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Facteurs explicatifs de la fréquence de la malnutrition chez les enfants àągés de 0 à  5 ans dans la communauté rurale de Nguène Sarr au Sénégal

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par Amadou Fall LO
Ecole nationale de développement sanitaire et social - Technicien supérieur de santé en enseignement administration 2011
  

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REVUE DE LITTÉRATURE

Les différents ouvrages consultés nous ont permis de recueillir des informations sur la malnutrition infanto-juvénile que nous allons aborder comme suit:

1. situation épidémiologique de la malnutrition dans le monde

2. Définition de la malnutrition et des différentes formes de malnutrition

3. les facteurs qui expliquent la fréquence élevée de la malnutrition 

4. les conséquences de la malnutrition

5. les solutions préconisées en vue de réduire l'ampleur de la malnutrition

I. SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DE LA MALNUTRITION DANS LE MONDE

Depuis les sommets mondiaux sur l'alimentation de 1996 et de 2002, les dirigeants de la planète se sont engagés à plusieurs reprises à réduire la faim et la malnutrition. Et pourtant, on estime que le nombre de personnes sous-alimentées et souffrant de la faim est passé de 800 millions à presque un milliard, alors que la crise économique s'ajoute aux difficultés des pays en développement. L'éruption de la crise alimentaire début 2008, suivie de la crise financière survenue au cours de l'été de la même année, ont contraint les dirigeants du monde à reconnaître les difficultés des gros défis auxquelles est confrontée la communauté internationale pour faire face à son engagement à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement et plus particulièrement l'OMD 1, visant à éradiquer l'extrême pauvreté et la faim (Mueller, 2008).

Selon UNICEF (2006), 143 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent encore de dénutrition dans le monde en développement, et plus de la moitié d'entre eux vit en Asie du Sud. La majorité des pays qui affichent des progrès insuffisants se trouvent en Afrique subsaharienne.

Dans le monde en développement, 30 % de la population et presque un tiers des enfants sont sous alimentés de façon chronique, soit un total de 777 millions d'individus ; 11 millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année ; la malnutrition est responsable de plus de la moitié de ces décès ; les deux tiers des 150 millions d'enfants malnutris dans le monde vivent en Asie. Chaque année, 11 millions de bébés de petit poids (moins de 2,5 kg) naissent en Asie du sud et 3,6 millions en Afrique subsaharienne. Plus de deux milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments, soit un sur trois ; 100 à 140 millions d'enfants souffrent d'avitaminose A et 500.000 enfants deviennent partiellement ou totalement aveugles chaque année ; 39 % sont anémiés; 150 millions d'enfants présentent un retard de croissance; 17 % des enfants et jusqu'à 50 % dans certains pays pauvres sont de faible poids à la naissance (OMS 2000).

Les ravages de la malnutrition s'étendent aussi à des millions de survivants qui restent infirmes, chroniquement vulnérables aux infections et intellectuellement diminués. En effet, la malnutrition nuit au système immunitaire, au développement physique et mental et ainsi, réduit la capacité d'apprentissage, la qualité générale de vie et la productivité à l'âge adulte (Bellamy, 1998).

Selon FAO(2005), la malnutrition protéino-énergétique (MPE), la carence en vitamine A, les troubles de la carence en iode et les anémies nutritionnelles provenant principalement d'une carence en fer ou de pertes de fer sont les problèmes nutritionnels les plus courants et les plus importants rencontrés dans presque tous les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du Proche-Orient. Un peu plus de 2 milliards de personnes à travers le Monde souffrent de carence de fer ou d'iode dont 206 millions en Afrique.

II. DÉFINITION DE LA MALNUTRITION ET LES DIFFÉRENTES FORMES DE MALNUTRITION

2.1. Définition de la malnutrition

Malnutrition signifie principalement « mauvaise nutrition ». Elle concerne l'insuffisance ainsi que l'excès de nourriture, les mauvais types d'aliments, et la réaction du corps à de nombreuses infections qui entraînent la malabsorption des éléments nutritifs ou l'incapacité d'utiliser les éléments nutritifs convenablement pour préserver la santé (WWD, 2001).

Selon FAO (2006), La malnutrition est caractérisée par un apport insuffisant ou excessif de protéines, d'énergie et de micronutriments tels que les vitamines, ainsi que par les infections et les troubles fréquents qui en résultent.

2.2. Les différentes formes de malnutrition

2.2.1. La malnutrition aiguë : maigreur ou émaciation

Selon UNICEF (2005), La malnutrition aiguë comprend la malnutrition modérée et la malnutrition sévère et est déterminée par un indice Poids/Taille (P/T) < - 2 ET (écarts type) selon les nouvelles références de l'OMS. Elle se caractérise par une nette insuffisance de poids par rapport à la taille. Pour évaluer rapidement le degré de malnutrition d'un enfant on peut se servir d'un bracelet mais le rapport poids/taille est aussi utilisé.

· La malnutrition modérée se définit par un indice poids sur taille compris entre 70 et 80% du ratio normal.

· La malnutrition sévère se définit par un indice poids sur taille inférieur à 70% du ratio normal. 

De même, le manuel de Merck indique que de la malnutrition sévère, celle protéino-calorique se présente sous 3 formes : sèche (fine, déshydratée), humide (oedémateuse, tuméfiée), et une forme combinée entre les 2 extrêmes (PORTER, 2010).

La forme sèche, le marasme, dérive d'un jeûne presque complet avec une carence en protéines et en substances nutritionnelles non protéiques. L'enfant souffrant de marasme consomme des quantités très faibles d'aliments, souvent parce que sa mère ne peut pas l'allaiter, et est très maigre en raison de la perte de ses muscles et de la graisse corporelle (PORTER, 2010).

Citant WELLCOME (1996), il insiste en rappelant que la forme humide est dénommée kwashiorkor, un mot africain signifiant « premier enfant-deuxième enfant ». Ce terme se réfère au fait que le premier nouveau-né développe une malnutrition protéino-calorique à l'arrivée d'un deuxième enfant qui le remplace au sein maternel. La carence en protéines est habituellement plus marquée que la carence énergétique et provoque un oedème. Les enfants souffrant de kwashiorkor tendent à être plus âgés que ceux souffrant de marasme et sont sujets à développer la maladie après le sevrage.

La forme combinée de malnutrition protéino-calorique est dénommée kwashiorkor marasmique. Les enfants qui en souffrent ont des oedèmes et davantage de graisse corporelle que ceux souffrant de marasme (CRUCHOT, 2008).

2.2.2. La malnutrition chronique encore nommée rabougrissement ou retard de croissance

D'après DUBOT (2005), la malnutrition chronique est caractérisée par un retard du développement de l'enfant notamment dans sa croissance. Elle reflète l'histoire alimentaire et nutritionnelle de l'individu et est déterminée par la qualité de vie, le pouvoir d'achat, les politiques vis-à-vis de l'environnement et les insécurités récurrentes. Elle est déterminée par un rapport Taille/Age (T/A) < - 2 ET de la médiane de la population de référence. La malnutrition chronique devient sévère lorsque le rapport T/A < - 3 ET.

2.2.3. l'insuffisance pondérale

Forme de malnutrition qui englobe les 2 autres types (les formes aiguë et chronique), l'insuffisance pondérale se définie comme un rapport Poids/Age (P/A) inferieur à - 2 ET de la médiane de la population de référence. Sa forme sévère se définit par un P/A inferieur - 3 ET. Comme dans le cas de la dénutrition, elle aggrave l'impact de la maladie c'est ainsi qu'une grande proportion des décès d'enfants de moins de 5 ans, lui est imputable (MSAS, 2010).

III. LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA FRÉQUENCE DE LA MALNUTRITION

Selon Smith et Al. (2000), si on veut réduire la fréquence de la malnutrition infantile, il est nécessaire d'en comprendre d'abord les causes.

Il affirme que, les déterminants immédiats du statut nutritionnel d'un enfant sont les rations alimentaires et la santé, qui sont à leur tour influencées par trois déterminants sous-jacents au ménage : la sécurité alimentaire, les soins adéquats aux mères et aux enfants et un environnement sain. Ces trois déterminants sont quant à eux influencés par des déterminants de base : les ressources potentiellement disponibles pour un pays ou un groupe de personnes, et un nombre de facteurs politiques, culturels et sociaux qui influencent l'utilisation de ces ressources.

6.1.1. Les facteurs immédiats

Les causes de la malnutrition dans les PVD sont multiples et très souvent liées entre elles. Trois causes principales immédiates se distinguent : l'insuffisance quantitative et qualitative de la ration alimentaire, les croyances et tabous et la maladie. Leur interaction tend à créer un cercle vicieux (CRUCHOT, 2008).

a) Production ou consommation insuffisante

Selon DUBOT (2005), les carences alimentaires peuvent être dues principalement à deux facteurs :

La disponibilité des vivres : dans les zones rurales, la sécurité alimentaire dépend de l'accès à la terre et aux autres ressources agricoles requises pour garantir une production familiale suffisante. Or, le manque de terre, la mauvaise qualité des terres et leur éloignement par rapport aux villages, constituent des causes de l'indisponibilité des vivres.

L'accès aux vivres (accès financier, physique et social): même si un marché regorge de produits, lorsqu'ils sont chers (viande, fruits et légumes par exemple), alors les familles trop pauvres pour les acheter ne peuvent bénéficier de la sécurité alimentaire.

b) Facteurs socioculturels

Ils correspondent à :

La valeur symbolique liée à certains aliments qui dans l'esprit de certaines populations gardent un sens qui limite leur consommation à certaines occasions solennelles et à certains groupes d'individus (FAO, 2005).

Les coutumes traditionnelles influençant la consommation alimentaire. Dans bon nombre de zones rurales, l'habitude de ne préparer qu'un seul repas en fin de journée est certainement néfaste pour les enfants d'âge scolaire qui doivent en prendre au moins trois par jour (FAO, 2005).

Le sevrage : nous assistons de nos jours à un sevrage de plus en plus précoce et brutal du fait d'une nouvelle grossesse ou de la tendance à nourrir l'enfant au biberon de par les contraintes de travail de la mère le plus souvent. Selon quelques croyances traditionnelles, une femme enceinte ne doit allaiter, son lait étant considéré comme devenu mauvais du fait de son état (Girard, 2008).

Les interprétations socio-anthropologiques : les mères observent régulièrement le corps de leur enfant et qu'elles le qualifient spontanément de « beau », de « bon », de « gros », de « gai », de « maigre » et, bien entendu, de « bien portant » ou de « mal portant » (Allen, 1982). « L'enfant sain est un petit gros jovial, qui court partout, qui est toujours content et qui ne se plaint pas parce qu'il est sain » ; pour résumer ces dernières, on peut dire qu'un « beau corps bien fait » doit être harmonieux, avec une tendance à l'embonpoint bien réparti sur tout le corps (Garine, 2004). À un niveau très général, l'alimentation appelle la répétition et favorise la mise en oeuvre de procédures ritualisées.

En outre, quand elle devient « protectrice », comme dans le « tokhantal », elle fait appel à la croyance et partage de ce fait une caractéristique essentielle du rituel. Il faut, « pour que ça marche », que les acteurs y croient.

c) Facteurs infectieux

De nombreuses recherches ont montré qu'il y avait une relation étroite entre l'état de nutrition et les maladies infectieuses. Les maladies infectieuses se déclarent plus facilement et sont souvent mortelles chez les enfants mal nourris, elles peuvent provoquer aussi une malnutrition. L'enfant malnutri, résistant moins bien à la maladie, tombe malade plus souvent, et de ce fait la malnutrition empire (CRUCHOT, 2008).

6.1.2. Les facteurs sous-jacents

Selon Unicef (2008), la malnutrition est aussi le résultat d'une combinaison de facteurs sous-jacents :

Les famines et les guerres : responsables d'une petite partie de la malnutrition mais avec des formes graves et souvent mortelles. 90 % des réfugiés ou déplacés sont des femmes et des enfants. Un million et demi d'enfants vivent dans 42 pays en conflit aujourd'hui.

Les catastrophes naturelles : ouragan, sécheresse, tremblement de terre, éruption volcanique, gel, inondation, typhon, invasion d'insectes ; ces fléaux peuvent détruire 20 ans de développement dans une région.

La sécurité alimentaire insuffisante dans les familles qui ne peuvent produire ou acquérir les aliments contenant l'énergie et les nutriments nécessaires.

Le manque d'accès à l'eauet d'installations sanitaires : l'insalubrité à l'intérieur et à proximité des maisons favorise les maladies infectieuses (diarrhée), qui deviennent à leur tour, des causes majeures de malnutrition.

La mauvaise qualité des services de santé : chers, non existants, peu accessibles, inadaptés entrainant de faibles taux de vaccination et une prise en charge inadaptée des enfants malades et malnutris.

L'inadéquation des soins aux mères et aux enfants : les familles et les communautés n'ont pas les moyens de prendre en charge leur santé et leur alimentation.

L'état nutritionnel des mères : qui font des bébés plus petits et plus sujets à de graves problèmes de santé.

L'allaitement maternel insuffisant et un sevrage brutal. En 2005, 60% des bébés dans le monde n'étaient pas nourris exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois de leur vie.

Le manque de produits thérapeutiques pourtant très efficaces pour traiter la malnutrition aiguë, comme les nouvelles pâtes alimentaires hautement nutritives.

La discrimination à l'égard des femmes et des jeunes filles ; l'analphabétisme et la place des femmes sur le marché du travail sont des causes fondamentales de la malnutrition, les enfants nés de femmes sans éducation, ont deux fois plus de risques de mourir en bas âge.

6.1.3. Les facteurs fondamentaux

Tous les efforts des familles pour assurer une bonne nutrition peuvent être battus en brèche par des facteurs politiques, juridiques et culturelles comme le degré auquel les droits des femmes et des jeunes filles sont protégés par la loi et la coutume ; le système politique et économique déterminant la distribution du revenu et des avoirs ; enfin, les idéologies et les politiques gouvernant les secteurs sociaux (UNICEF, 1998).

IV. LES CONSÉQUENCES DE LA MALNUTRITION

En plus de ses effets immédiats (souffrance, mortalité), la malnutrition peut avoir sur les enfants des effets à long terme, surtout si l'enfant est pris en charge trop tardivement. Un enfant victime de manques importants, particulièrement entre 0 et 5 ans, peut révéler plus tard à l'école des handicaps neurologiques (mémoire, faculté d'assimilation). La malnutrition a donc des répercussions graves sur la santé des enfants, leur développement futur et celui de la société (UNICEF, 2009).

En plus, DIAGNE (1998) citant ADAMSON (1995) signalait que ses effets pouvaient être regrettables sur le cours de la grossesse, l'embryon, le nouveau-né, la femme enceinte ou allaitante.

V. LES SOLUTIONS PRÉCONISÉES EN VUE DE RÉDUIRE L'AMPLEUR DU PROBLÈME

D'après FAO (2005), une amélioration durable de l'état nutritionnel peut exiger le déploiement simultané d'actions dans différents domaines. Dans de nombreux cas, ces causes sous-jacentes sont la pauvreté et l'accès difficile à la nourriture.

Il faut donc commencer par ouvrir aux pauvres un meilleur accès à la nourriture pour amorcer le processus visant à la sécurité alimentaire des ménages. Cela peut se faire en augmentant la production et la disponibilité alimentaires, les revenus et les biens de capital des nécessiteux, ou en leur assurant la protection de la sécurité sociale. L'axe de la sécurité alimentaire des familles rurales pauvres se situe au niveau de la petite agriculture et de la transformation artisanale des aliments, qu'il faut donc promouvoir. Ces activités sont génératrices de nourriture, d'emploi et de revenu (FAO, 2005).

En général, une augmentation du revenu réel se traduit par un progrès de la consommation alimentaire et de l'état nutritionnel.

Sur une vision parallèle, MC LACHLAN(2003) insiste sur :

Mobiliser groupes et leaders communautaires pour reconnaître et exiger une bonne nutrition pour femmes et jeunes enfants en particulier.

Baser les actions directes sur la communauté et le conseil pour un changement de conduite.

Combiner fortification et suppléments, dont sel iodé, fer/acide folique et supplément vitaminé et favoriser l'apport de micronutriments.

Améliorer les services de nutrition pour en faire des services de santé principaux.

Améliorer les services d'eau et d'hygiène publique.

Eduquer les filles et les femmes.

Fournir des stratégies de revenu pour les femmes.

Assurer un environnement favorable à une politique d'alimentation et de nutrition.

Il convient avant tout d'aider les communautés à évaluer et à analyser leurs problèmes avant de prendre les mesures qui s'imposent à tous les niveaux. Cette stratégie consiste en « l'approche des trois A » : Apprécier le problème, Analyser ses causes et Agir afin d'améliorer la nutrition des enfants (Unicef, 2008).

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