a) La gestion pyramidale
Un autre élément est source de stress
pour l'ensemble des travailleurs, il s'agit de la centralisation du
pouvoir.
Aujourd'hui la grande majorité des entreprises
ont une culture pyramidale. Gette culture se traduit par la centralisation du
pouvoir. La base de la pyramide ne fait qu'exécuter les consignes
dispensées par le sommet. Les décisions sont prises par une
poignée d'individus faisant autorité au sein de
l'entreprise.
Dans bon nombres d'entreprises, émergent des
railleries systématiques, laissant à penser que les
décideurs sont trop déconnectés de la
réalité du terrain opérationnel, et que les
décisions sont bien souvent inadaptées à la
réalité du travail à produire. Gette fracture existante
entre la base et le sommet est un mal profond qui ronge depuis bien des
années nos entreprises sans que l'on ne s'en préoccupe outre
mesure.
Les salariés ont l'impression d'être de
simples pions que l'on déplace de temps à
autres pour de
sombres raisons, ils ont le sentiment d'être manipulés par
une
direction qui est bien éloignée de ce
fameux « terrain » que seuls eux connaissent et peuvent
décrire. Ce mal est bien entendu présent dans les très
grosses entreprises dans lesquelles la ligne hiérarchique est
particulièrement développée. Ce pouvoir centralisé
est avant tout une source d'incompétence ; Il est complexe d'être
réactifs et performants lorsque toutes les décisions doivent
passer par le sommet
b) L'incompréhension
générale
Aujourd'hui l'homme est un «
élément anonyme et interchangeable » Sérieyx
2007. Hervé Sérieyx décrit bien cette idée de mal
profond qui existe, les salariés ont longtemps pensé qu'en
travaillant pour l'entreprise ils travaillaient aussi pour eux. D'après
lui les salariés se comportent comme un « Catoblépas,
animal mythique qui se dévorait lui-même les pieds, plus ils
travaillent fort et plus ils encourageront l'appétit à court
terme d'actionnaires volatils et itinérants et donc plus ils
fragiliseront à long terme leur outil de travail.
»
Pour contrôler leurs salariés ces
entreprises sont dans l'obligation de tout planifier, les budgets, la demande,
l'organisation. Tout est planifié pour rentrer dans des cases
inamovibles. Mais ces prévisions n'ont aucun sens dans la mesure
où nous n'évoluons pas dans un monde linéaire, le
mouvement est perpétuel, et évolue rapidement en fonction de la
conjoncture, mais les prévisions elles ne bougent pas peu importe la
conjoncture.
Ce pouvoir centralisé divise l'entreprise mais
surtout désengage les salariés de la base. Ces derniers n'ont
aucun intérêt à pleinement s'investir dans leurs
organisations puisqu'ils ne sont pas écoutés, pire ils ont le
sentiment qu'il est totalement inutile de faire des propositions
d'amélioration puisque cela nécessite des démarches
administratives lourdes.
On se retrouve donc avec une fracture sociale nette
entre d'un coté la base et d'un autre le sommet, et aucune des deux
parties n'est capable de comprendre l'autre, c'est ce langage de sourd qui
induit aujourd'hui une crise de confiance entre les salariés et leur
direction.
Dans un article intitulé « relation
employeurs-salariés : la crise de confiance » paru dans les
échos en 2009, seuls 42% des salariés déclarent avoir
confiance dans leurs dirigeants. Seul 38% des salariés jugent que la
différence de salaire avec la direction est justifiée.
D'après l'auteur de cet article il y a un réel
désinvestissement collectif qui conduit à un repli
individualiste.
Il existe une crise managériale claire, dans
laquelle il y a une forte incompréhension, et dans laquelle personne ne
trouve son compte. Le stress à bien entendu une importance dans cette
crise dans la mesure où cette incompréhension et ce sentiment de
solitude face à sa hiérarchie est un facteur qui conditionne la
souffrance au travail