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Le réviseur comptable face à  la fraude (contexte congolais- RDC )

( Télécharger le fichier original )
par Grégoire KALONJI TSHINTU
Institut des réviseurs comptables RDC - Attestation des réviseurs comptables  2011
  

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Section 2 : Problématique

Compte tenu des conséquences néfastes de la fraude sur les entités auditées notamment de lourdes pertes financières et un déficit d'image considérable, le grand public tient le réviseur comptable responsable de la non- détection de ces fraudes au cours de ses missions d'audit.

En effet, plusieurs études, réalisées dans les pays anglo-saxons, montrent que seulement 5% de cas de fraude sont souvent découverts par les auditeurs externes, malgré la présence d'inexactitudes dans les états financiers dans 65% de ce cas.

En plus, les enquêtes effectuées dans les entreprises à ce propos par les grands cabinets d'audit tel que PriceWaterHouseCoopers confirment le faible taux de détection des fraudes par les réviseurs comptables (3).

Et plus près de nous, nous nous permettons de citer les reproches faites aux firmes internationales d'audit au Zaïre (RDC) par le Premier Commissaire d'Etat KENGO en 1984 en ces termes : « Les résultats des sondages effectués par la cellule d'audit attachée à mon cabinet révèlent que la gestion d'un grand nombre d'entreprises publiques est encore laxiste. Et pourtant, les arrêts d'exercices de ces entreprises sont certifiés sincères et véritables chaque année, par des cabinets fiduciaires internationaux et par le département de tutelle » (4).

En considérant les problèmes qui ont dominé et dominent encore la profession revisorale ces dernières années, la responsabilité des réviseurs comptables dans une mission d'audit avec risque de fraude suscite beaucoup de controverses.

Ainsi notre problématique se fonde substantiellement sur le décalage entre l'attente du public et les limites de l'audit dans la détection de la fraude.

En résumé, la préoccupation majeure de cette étude est constituée d'un triple questionnement ainsi formulé :

- La responsabilité de prévention et de détection des fraudes et irrégularités incombe-t-elle au réviseur comptable d'une façon exclusive dans les entités auditées ?

- Si non, quelle est sa part de responsabilité et ses limites en la matière d'une part et celle des dirigeants de ces entités d'autre part ?

- Comment combler les attentes du public, qui présume que la mission du réviseur comptable consiste à dépister systématiquement toutes les fraudes de l'entité auditée ?

La question vaut la peine d'être posée.

Section 3 : Hypothèse

La mission du réviseur comptable a pour objet l'expression d'une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié ; cette mission n'implique pas la vérification de la totalité des écritures par le moyen d'une révision complète mais seulement la pratique de sondages et de vérifications approfondies en cas de découvertes d'anomalies. On peut dès lors se poser la question à partir de quel moment la responsabilité du réviseur comptable est-elle engagée en cas de non détection de la fraude lors de la mission d'audit ?

Très souvent, en cas de fraude dans une entreprise, l'auditeur externe est le premier à être montré du doigt et on lui reproche de ne pas avoir su ni pu détecter des fraudes ou irrégularités  , ou de ne pas avoir émis des réserves sur le non respect par l'entreprise d'une telle ou telle autre loi, De plus une étude de PriceWaterHouseCoopers démontre que 35% de fraudes sont découvertes par hasard ou à la suite des rumeurs. Les commissaires aux comptes en particulier s'estiment montrés du doigt. Certes, ils ne détectent que 4% des fraudes, selon PWC.

C'est une erreur, et ces accusations semblent injustes car la mission d'un réviseur comptable consiste à réduire le risque de ne pas identifier des anomalies dans les comptes et le réviseur comptable n'a qu'une obligation de moyens en matière de détection. Tous les professionnels concernés rappellent que l'audit n'a rien d'une assurance tous risques, le risque zéro n'existant pas. Jean Michel ARLANDI responsable de fraudes chez Ernst & Young, souligne que « beaucoup d'entreprises, pour des raisons liées au coût de certification, n'osent pas augmenter les honoraires pour mieux prendre en compte le risque de fraudes ».

 

Très souvent, on entend le réviseur d'entreprise dénier toute responsabilité en matière de fraude. C'est aussi une erreur. Il existe une responsabilité, mais il faut en mesurer la portée et rappeler que le domaine comptable est seul concerné.

Il est souhaitable de rapprocher les deux points de vue ; les nouvelles normes d'audit internationales et les nouveaux règlements financiers internationaux répondent à ces questionnements en redéfinissant non seulement la responsabilité des équipes dirigeantes, mais aussi celle des organisations chargées de l'audit externe. En outre, des suggestions sont faites par des chercheurs pour réduire l'écart entre les perceptions des utilisateurs des rapports d'audit et du public d'une part et les performances des auditeurs d'autre part.

Voilà ce que nous essaierons de développer tout au long de l'écriture de ce sujet, afin de formater certaines conceptions et pratiques en la matière riveraines de l'erreur.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle