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Les associations sportives en Tunisie et leur mutation en sociétés


par Fatma DOUIRI
Institut Supérieur de Gestion de TUNIS
Traductions: Original: fr Source:

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CONCLUSION GENERALE

Malgré une législation de mieux en mieux adaptée à l'évolution du sport, des ressources plus diversifiées, la croissance du nombre de footballeurs qu'il soit amateurs ou professionnelles, une meilleure implication de l'Etat des

chaînes de télévision, les clubs et fédérations tunisiens n'ont pas pu atteindre le niveau international.

Le débat doit être relancé au plus haut niveau de la tutelle sportive qui, doit faire appel à des spécialistes pour approfondir la question et proposer, très rapidement, des solutions pratiques. L'équation n'est pas simple à résoudre. Mais, c'est déjà un pas de franchi qu'on ait cerné le problème en cinq grands axes d'intérêt : la législation sportive, les droits de retransmission télévisuelle, la publicité et le sponsoring, la gestion financière et la réglementation comptable au sein des structures sportives.

Au vu de ces budgets assez importants, l'on pourrait s'interroger sur la fiabilité et la rigueur des méthodes appliquées par les clubs pour les gérer. D'ailleurs, l'Etat ne cesse d'encourager les associations sportives et les sportifs de façon générale en investissant dans plusieurs unités et complexes sportifs chargés d'assurer aux athlètes les meilleures conditions de succès dans les différentes compétitions sportives, que ce soient nationales ou internationales.

Le non amateurisme mis en place depuis la saison sportive 1996-1997, et les encouragements de l'Etat, ont permis sans doute aux clubs sportifs tunisiens de connaître un essor certain vu les divers titres intercontinentaux remportés depuis cette date.

Les ressources des clubs sportifs étant constituées principalement des subventions de l'Etat et des collectivités publiques, et suite au désengagement progressif de ceux-ci, les clubs se trouvent souvent en difficultés financières et rencontrent de sérieux problèmes de financement de leurs exploitation et investissements.

On a pu constater après l'analyse des réglementations étrangères et

notamment européennes en matière de gestion du sport et des activités

physiques et sportives que l'amateurisme dans le sport est en train de disparaître pour laisser la place au professionnalisme, notion non encore reconnue totalement en Tunisie.

Depuis plusieurs années, les pays européens ont promulgué des textes juridiques permettant aux clubs sportifs de se doter d'un régime juridique spécifique mais très semblable de celui des sociétés commerciales classiques et ce, afin de :

y' Leur permettre de bénéficier de plusieurs autres sources de

financement autres que les subventions publiques ;

y' De mettre en place un système de gestion efficace et

répondant aux attentes des instances sportives ;

y' Assurer un contrôle encore plus rigoureux que celui appliqué

auparavant par les associations sportives à but non lucratif ;

y' Permettre aux investisseurs privés de placer leurs fonds

dans des capitaux de clubs sportifs afin de pouvoir dégager d'éventuels bénéfices distribuables ;

y' Laisser aux petits porteurs la possibilité d'investir dans leur

club préféré par leur introduction en bourse.

Toutes ces mesures ont permis aux clubs sportifs européens (surtout de football) de se doter de moyens financiers très importants qui leur facilitent de gros investissements dans des équipements ou des ressources humaines et notamment les joueurs qui s'achètent et se vendent par des dizaines de millions d'euros.

L'on pourrait s'interroger sur la raison pour laquelle le législateur tunisien n'a pas pensé à la promulgation de telles lois qui pourraient rehausser le sport tunisien à des rangs meilleurs. En effet, le manque de ressources financières ne leur facilite pas la tâche et les empêche de procéder aux investissements requis à même de contribuer pleinement à leur essor.

En plus de nouvelles ressources financières, les clubs sportifs devraient se doter de moyens de gestion plus efficaces, répondant aux attentes des financeurs et des sponsors. En effet," si l'arrivée en force du capital dans la

sphère sportive paraît irréversible, il met en évidence les dérives qu'entraîne une domination arbitraire de l'argent- roi."40

Des contrôles rigoureux seraient également exigés afin de préserver les droits des actionnaires et d'assurer la transparence dans l'utilisation des fonds injectés dans la société. D'ailleurs, et dans le but de permettre aux associations sportives de diversifier leurs sources de financement et d'assurer une gestion plus rigoureuse, l'Etat devrait prendre les décisions suivantes :

y' Permettre aux clubs sportifs l'exercice d'activités

économiques sous réserve de respecter les dispositions légales en vigueur et après accord du ministère chargé des sports ;

y' Le club sportif doit prévoir une structure administrative

permanente sous la responsabilité d'un secrétaire général chargé des affaires administratives ;

y' Les clubs sportifs exerçant des activités sportives dans le

cadre du non amateurisme sont tenus de nommer un commissaire aux comptes membre de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie ;

y' Mettre en place un système de contrôle de la comptabilité de

l'association sportive par les ministères des sports et des finances ;

y' Les activités exercées dans le cadre du non amateurisme sont contrôlées par des commissions spéciales rattachées aux fédérations correspondantes ;

y' La comptabilité des activités exercées dans le cadre de non

amateurisme doit être tenue distinctement de toutes les autres.

En conclusion, le sport doit être en mesure d'assimiler le nouveau cadre commercial dans lequel il doit évoluer sans perdre pour autant son identité ni son autonomie qui soulignent les fonctions qu'il remplit dans les domaines social, culturel, sanitaire ou éducatif.41

40Christian De Brie : L'argent fou du sport. Le Monde diplomatique. Juin 1994

41Rapport de la commission au conseil européen : Dans l'optique de la sauvegarde des structures sportives actuelles et du maintien de la fonction sociale du sport dans le cadre communautaire. Bruxelles le 10 Décembre 1999.

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