Section 4 :
Intérêt du sujet
Le réviseur comptable est au centre des
intérêts divergents et parfois contradictoires, il doit
émettre une opinion qui réponde aux préoccupations de
toutes les parties intéressées à la vie de l'entreprise,
il est une référence, un agent de l'ordre public (5),
l'église au milieu du village.
Le professionnel comptable devrait situer l'importance de son
métier dans la stratégie de développement de son pays et
de toutes les unités économiques.
Or tous les secteurs de la vie nationale de la RDC sont
minés par une fraude endémique, nous l'avons relevé plus
haut dans le texte. Cette fraude détériore les relations
commerciales de l'entreprise, décourage les investisseurs
sérieux, produit un effet négatif sur la réputation/image
de marque, baisse la motivation du personnel et le cours de bourse, porte
atteinte aux revenus de l'entreprise et par conséquent au PIB du pays.
Donc l'intérêt du sujet n'est plus à
démontrer, d'autant plus que les évènements
économiques de ces dernières années et les
différents scandales financiers ont provoqué une profonde crise
de confiance affectant à la fois les entreprises, les dirigeants et tous
ceux qui interviennent dans la production, le contrôle, l'analyse de
l'information d'entreprise, dont les réviseurs comptables et les
commissaires aux comptes.
En l'occurrence, la chute du cabinet Arthur Andersen, un des
« Big Five » précipité par la
faillite d'Enron dont il était auditeur légal et des
procès fleuves qui s'en suivirent, a conduit à s'interroger sur
la qualité des travaux des auditeurs et sur leur responsabilité
face à la détection de la fraude.
Dès lors, « le reviseur comptable face
à la fraude » devient un élément
intéressant de recherches, tant pour les professionnels que pour le
public dans la mesure où il contribue au renforcement des
capacités des uns et à l'accroissement des moyens de lutte
antifraude pour les autres.
Nous espérons illustrer, à travers cette
étude, divers problèmes soulevés dans les
différentes considérations théoriques et de cas
vécus. Si ce travail peut justement arriver à saisir les concepts
de base de la fraude dans les entreprises, la démarche de l'audit avec
risque de fraudes et diverses responsabilités de l'auditeur en la
matière, il aura ainsi contribué à fournir des
éléments de réponse à la problématique
ci-avant formulée et formater une nébuleuse d'idées
erronées sur le sujet. C'est là, pensons-nous,
l'intérêt scientifique majeur et la contribution qu'il souhaite
apporter à la profession.
Loin de nous ébranler, les observations et critiques
que cette dissertation susciterait, constitueraient pour nous la preuve de
l'intérêt que sa publication aura provoqué. Nous les
accueillerons avec gratitude pour nos éditions futures.
Le sujet étant très vaste, nous sommes dans
l'obligation de fixer les limites de son développement.
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