleine explosion ; les TMS, (troubles musculo squelettiques) qui touchent 1 salariés français sur 8. La vie de cette jeune femme a basculé sans accidents ni la moindre maladie, elle se retrouve malade de son travail et mis à l'écart.

Cette autre salarié raconte : « nous étions dans une usine dans laquelle nous devions fabriquer et contrôler la qualité des rouges à lèvres, c'était un travail très aliénant mais nous étions une famille, il y avait une réelle solidarité entre nous. Un réel esprit d'équipe on faisait des repas toutes ensembles, ça nous permettait d'aller au travail malgré les conditions difficiles. Puis un jour la société à été rachetée par des américains et là c'est devenu « marche ou crève », on a réduit les effectifs et on nous à demandé de doubler notre productivité » cette jeune femme prenait de la

morphine pour calmer ses douleurs, car le travail pour elle avait une importance capitale.

Marie Claude cadre supérieur dans une société d'import export, « comment voulez vous faire 17% de plus chaque année quand lors de l'exercice précédent vous avez atteint l'objectif miraculeusement, réaliser tous les ans des résultats à la hausse perpétuelle relève de l'exploit difficile à atteindre. Pour y arriver les groupes rachètent d'autres entreprises, donc il faut faire face à une masse de nouvelles informations administratives à assimiler, produits nouveaux etc.... l'ensemble présentant des différences importantes avec vos habitudes de travail à assimiler et normaliser rapidement le tout se cumulant avec la gestion du travail habituel ce qui génère bien évidemment un volume de mission en augmentation sensible. Ces réorganisations s'accompagnent bien entendu de nouveaux concepts de restructurations avec leurs cortèges de licenciement en toile de fond. Au final j'étais toute seule dans la structure à faire face à mes missions, au lieu de m'adjoindre un collaborateur, on a nommé et positionné une personne au dessus de moi. On m'a contrôlé, retiré des responsabilités et comme mon patron avait une attitude de plus en plus dure et un regard insatisfait à mon égard je me sentais totalement dévalorisée, c'était le néant total, donc je me suis dit que le seul moyen d'en finir c'était de chercher un moyen imparable ... se jeter sous un train, un jour au plus mal je suis rentré vers chez moi, j'ai attendu ce train mais il n'est pas venu, je suis repartie en me disant c'est pas difficile je reviendrai ».

Cette femme a aujourd'hui renoncé et ne pense qu'à se soigner. Mais son témoignage est prenant, on ressent toute la détresse de cette personne qui à cause de son travail a pensé à mettre fin à ses jours. Le suicide est l'expression la plus extrême des nouvelles souffrances.

Pour finir ce reportage montre une enquête effectuée sur l'ensemble d'une société pendant trois années consécutives. Cette enquête de terrain met en avant les profondes distorsions qu'il existe aujourd'hui entre le chef d'entreprise, les cadres et les employés en centre d'appel ainsi que ceux en contact direct avec la clientèle.

Il s'agit de l'entreprise Carglass, entreprise qui souhaite véhiculer l'image d'une firme dynamique préoccupée par la satisfaction de sa clientèle. Sur le papier tout semble parfais, les primes ne sont pas attribuées en fonction du chiffres réalisé mais de la satisfaction de la clientèle. La communication est axée volontairement sur l'image d'une société dotée d'un management moderne où le bien être des salariés est valorisé, et où la satisfaction du personnel apparait comme le point d'orgue de la stratégie.

Cette image véhiculée par son patron est totalement erronée, dans les centres d'appels les salariés sont contrôlés, mis sous écoute, des scripts précis doivent être respectés à la lettre, l'homme se transforme en robot, aucune personnalité différente ne peut s'exprimer.

Dans les centres Carglass les managers chargés des points de vente doivent composer avec un effectif réduit. Tout est mis en place pour maximiser le profit en dissimulant la vérité.

Lors d'un congrès où toute l'entreprise est réunie c'est un langage de bois étonnant
tenu par le PDG ; qui le pousse dans son discourt à dissimuler la vérité à ses propres
salariés sous prétexte de la satisfaction du client. Mais en réalité la notion de client

roi est un piège. Le raisonnement des managers consiste à valoriser le fait d'être N° 1, donc d'apparaitre de fait comme incontournable pour les clients potentiels. Le but ultime de toute entreprise est le profit, et cela passe par la standardisation du service et la productivité des salariés, rien à voir avec le client roi, par contre pour obtenir la productivité maximale la notion de satisfaction est l'arme parfaite.

« Le salarié ne peut contester ce qu'il est lui-même dans sa vie quotidienne... un consommateur donc un client. Pour le salarié ne pas satisfaire un client serait se renier lui-même, c'est là que les managers gagnent la bataille de la productivité, les salariés ne se sentent plus au service de l'actionnaire mais à celui du client roi. Ils ne se soumettent plus, ils adhèrent aux taches standardisées. »

Ce reportage montre de manière surprenante comment l'on dissimule la vérité, comment sous l'égérie de la satisfaction du client on se permet de demander toujours plus sans la moindre contrepartie. La seule chose réellement importante pour cette entreprise est la satisfaction de ses actionnaires qui n'ont que faire du bien être des salariés, ayant pour seul intérêt la perception de dividendes.

Une fois ce reportage terminé on ressent un profond malaise, et un énorme sentiment d'injustice. C'est des dizaines de milliers de salariés qui sont oppressés et exploités dans le seul et unique but de satisfaire des actionnaires. L'organisation du travail aujourd'hui est ainsi faite. La qualité totale s'arrête là ou la marge baisse. Le bien être du salarié est une illusion que les chefs d'entreprises cherchent à mettre en avant pour se donner bonne conscience.

Le problème de fond est réel, il est capital de le résoudre, aujourd'hui cette situation conduit à une réelle souffrance, qui se manifeste dans un premier temps par le stress.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"