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La coopérative agricole comme instrument juridique de relance du secteur agricole en RDC

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par Clovis KAMBURUTA
Université libre des pays des grands lacs - Licence 2012
  

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C. De l'encadrement de la jeunesse en milieu rural, en RDC

a. Dans le secteur agricole

L'encadrement des jeunes dans le secteur agricole est l'une des pistes qui peuvent aider le pays à sortir de la crise alimentaire. Les jeunes disposent d'atouts indéniables ; comme la force physique, le goût de l'argent dans leurs activités, les capacités d'apprentissage, la volonté de présenter un travail bien soigné, le besoin de faire la différence dans les initiatives, etc. Les projets d'encadrement agricoles dans les écoles suscitent de l'engouement de la part des jeunes et doivent être encouragés, comme les activités agricoles de colonies de vacances en vue de payer le minerval.

L'agriculture devient de plus en plus modernisée avec la mécanisation et le pays s'ouvre progressivement aux pays étrangers avec beaucoup de possibilités d'échanges commerciaux avec des productions plus diversifiées, chose qui intéresse les jeunes en leur procurant un revenu.

b. Le développement des activités artisanales

Le milieu rural est dépourvu de beaucoup de choses et représente un marché potentiel important ; le développement des activités artisanales (et l'organisation du marché de ces produits) peuvent être encouragées pour absorber une portion des jeunes dans ces activités et lutter ainsi contre l'oisiveté et la pauvreté en milieu rural. Les activités ayant trait à l'amélioration de l'habitat, l'alphabétisation fonctionnelle, la menuiserie, des activités de couture, de fabrication des objets d'art, la forge, la tannerie et maroquinerie, la mécanique... sont tant d'activités et services que les jeunes peuvent entreprendre, et que la population rurale (et urbaine) peut consommer pour son bien-être.

La création d'une structure faîtière multidimensionnelle des jeunes pour un renforcement des capacités à tous les niveaux reste donc importante. Il faudrait aussi penser à la création des comités « jeunes » encadrés par les organisations paysannes dans tous les secteurs.

c. L'accès à la terre en RDC pose encore des problèmes22(*)

L'accès à la terre en RD CONGO est une des questions à la une. En effet, le problème se pose en termes de gestion, c'est-à-dire la propriété et de responsabilité dans l'octroi du pouvoir de jouissance. Le dualisme se vit dans le régime foncier avec d'une part la responsabilité coutumière et d'autre part administrative.

La gestion coutumière de la terre dans l'oralité rend le cadre très complexe et favorise la manipulation des parties contractuelles et la cupidité de l'une ou l'autre partie qui peut vendre la terre sans que toutes s'y accordent et cela engendre des conflits entre les chefs terriens et l'exploitant.

Le cadre législatif aussi complexe, les services cadastraux et les tribunaux très coûteux et longues procédures d'enregistrement ne facilitent pas l'accès aux producteurs agricoles locateurs.

La pression démographique et les mouvements des populations viennent aggraver la situation dans la partie Est du pays suite aux guerres successives qu'ont connus les pays des Grands-Lacs, la RDC étant le pays ayant présenté des possibilités pour accueillir les réfugiés et leur permettre des conditions de vie décentes, celle-ci est en train de subir les conséquences qui se soldent par une guerre.

Dans les zones minières et d'exploitation du bois, les intérêts des agriculteurs sont mis en jeu par le fait que ces autres exploitants sont couverts par le code minier, code forestier et les licences d'exploitation, des titres qui accordent peu ou pas d'intérêts aux problèmes des agriculteurs rencontrés dans le périmètre ou carré minier ou de bois précieux.

Dans d'autres endroits les pygmées s'intéressent de plus en plus à l'agriculture étant donné que leur milieu écologique est en train d'être détruit par les différentes catégories d'usagers des terres. Leurs réclamations et revendications doivent être prises en compte dans la gestion des conflits fonciers. Il est essentiel de rétablir leurs droits dans les écosystèmes forestiers pour leur faciliter la vie et protéger cette catégorie de la population menacée.

Des conflits sont devenus permanents dans les localités riveraines des parcs nationaux suite à la pression démographique et la faible productivité des lacs envoisinant. D'autre part, il n'existe pas de plan d'aménagement de territoire. Ce qui crée des confusions dans les compétences des gestionnaires.

Eu égard à ce qui précède, il serait normal de proposer quelques alternatives :

· revisiter la loi foncière congolaise et élaborer des édits pour une sécurisation des producteurs.

· mettre en place une politique agraire tenant compte de la dimension culturelle et coutumière et la protection des communautés locales.

· accélérer le processus d'élaboration des chartes foncières locales ; installer les commissions foncières provinciales et locales, pour équilibrer les rôles du pouvoir coutumier et de l'Etat, dans la gestion des terres, afin d'éviter l'acquisition illégale des titres fonciers,

· Etablir une reconnaissance juridique d'un contrat d'exploitation signé entre le terrien et le producteur dans les limites lui reconnues.

· révision des limites des aires protégées et des divers codes forestier, minier et code agricole pour une harmonisation des textes dans le respect des intérêts des uns et des autres.

· développer le secteur industriel et les autres activités para- agricoles comme l'élevage en stabulation, la pêche, la pisciculture, l'apiculture, et l'artisanat pour l'absorption d'une fraction de la population dans ces activités et dégonfler ainsi l'agriculture.

· développer des programmes d'intensification agricole favorisant l'exploitation des superficies réduites.

L'aide au développement du secteur agricole doit se faire avec et pour les concernés23(*). De plus chaque pays devrait pouvoir fixer ses priorités de relance agricole et choisir librement le créneau à suivre pour rencontrer les bailleurs de fonds qui lui conviennent pour financer ses projets agricoles24(*). Malheureusement ces bonnes déclarations ont du mal à être exécutées.

* 22 Lydie Masika KASONIA, « Réflexion sur la politique agricole congolaise », Butembo, RDC, 2009, inédit, pp. 2-3.

* 23 Hobblink, H. Biotechnology and agriculture in world perspective : solution for a global village,1993, n°1:1-5

* 24 Persley, G. J. Policies and programs of the world Bank in Biotechnology, Solution for a global village, 1993. N°1, pp. 8-9.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand