3. La gestion basée sur les objectifs.
Aujourd'hui le management par objectif est le plus
rependu dans nos sociétés. Chaque individu se voit fixé
par sa direction des objectifs en tout genre. On retrouve bien souvent des
objectifs de chiffres d'affaires, de marges, de qualité. En somme on est
confronté à des objectif quantitatifs fixés par la
direction et qu'il est capital d'atteindre. Cette logique de résultat
à tout prix et d'excellence est d'autant plus
importante dans les grosses entreprises cotées
en Bourses. Les actionnaires et ou les apporteurs de capitaux recherchent la
rentabilité financière avant toute chose.
Par conséquent la direction de l'entreprise va
fixer des objectifs en fonction des attentes de ses actionnaires. Car il ne
faut pas se méprendre aujourd'hui la bourse est l'élément
central, les actionnaires font la pluie et le beau temps et sont en quelque
sorte une épée de Damoclès au dessus de la tête de
chaque entreprise. Ils apportent l'argent donc détiennent tous les
pouvoirs.
La gestion par objectif est malheureusement totalement
inadaptée et conduit à des dérives graves qui sont sources
de souffrances.
Les objectifs sont chiffrés, il est capital de
traduire les activités humaines en données mesurables ce qui
contribue à exclure tout ce qui n'est pas quantifiable. Or tout ce qui
n'est pas mesurable c'est bien souvent ce à quoi les personnes sont
attachées. Vincent de Gauléjac décrit cette gestion par
objectif comme un élément qui ordonne à chacun de
« faire mieux avec moins », «On vous fixe un objectif
à 100, on
vous demande de faire 110 ou 120 et l'année
d'après, ce que vous avez réaliséredevient
100.» il y a une perte de sens du travail, les objectifs sont chaque
année
revus à la hausse dans l'unique but de
satisfaire l'appétit des actionnaires. Les salariés ne
comprennent pas mais surtout sentent que plus ils font d'efforts pour atteindre
et dépasser ces objectifs et plus ceux de l'année suivantes
seront élevés. C'est un des problèmes majeurs qui conduit
au stress, l'homme n'est plus considéré comme une personne
à part entière mais comme une machine au service de la production
et de la rentabilité financière. L'aspect humain n'a pas sa place
dans ce mode de gestion, l'homme qui n'atteint pas ces objectifs est
considéré comme improductif et il est donc rejeté. Cette
gestion peut sembler archaïque mais elle existe et elle est même
répandue dans la quasi totalités des grandes
entreprises.
Les salariés ne se sentent pas
considéré comme des êtres humains, les objectifs ne sont
pas de nature à les inciter à avoir une meilleure vision de
l'entreprise. Il y a un désengagement naturel face de ces objectifs
totalement inadaptés. Ce que l'on ressent c'est avant tout du stress et
de la souffrance qui émane de ce sentiment d'incompréhension. Au
début de ce mémoire j'ai évoqué le cas d'une cadre
qui ressentait un profond sentiment d'incompétence en grande partie
lié au fait qu'elle n'était plus en mesure de remplir les
objectifs fixés par ses supérieurs. Ce n'est bien entendu pas un
cas isolé et de nombreux travailleurs souffrent de cette
situation.
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