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La participation des populations dans la construction des équipements publics marchands financés par le Programme National de Développement Participatif (PNDP )

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par Loà¯c Bertrand BIANGO NYAMA
Université catholique d'Afrique centrale - Master 2008
  

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DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA PRATIQUE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LE CADRE DU PNDP

CHAPITRE I : EVALUATION DU DEGRE DE PARTICIPATION DES POPULATIONS DANS LES PROJETS PNDP

Face à la crise économique du milieu des années 1980, le gouvernement camerounais a pris des mesures pouvant leur permettre de juguler celle-ci. A cet effet, les mesures suivantes ont été prises ; la réduction de la masse salariale avec en toile de fond le licenciement d'une partie des fonctionnaires camerounais, la privatisation d'une partie des entreprises appartenant à l'Etat, et le gel des recrutements. Ces mesures ont abouti à la paupérisation des populations et l'augmentation du chômage.

Les populations à leurs tours ont développé des mécanismes leur permettant de s'adapter à la nouvelle situation économique. Ainsi on a vu se proliférer l'économie urbaine non structurée communément appelée secteur informel.

Le secteur informel regroupe des petites activités de commerce, de réparation et même de trafic qui échappent au contrôle de l'Etat. Parmi les acteurs de ce secteur, nous ne pouvons certainement pas oublier les non moins célèbre «  bayam sellam ».

Ce sont en majorité des femmes qui parcourent des campagnes à la recherche des produits agricoles pour les revendre sur les marchés des chefs lieux des régions. L'activité de ces femmes leur permet de nourrir la famille et même parfois l'époux qui est au chômage. Ainsi les équipements publics marchands représentent leurs sphères privées, loin de l'Etat, qui à leurs avis les a abandonné. D'après leurs propos, les équipements marchands et leurs comptoirs font office de « bureau » pour elles.

Le présent chapitre nous permettra de comprendre pourquoi les équipements mis à leurs dispositions et conçus en principe de manière collaborative et participative ne sont utilisés. Il s'agira de mettre en évidence les facteurs méthodologiques de l'approche participative et les facteurs socio-culturels qui n'ont pas permis d'avoir les effets escomptés.

Section I : FACTEURS SOCIO-CULTURELS ENTRAVANT LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA REALISATION DES EQUIPEMENT MARCHANDS

Ces facteurs sont de deux ordres à savoir l'organisation sociale et la riposte de la paysannerie face à la « démission «  de l'Etat de l'activité économiques.

Paragraphe 1 : L'organisation sociale et économique

Dans cette partie on mettra en évidence les éléments de la structure sociale qui entravent le bon déroulement de l'approche participative.

Paragraphe 1.1 : Organisation sociale horizontale53(*)

Le système de communication mis en oeuvre par le PNDP met au centre la chefferie comme porte d'entrée dans un village ou dans une communauté. Par conséquent, le chef est porteur de l'information qu'il véhicule auprès des membres de sa communauté. Ce système s'est avéré infructueux car, on s'est rendu compte que les participants aux ateliers sont inférieurs à la moyenne attendue, tout simplement parce que le chef n'exerce aucune autorité sur ses administrés, il ne dispose d'aucun moyen de coercition pour faire participer ses « sujets ». Les seuls participants sont les membres de son clan, les personnes ayant des affinités avec le chef. Ce dernier n'exerce aucune autorité auprès de ses « sujets » tout simplement parce que dans la culture Béti, l'organisation sociale donne plus d'importance aux chefs de famille, qui sont très souvent les aînés de ces familles ; ainsi dans une communauté les chefs de famille ont tous le même rang et la même valeur par conséquent aucun n'est habilité à exercer un certain pouvoir sur les autres. Ceci s'illustre dans la communauté de Mfida dans l'arrondissement d'Akono qui est constitué des clans suivants : Yanda ; Mvog-Fouda ; Mvog-Atangana Mballa ; Elèga ; Ebène, Mvog-Ebanda ; Ossah et les Mvog-Fouda, où on s'est rendu compte que le comité de gestion du microprojet est essentiellement constitué du clan du chef à savoir les Mvog- fouda et l'autre clan qui lui est proche est le clan Elega. Certains chef de famille ont refusé de nous répondre parce qu'ils estiment que le problème de ce marché ne les concernent pas, car ils n'ont pas été impliqué dès le départ. Dans ce type de société le chef est beaucoup plus utilisé comme des éléments de l'organisation administrative servant beaucoup plus à des fins politiques. Il est important de noter aussi que l'ethnie pahouine donc fait partie la tribu Ewondo qui peuple l'arrondissement d'Akono « n'acceptent la politique de regroupement des villages que dans la mesure où ils trouvent leurs propres comptes »54(*) ; ceci peut expliquer l'échec de la participation. C'est cet ensemble d'éléments qui explique la participation mitigé des populations dans cette localité.

* 53 Jean Pierre Ombolo, Les Eton du Cameroun : Essai sur leurs histoires, leurs structures sociales leurs généalogies et autres traits de leur culture tribale, Yaoundé, page 17.

* 54 Idem, page 118.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld