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L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpement


par Samuel Bileou Christian Wandji
Institut des Relations Internationales du Cameroun  - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale  2022
  

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LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution du taux de croissance du PIB entre 2004 et 2018 41

Graphique 2 : évolution des prix comparés au revenu 68

Graphique 3:perception des conditions alimentaires 74

Graphique 4 : Proportion de ménages estimant qu'il est important mais pas indispensable d'avoir plusieurs vêtements ou plusieurs paires de chaussures 74

Graphique 5 : perception des conditions de logement et d'emploi 75

Graphique 6 : perception des conditions de transport 75

Graphique 7: perception des conditions d'éducation, de loisirs et divers 76

LISTES DES FIGURES

Figure 1 : Le système de financement des D par annulation de la dette 50

RESUME

L'idée de base de l'aide publique au développement développée au milieu des années 1960, est très vite apparu comme évidente qu'une aide de la part des pays industrialisés permettrait de favoriser le développement des pays sous-développés. Cette préoccupation s'est posée avec acuité dans les années 90 avec la crise économique qu'ont subie les pays sous-développés qui a fortement accrue la paupérisation des populations de ces pays. A la suite des programmes d'ajustements structurels, il a été décidé d'annuler la totalité des créances d'APD pour les pays engagés dans le cadre de l'initiative PPTE. Or la France dont les montants de créances étaient parmi les plus élevés a opté pour un mécanisme spécifique d'annulation des dettes bilatérales additionnelles : le D ; le Contrat de Désendettement et de développement. C'est un mécanisme de refinancement en dons des créances d'APD remboursées par le pays débiteur. Depuis le 10 février 2006, date de la signature de son premier contrat D avec le partenaire bilatéral Français, le Cameroun bénéficie de ce mode de financement avec pour objectif de réduire l'extrême pauvreté dans laquelle ses populations les plus démunies sont sujettes. La problématique est par conséquent la suivante : quelles sont les implications du Contrat de Désendettement et de Développement sur la réduction de la pauvreté au Cameroun ? autrement dit, sur quels principes sont érigés le D au Cameroun et quels sont les cibles et secteurs d'intervention visant à réduire l'extrême pauvreté au Cameroun ? Dans ce contexte nous pouvons dire que le D émane de la volonté du partenaire bilatéral français d'aider le Cameroun à réduire l'extrême pauvreté à sa plus petite entité en élaborant ensemble des programmes d'actions qui vont impacter positivement les populationsles plus démunies. Pour répondre à la problématique posée, nous avons analysé des documents, textes et revues, effectué des interviews avec des personnels en charge de l'opérationnalisation du D et des observations sur le terrain des différentes activités. Ce qui nous ont permis de comprendre l'architecture du D, les cibles qui se trouvent principalement dans les zones rurales et dans les quartiers défavorisés des principales villes du pays et les secteurs d'interventions portent sur le développement de l'agriculture et la formation au métier agricole, l'amélioration des conditions de vie et la construction des infrastructures. En conclusion, il est nécessaire pour l'Etat du Cameroun de faire perdurer ces programmes en les intégrant aux politiques de développement nationales.

Mots clés : Aide publique au développement - Contrat de Désendettement et de Développement - réduction - Extrême pauvreté - Cameroun

ABSTRACT

The basic idea of official development assistance, put in place in the mid-1960s, quickly became obvious that aid from industrialized countries would help promote the development of underdeveloped countries. This issue arose with acquiescence in the 1990s with the economic crisis the underdeveloped countries went through, which greatly increased the impoverishment of the populations in these countries. As a résultat of the structural adjustment programs, it was decided to wipe out all the debts of the countries considered as HIPC. However, France, whose debt was among the highest amount, opted for a specific mechanism of additional bilateral debts : the D; the Debt Reduction and Development Contract. It is a mechanism of ODA refinancing debt donations refunded by the debtor country. Since February 10, 2006, date of the signing of its first D contract with the bilateral partner, France, Cameroon has benefited from this method of financing with the aim of reducing the extreme poverty in which its most deprived populations are subjected to. The problem is therefore the following: what are the implications of the Debt Reduction and Development Contract on poverty reduction in Cameroon? In other words, on what principles are D established in Cameroon and what are the targets and sectors of intervention aimed at reducing extreme poverty in Cameroon? In this context, we can say that the D comes from the will of France to help Cameroon reduce extreme poverty to its smallest entity by jointly developing action programs that will positively impact the poorest populations. In response to this problem, we proceeded by documents, texts and reviews analysis and we carried out interviews with the staff in charge of D operationalization. This made us to understand the architecture around the D, the targets which are mainly found in rural areas and in the disadvantaged neighborhoods of the main cities of the country. The main sectors of intervention are relate to the development of agriculture and agricultural training, the improvement of living conditions and the building of infrastructures. It is necessary for the State of Cameroon to perpetuate these programs by integrating them into national development policies.

Keywords: Official development assistance - Debt Reduction and Development Contract - reduction - Extreme poverty - Cameroon

INTRODUCTION GENERALE

L'introduction constitue l'entrée en matière de tout travail universitaire et elle viseà donner un aperçu global et pertinent sur le sujet que l'on entend traiter. A ce titre, nous organisons notre propos introductif autour des considérations suivantes ; dans une première partie, nous allons présenter la construction de l'objet d'étude (I) et dans une seconde partie les considérations théoriques et méthodologiques (II).

I. Construction de l'objet d'étude

Pour Bourdieu, Construire un objet scientifique, c'est, d'abord et avant tout, rompre avec le sens commun, c'est-à-dire avec des représentations partagées par tous, qu'il s'agisse des simples lieux communs de l'existence ordinaire ou des représentations officielles, souvent inscrites dans des institutions, donc à la fois dans l'objectivité des représentations sociales et dans les cerveaux ; le pré-construit est partout1(*). Il s'agit pour le chercheur en science sociale de dépasser les vérités apparentes et les approximations, souvent subjectives pour s'inscrire dans l'objectivité scientifique. Gaston Bachelard parle de rupture avec les obstacles épistémologiques2(*). Hervé Barreau3(*) quant à lui résume cet exercice de clarification et d'objectivation scientifique en évoquant le passage de la connaissance commune à la connaissance scientifique. Il est donc nécessaire à la construction de l'objet de cette étude de mettre en exergue les points suivants : le contexte et la justification du sujet (A), la clarification conceptuelledu sujet (B), la délimitation de l'étude (C), l'objectif de l'étude (D), l'intérêt de l'étude (E), larevue de littérature (F), la problématique (G), et les hypothèses (H).

A. Contexte et justification du sujet

La mondialité d'aujourd'hui nous met face à une série de problématiques, toutes intégrant la dynamique des politiques publiques mondiales. Il s'agit des problèmes de sociétés actuelle, ou encore ce qu'il convient de considérer comme les grands enjeux du monde contemporain. Qu'il s'agisse du changement climatique ou encore des déséquilibres économiques et sociaux, ces questions se posent à l'échelle de toute la planète et font l'objet de solutions globales. C'est ainsi que les acteurs de la société internationale ont conçu des référentiels programmatiques visant à proposer des solutions coordonnées entre les cadres nationaux. C'est dans cette dynamique que les Objectifs de Développement durable ont succédés aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. A titre de rappel, « les OMD sont des objectifs visionnaires de libération d'une grande partie de l'humanité des chaines de la pauvreté extrême, de la faim, de l'analphabétisme et de la maladie à l'horizon 2015 »4(*). Ils étaient au nombre de huit. Cependant ces objectifs n'ont pas atteint les résultats escomptés, c'est pourquoi ils ont été remplacés par les Objectifs de Développement durable en 2015. Les ODD sont planifiés sous forme d'agenda jusqu'à l'horizon 2030. Ils expriment des valeurs de vivabilité, de viabilité et d'équitabilité devant concrétiser le bien-être social, économique et environnemental des êtres humains, autant pour les générations actuelles que pour les générations futures. « Transformer des vies tout en préservant la planète »5(*), telle est l'ambition des 17 Objectifs de Développement Durable.

Six ans après leur adoption, la réalisation des ODD fait l'objet de plusieurs appels à l'action pour plus d'engagement et de solidarité. Ces appels à l'action se sont multipliés et résonnent encore au plus fort depuis le 11 mars 2020, date à laquelle l'OMS a déclaré officiellement une situation de pandémie mondiale à Covid 19. Le Secrétaire Général des Nations Unies a même déclaré à ce sujet que « malgré des efforts considérables ces dernières années, nous ne sommes pas sur la bonne voie pour l'atteinte des ODD d'ici 2030. Nous devons accélérer considérablement le rythme de mise en oeuvre alors que nous entrons dans une décennie décisive pour les personnes et la planète ». Selon le rapport intitulé « The future isNow-Science for AchievingSustainableDevelopment », élaboré par un groupe indépendant de scientifique en 2019, l'état de mise en oeuvre des ODD dans le monde est encore très faible. Par ailleurs, tous les voyants du développement durable sont passés dans le rouge avec la Covid-19 qui a lourdement impacté la réalisation des ODD. Relativement à la mise en oeuvre de ces objectifs dans les pays en voie de développement, l'aide publique internationale constitue une ressource incontournable voire, indispensable. A ce propos, seuls 2500 milliards d'euros de financement sont mobilisés chaque année alors que 5000 à 7000 seraient nécessaires6(*). Dans un contexte ou la Covid-19 frappe durement les pays dits développés, les pays en voie de développement notamment ceux d'Afrique bien que relativement épargnés par l'ampleur prédite de la pandémie en termes de nombre de personnes infectées et de morts, risquent d'être les plus touchés par les conséquences socio-économiques, culturelles et environnementales de la pandémie à cause de leur forte dépendance à l'aide internationale qui pour la plupart est issue des pays développés. La réalisation des ODD dans les pays en voie de développement passe par les financements extérieurs. Face aux retards dans leur mise en oeuvre, ajouté à la pandémie de Covid-19, il est plus que nécessaire de garantir un redéploiement de l'aide internationale en faveur de la réalisation des ODD, notamment dans les pays en Afrique subsaharienne à l'instar du Cameroun.

Tableau 1 : répartition de l'incidence de la pauvreté en fonction du lieu de résidence

Ainsi au Cameroun, la réalisation de l'ODD 1 en occurrence la lutte contre la pauvreté fait l'objet d'une attention particulière. La part de la population pauvre a augmenté de 12% entre 2007 et 2014. Sous le poids de la crise mondiale sanitaire, mais également des crises dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, et la guerre contre BokoHaram dans la région de l'Extrême Nord, La réduction de la pauvreté au Cameroun à l'horizon 2030 est fortement hypothéquée. Face à cette conjoncture, les indicateurs de pauvreté au Cameroun ne sont pas rassurants l'IDH du pays était de 0,563 en 20187(*). Par ailleurs, le seuil de pauvreté du pays ne s'est pas fondamentalement amélioré à l'intervalle 2015-2018 car il est de 35,5%, très loin des 23% espérés par le pays en 20208(*). Le pays a également enregistré sur la période 2007-2018, un indice de pauvreté multidimensionnelle de 45,3/100, donc assez inférieur à la moyenne9(*). Le tableau ci-dessous reflète clairement la situation de la pauvreté au Cameroun, suivant le dernier ECAM 4.

Sources : ECAM 2, 3 et 4, INS, 2001, 2007, 2014

L'ODD 1, baptisé lutte contre la pauvreté influence assez largement l'ensemble des autres objectifs et peut dès lors constituer un sérieux écueil à la réalisation de la plupart des objectifs de développement durable au Cameroun. Mais aussi et surtout la lutte contre la pauvreté a toujours été retenue comme la plus grande des priorités, en figurant à la première position des objectifs mondiaux, que ce soit dans le cadre des OMD ou des ODD. Ayant entamé la dernière décennie, la crise sanitaire actuelle et des financements toujours plus faibles en faveur de la lutte contre la pauvreté justifient notre intérêt porté sur ce sujet. Voilà planté le décor de la trajectoire que prendra notre travail de recherche autour du thème :« L'aide publique au développement dans la lutte contre l'Extrême pauvreté au Cameroun : cas du D ».

* 1Pierre Bourdieu, Réponses, Seuil, Paris, 1992, p.207.

* 2Gaston Bachelard, La Formation de l'Esprit scientifique, Paris, Librairie philosophique J.VRIN, 1986, p.13.

* 3Hervé Barreau, L'épistémologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1990, p.7.

* 4Camille ABOLOU, La communication de changement comportemental : théorisations, modélisations et applications, Harmattan, 2020, p. 28

* 5Patrick CARON, Jean-Marc CHATAIGNER, Un défi pour la planète, les Objectifs de Développement Durable en Débat, éd Quae, 2017, p. 13

* 6 Béatrice HERAUD, 5 ans des Objectifs de développement durable (ODD) : quelles solutions pour accélérer les financements, Finance durable, novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/a-dix-ans-de-l-echeance-cinq-outils-pour-financer-les-objectifs-de-developpement-durable-149001.html (consulté le 6 février 2021).

* 7Rapport sur le développement humain, PNUD-Cameroun, 2019.

* 8Benjamin OMBE, Le Cameroun en prospective : évaluation critique des Objectifs du développement durable, L'Harmattan, 2020, p. 20

* 9 Ces indicateurs sont les résultats de la quatrième et dernière enquête camerounaise à ce jour, auprès des ménages (ECAM 4) réalisée par l'INS et 2014 et publiée en 2016.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand