WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le réviseur comptable face à  la fraude (contexte congolais- RDC )

( Télécharger le fichier original )
par Grégoire KALONJI TSHINTU
Institut des réviseurs comptables RDC - Attestation des réviseurs comptables  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 4 :

Approche d'une mission d'audit et la fraude

La responsabilité des auditeurs en matière de fraude varie avec le temps et le pays d'appartenance. Le contexte « affairiste » des pays anglo-saxons a conduit à un développement important de normes professionnelles dans ce domaine, contrairement à la France et encore moins à la RDC où la fraude n'est pas directement abordée.

Section 1 : Normes d'audit relatives à la fraude.

Deux normes répondent à la préoccupation de l'auditeur externe d'une mission d'audit avec risques de fraudes et d'erreurs, il s'agit de la norme américaine SAS n° 82 (1998) dénommée « Consideration of Fraud in a Financial Statement audit » et la norme internationale ISA 240 intitulée « The Auditors Responsability to detect Fraud and Error in Financial Statements »

Depuis 1951, huit normes professionnelles ont été successivement d'application aux Etats Unis par rapport à la détection et à la prévention de la fraude. Diverses étapes peuvent être mises en évidence.

La 8ème norme de cette liste qui est le SAS n° 82 (1998) « Consideration of Fraud in a Financial Statement Audit ». Cette nouvelle norme aborde la responsabilité de l'auditeur qui doit obtenir une assurance raisonnable de l'absence d'incorrections dans les états financiers, causées par des erreurs ou par des fraudes.

Cette norme demande que l'auditeur prenne en compte dans la démarche d'audit le risque d'anomalies importantes dues à la fraude et fournit des catégories de facteurs de risque qui pourraient indiquer la présence de fraude que l'auditeur doit considérer dans son évaluation.

L'IFAC définit lui aussi des normes d'audit en matière de fraude et d'erreur. Depuis mars 2001 la norme internationale ISA 240 intitulé «  The Auditors Responsability to detect Fraud and Error in Financial Statements » abonde dans le même sens que la norme américaine.

Les deux normes ont comme principe de base en la matière ceci : Lors de la planification et de la réalisation de l'audit ainsi que de l'évaluation des résultats qui en découlent et de la formulation des conclusions, l'auditeur doit prendre en considération le risque d'anomalies significatives dans les états financiers pouvant résulter de fraudes ou d'erreurs.

Elles stipulent également que l'auditeur doit communiquer à la direction, au comité d'audit, au conseil d'administration et même à l'assemblée générale et autres organes de régulation, le résultat de ses investigations dans les meilleurs délais.

Lors de la planification de l'audit, l'auditeur doit évaluer les risques qu'une fraude ou qu'une erreur conduise à des anomalies significatives dans les états financiers et doit interroger la direction sur toute fraude ou erreur significative qui aurait été détectée. Sur base de l'évaluation des risques, l'auditeur doit définir des procédures d'audit permettant d'obtenir une assurance raisonnable que les anomalies significatives dans les états financiers provenant des fraudes seront détectées.

Pour ce faire, l'auditeur devra réunir suffisamment d'éléments probants indiquant qu'aucune fraude et erreur pouvant avoir des incidences significatives sur les états financiers ne se sont produites. Si tel est le cas, l'auditeur devra mentionner que l'effet de la fraude est pris en compte dans les états financiers ou bien que l'erreur est corrigée.

Cependant, à la différence de la norme américaine qui demeure muette à ce sujet, la norme ISA 240 assimile l'audit à un moyen de dissuasion sans que l'auditeur ne puisse être tenu pour responsable de la prévention des fraudes et des erreurs.

Aux Etats-Unis, il existe d'autres textes de lois et de règlements qui obligent l'auditeur à révéler les anomalies significatives dues aux fraudes et aux actes illégaux à la Commission de la bourse pour les entreprises cotées, il s'agit notamment de la loi Sarbanes-Oxley, ci-avant citée.

En France, aucune norme professionnelle ne semble aborder directement la notion de fraude. L'objectif actuellement assigné au commissariat aux comptes semble l'englober sans la mentionner.

La notion de fraude est uniquement abordée dans l'étude des lois, d'écrits et de textes divers. Mais la CNCC recommande à l'auditeur d'être attentif au facteur de risque dans sa démarche générale car la nature de risque conditionne la structure et l'étendue de travaux permettant à l'auditeur de fonder son opinion. (25)

Pour la République Démocratique du Congo, les commissaires aux comptes eux-mêmes n'ont pas de normes communes ni d'approches spécifiques pour leur mission de commissariat aux comptes.

En absence des dispositions légales et même statutaires concernant les normes, l'approche et la qualité des experts sur l'audit légal, les commissaires aux comptes suivent soit des dispositions des normes d'audit international, ou d'autres pays. Il n'y a donc pas d'uniformité dans ce domaine. (26)

Et le prof. Lokombe N. Droit congolais des sociétés, tome II PFDVC,1999, p.759 écrit ceci  à ce propos : « Enfin, du fait de l'inexistence dans la législation congolaise, des règles précises sur telle ou telle autre question relative aux commissaires aux comptes, en cas d'absence des dispositions statutaires , il devient permis de faire emprunt légitime et conscient des règles consacrées en la matière dans des systèmes juridiques étrangers, mais pour autant que les dites règles soient de nature à être prises pour des principes généraux de droit ». Et cela en vertu du principe selon lequel ce qui n'est pas interdit est permis.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus