2.2.2-Application d'une politique de
sécurité alimentaire et économique
Il est certain qu'on n'investit pas dans
l'insécurité. Il faut pour l'investissement un environnement
propice, sécuritaire qui soit à même d'attirer des hommes
d'affaires. L'État doit, par tous les moyens, mater
l'insécurité qui fait partie de notre vie quotidienne et dont
personne n'est exempte.
Une fois la sécurité établie,
les entreprises fermées rouvriront leurs portes et les investisseurs
reviendront dans le pays. Alors des milliers d'emplois perdus seront
recouvrés.
Les bandits qui agressent, dépouillent, tuent les
hommes d'affaires doivent être mis hors d'état de nuire. Il est du
devoir de l'État de garantir la sécurité des vies et des
biens. La prospérité du pays en dépend.
Il devra tout mettre en oeuvre pour créer, chez
nous, un climat de sécurité favorable à l'investissement,
un environnement capable de garantir la paix sociale qui est un facteur de
relance économique et de progrès.
Des dispositions doivent être prises pour
satisfaire les besoins primaires des masses, à savoir l'alimentation, le
logement, l'habillement. Mais surtout il faut encourager l'apprentissage d'un
métier. La corruption et la sinécure ne doivent pas être
tolérées. Tout un chacun doit être productif.
En effet, comme dit l'adage « ventre
affamé n'a point d'oreille », nous ne pouvons pas attendre des
nécessiteux qu'ils soient des citoyens honnêtes.
Pour éviter que des affamés agressent,
dépouillent, tuent ceux qu'ils considèrent comme des nantis, nous
suggérons que les biens ne soient plus l'apanage d'une minorité,
mais qu'ils soient équitablement distribués.
33 En juillet 2006, Haïti a été
réadmise à la CARICOM lors de la 28e conférence
des chefs d'État et de gouvernement
de l'organisation régionale qui se déroulait
a St. Kits & Nevis
33 Georges Picca, « La
Criminologie », 1996, 4e éd., 128p.
L'État doit pouvoir contrôler le
fonctionnement des entreprises privées de sécurité qui
pullulent dans le pays. Il lui faut prendre une loi qui détermine le
mode de fonctionnement des compagnies de Sécurité travaillant
dans notre pays et les conditions de travail de leurs agents.
Ainsi, nous insistons sur la nécessité des
mesures socio-économiques à prendre pour l'enrayer le
sous-emploi, combattre le chômage et faciliter la création
d'emploi. Nous insistons également sur des propositions sociologiques
relatives aux fonctions de la famille, à un système de
sécurité sociale adapté à notre
réalité de peuple, à une bonne politique de gestion des
centres ; des suggestions économiques portant sur l'engagement de
l'Etat et du secteur privé dans la lutte contre le chômage en
Haïti.
Cependant, on ne doit pas oublier que, pour combattre
la pauvreté et, du même coup, la délinquance
juvénile, il faut à l'État Haïtien une politique de
croissance économique, d'augmentation de la productivité agricole
et d'incitation à l'investissement et à la création
d'emploi.
En vue de permettre à tous les haïtiens d'avoir
des moyens économiques pour prendre soin d'eux-mêmes et de leurs
enfants, il faut relancer l'économie nationale.
En tant que groupe social le plus vulnérable, les
paysans doivent bénéficier en priorité d'une croissance
économique qui contribuera à leur bien-être. Il est
important de relever l'économie paysanne et de créer un climat
national favorable au progrès, de rechercher une solution globale et
durable aux problèmes de la misère.
L'État, en tant que régulateur de la
société, doit créer, d'abord, un environnement
sécuritaire, propice à l'investissement. Il doit encourager les
investisseurs nationaux et internationaux par des actes concrets.
Les valeurs humaines doivent être
privilégiées. Le clientélisme politique ne doit plus
être un mode d'admission dans les entreprises publiques. Des pratiques
loyales, équitables seront adoptées en vue du progrès
national. Nous souhaitons que le pouvoir de jouissance dans le secteur public
cesse au profit du pouvoir des services. Pour chaque Haïtien actif sera
créé un emploi.
Le Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement rural se doit de remplir
véritablement sa double mission qui est une gestion rationnelle des
ressources naturelles du pays et le développement des sections
communales. A cette fin, il organisera des séminaires à
l'intention des cultivateurs pour leur inculquer des techniques agricoles
modernes susceptibles d'augmenter la productivité de l'agriculture. Ces
efforts tendront à promouvoir les cultures du café, du cacao, du
mais, du riz, du pois, du cocotier, des mangues et du vétiver, en vue de
la consommation locale et de l'exportation.
Le Ministère du Commerce et de l'Industrie
encouragera la création des industries de transformation agricole et
développera le secteur des services. L'une des priorités de
l'État doit être la mise en place des infrastructures
routières et électriques et des moyens de communication
indispensables aux investissements.
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