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Le stress au travail

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par Lucas Chazot
ISEM - Master 2 management 2012
  

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4. Les récompenses inadaptées

La récompense en entreprise est le levier permettant de motiver ses salariés. Or elles sont aujourd'hui de plus en plus complexes à attribuer, le salaire, les primes ou autres promotions ne sont plus source de satisfaction. Les gratifications sont bien souvent totalement inadaptées et peuvent parfois être source de mal être voire de souffrance.

La récompense va être attribué aux salariés qui auront atteint voire dépassé les objectifs quantitatifs de la direction, on assiste donc à une sélection entre ceux qui sont récompensés et ceux qui ne le sont pas. Cette différenciation est un gage de souffrance considérable, la personne non rétribuée ne sera pas considérée comme un bon élément. C'est une pénalité douloureuse qui lui est infligée et qui ne reflète en rien son investissement dans son travail. Le salarié n'ayant pas été récompensé se

sentira automatiquement dévalorisé et inférieur à celui qui l'a été générant une certaine souffrance.

La récompense est un élément central, il permet au salarié de se sentir valorisé dans son travail, aujourd'hui il existe un problème majeur exprimé par un sondage réalisé en 2007 par la TNS Sofres ; « 45% des Français, le manque de reconnaissance est le problème le plus difficile à supporter dans le travail »

« La reconnaissance c'est un jugement. Un jugement exprimé, (pas seulement écrêté) ressenti, vécu par les différents acteurs-sujets en milieu de travail. Un jugement qui doit porter sur le travail réel accompli et ce qu'il implique (connaissances, savoir-faire théoriques et pratiques, résultat) ainsi que sur l'investissement subjectif contenu dans tout travail." (Marie-Claire Carpentier Roy, université de Montréal).

La reconnaissance est donc d'après l'étude TNS Sofres un élément capital dans la satisfaction des salariés. Or aujourd'hui les récompenses ne sont pas orientées vers cette reconnaissance, l'aspect financier est trop prégnant. La gratitude pourrait s'exprimer différemment ; simplement souligner que le travail a été bien fait ou consulter des salariés avant une décision importante sont des actes extrêmement générateurs de valorisation.

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L'absence de reconnaissance dans le travail peut conduire à des formes de dépressions, l'individu ne se sent pas considérés, les efforts qu'il fournit ne sont jamais mis en avant et le travail perd alors tout son sens.

Il est important de noter qu'aujourd'hui les grandes majorités des récompenses sont matérielles, la places des récompenses symboliques est encore aujourd'hui clairement insuffisante.

Le management actuel est en eau trouble, nous venons de voir quelques éléments qui sont sources de souffrance et de stress mais bien entendu la liste n'est pas exhaustive et tout est lié. En réalité c'est tout un système archaïque qui souffre et qui montre ses limites.

Toutefois certaines avancées émergent en matière de stress au travail, avant de nous concentrer sur l'étude empirique menée auprès de professionnels du secteur commercial nous allons détailler certains d'entre elles afin de prouver qu'il existe bien des solutions qui ont déjà été mises en place.

Partie II : Etude de la souffrance au travail auprès de
professionnels du management et de la vente.

Préambule :

Nous venons d'étudier le stress au travail et la responsabilité du management dans le développement du stress, toutefois certaines avancées sont sources d'espoir, avant d'entrer dans le vif de l'étude il me semble intéressant d'étudier deux exemples d'évolution positive :

La norme ISO 26 000

La vague de suicide dans de nombreux grands groupes ont emmené les pouvoirs publics à s'interroger sur la responsabilité sociale de l'entreprise et plus précisément sur son lien avec la souffrance au travail.

Comme nous l'indique l'AFNOR, « Ce projet de norme ISO a été initié en 2001 par des organisations de consommateurs inquiets face aux pratiques de certaines multinationales et des conséquences que cela pouvait avoir sur les conditions de travail et de vie des populations. »

La Norme ISO 26 000 à donc vu le jour. Pour bien la comprendre il convient de définir ses tenants et aboutissants, l'AFNOR nous permet d'y voir plus clair : « L'ISO 26000 présente des lignes directrices pour tout type d'organisation cherchant à assumer la responsabilité des impacts des ses décisions et activités et en rendre compte. »

Ces principaux objectifs sont :

· D'apporter une aide aux organisations dans la prise en charge des responsabilités sociétales.

· Prendre en compte les attentes des parties prenantes

· Ne plus assimiler le travail à une marchandise

· Améliorer la confiance et la satisfaction des clients.

Cette norme est intéressante en matière de stress au travail dans la mesure où elle possède un volet « relation et conditions de travail »

Comme nous l'indique Pierre Bardelli et José Allouche dans leur ouvrage « la souffrance au travail, quelle responsabilité de l'entreprise, » la norme ISO 26000 possède cinq domaines d'actions dans sa partie relation et conditions de travail :

· L'emploi et les relations employeurs/employés.

· Les conditions de travail et la protection sociale.

· Le dialogue social.

· La santé et la sécurité au travail.

· Le développement du capital humain.

Pour chaque domaine la norme ISO 26000 précise les actions et attentes associées, il serait bien trop long de les développer.

Cette norme est une avancée considérable puisqu'elle « pose le travailleur en finalité, en même temps qu'elle reconnait qu'il puisse y avoir une divergence entre les intérêts des travailleurs et ceux de l'entreprise » (Bardelli, Allouche p.53).

Cette norme est une avancée élaborée par les pouvoirs publics pour mettre en place au sein des entreprises un management plus éthique dans lequel l'individu n'est pas considéré comme une simple machine au service de l'organisation. Elle permet de poser des principes et des valeurs essentielles au travail. Cette norme servira certainement d'avantage de texte de référence lors des dialogues entre les parties prenantes.

La SCOP ou entreprise participative

Les SCOP ou société ouvrière de production sont aujourd'hui un mode d'organisation permettant de réduire bon nombre d'éléments déclencheurs de stress et de souffrance au travail.

La SCOP peut se définir comme une entreprise « Soumises à l'impératif de profitabilité comme toute entreprise, elles bénéficient d'une gouvernance démocratique et d'une répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d'entreprise » (les scop.coop).

Plusieurs éléments font des SCOP des entreprises particulières :

· Les salariés sont des associés majoritaires, ils participent donc aux décisions.

· Le dirigeant d'une SCOP est élu par les salariés

· Le profit est partagé équitablement :

· Une part pour les salariés (participation, intéressement)

· Une part pour les associés (dividendes)

· Une part pour les réserves de l'entreprise.

Ainsi cette forme de société est très avantageuse pour les salariés, ces derniers vont participer à son développement et vont rechercher la pérennité de leurs propres emplois. Les salariés sont bien plus investis que dans une entreprise traditionnelle dans la mesure où ils sont décisionnaires.

Ces entreprises sont sources de motivations et d'entraide, il n'y a pas de concurrence malsaine dans la mesure où la finalité est la même pour tous, il s'agit de faire progresser l'entreprise.

Dans ce type d'entreprise tout le monde à la même importance puisque le principe de un vote= une voix est appliqué, par conséquent il n'y a pas d'un coté ceux qui ont le pouvoir et d'un autre ceux qui doivent appliquer les décisions mais bien un ensemble d'individus qui doivent progresser ensemble vers un but commun.

Ce type d'entreprise est un facteur important de stabilité et de cohésion sociale.

« L'indépendance et la pérennité de l'entreprise plutôt que la rémunération du capital sont au coeur de l'esprit des Scop. »(Lopez, l'Express) Une vision à long terme est privilégiée contrairement à une entreprise classique dont l'objectif premier reste souvent la rentabilité sur le court terme.

Ces entreprises sont un moyen efficace de réduire le stress dans la mesure où il n'y a plus cette idée de concurrence et de court terme, ici on tente de progresser ensemble vers un objectif commun de long terme, de plus le lien social fort qui en découle permet d'éviter le phénomène d'isolement qui est bien souvent un des premiers pas vers la souffrance.

Ces deux éléments prouvent que des solutions existent pour envisager la gestion du stress de manière différente. Dès à présent il va être intéressant de se pencher sur l'étude empirique auprès de professionnels du management.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore