Nous venons de l'identifier, l'individu est donc
touché de plein fouet par le stress et les maladies qui en
découlent sont d'une gravité préoccupante. Mais si les
salariés sont les premiers impactés par la souffrance, les
répercutions n'épargnent pas les entreprises.
a) le stress impacte directement le
travail
Dans son ouvrage intitulé « au
delà de la souffrance au travail », Olivier Tirmarche met en
évidence le lien direct entre stress et certains facteurs
néfastes pour l'entreprise : « une équipe Anglaise
à examiné de façon précise les liens statistiques
entre exposition aux facteurs de stress et comportement au sein de
l'organisation,
des corrélations claires ont
été relevées entre d'une part l'exposition à
certains des facteurs et d'autre part les taux d'absentéisme, les taux
de rotation de la main d'oeuvre, les intentions de départ ou encore la
capacité a atteindre les objectifs quantitatifs imposés par la
hiérarchie. »
Les arrêts de travail causés par une
surexposition au stress ont un impact direct sur l'activité d'une
entreprise, l'assurance maladie des risques professionnels estime que
près de 30% des arrêts de travail supérieurs à deux
mois sont directement liés au stress. Le stress serait la cause de
près de la moitié de l'absentéisme en France. Mais il
convient de prendre aussi en considération, le volume conséquent
de personnes en activité plus ou moins affectées par des
pathologies intimement liées au stress.
Ces personnes sont certes en activité mais
leur rendement est moindre et leur efficacité en berne.
Ces salariés plus ou moins
déconnectés de la vie de l'entreprise sont qui plus ait
générateurs de perturbation sur l'ambiance générale
de travail, avec un risque de contagion sur une partie du personnel pouvant
tendre à une sorte de désengagement d'équipe.
Tous ces éléments ont un cout
considérable pour les entreprises, on estime, que le stress coute 3
à 4 % du PIB. Les désorganisations qu'il entraine sont un aspect
à prendre en considération par les entreprises. Il serait
probablement stratégique d'élaborer des plans d'écoute
structurés et d'inciter les salariés à y participer, si
des résultats probants se concrétisent par la suite, ils seront
forcément générateurs d'économies.
Certes l'évaluation est difficile à
quantifier, néanmoins un postulat simple semble s'imposer : Un
salarié heureux dans son travail est un salarié présent et
impliqué par conséquent rentable. Ne serait-t-il pas judicieux de
contribuer à rendre son salarié heureux et par conséquent
de tendre d'avantage vers une entreprise sereine et rentable avec un bien
être des salariés accentué.
b) une question d'image
Mais le stress et notamment les suicides qui en
découle engendre un énorme déficit en terme d'image pour
les entreprises.
Récemment, les suicides à
répétition chez France Télécom ont
été fortement médiatisés, occultant fortement
l'offre commerciale et écornant la réputation sociale de cette
entreprise emblématique. C'est donc une image dégradée qui
est véhiculée à ses propres salariés mais aussi
à l'ensemble de ses clients. Quelle crédibilité accorder
à une société ou semble se nouer de tels drames
?
Dans les échos Stéphane Richard nouveau
PDG de France télécom est interrogé par un journaliste ;
la majorité des questions tourne autour de cette vague de suicide et des
plans d'actions que l'entreprise met en place. Aujourd'hui cette entreprise est
un exemple patent des problématiques d'images engendré par une
mauvaise gestion des salariés.