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Les associations sportives en Tunisie et leur mutation en sociétés


par Fatma DOUIRI
Institut Supérieur de Gestion de TUNIS
Traductions: Original: fr Source:

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Section II : Les contraintes liées à la gestion et au contrôle de l'association sportive :

I. Aspect bénévole et non professionnel de la gestion :

La gestion est l'un des points qui doit être bien mené par l'association sportive afin que celle-ci atteigne ces prouesses. En effet, l'association sportive ne cherche pas le bénéfice comptable comme c'est le cas pour les sociétés commerciales ; Il s'agit plutôt de remporter les trophées et gagner dans les diverses compétitions nationales et internationales.

Cependant, réaliser ces exploits passe inévitablement par la gestion efficace des moyens financiers, matériels et humains dont dispose l'association. Pour ce, elle doit se doter d'une bonne structure à même de mettre en place un bon système de gestion financière, comptable, organisationnelle et budgétaire.

L'association sportive est basée normalement sur le caractère bénévole de sa gestion, c'est à dire que les membres exercent des fonctions et apportent leurs concours à son fonctionnement sans salaires, ni indemnités, ni primes ni même avantages en nature. Ils n'ont le droit que de se faire rembourser les frais justifiés occasionnés lors de l'exercice de leurs fonctions.

Les membres du comité directeur des associations sportives tunisiennes sont tous des bénévoles. Ils sont généralement attirés par le côté sportif de leur activité plus que le côté administratif ou financier.

Ceci est en quelque sorte explicable du fait de la formation qu'ils ont eu et de leur parcours. En effet, les dirigeants sont souvent d'anciens sportifs reconvertis dans des postes de responsabilité de par leur notoriété ou leur volonté de contribuer à la réussite de leur club de toujours.

Etant bénévole, le dirigeant se cantonne dans une attitude attentiste en s'interdisant de franchir un état de fait instauré par des décennies de gestion, amateur du sport dans le sens le plus péjoratif et le plus rétrograde de l'amateurisme et refuse la recherche des objectifs et moyens adéquats d'une gestion efficace.

II. Les contraintes liées au contrôle de l'association sportive :

L'une des caractéristiques fondamentales de l'information à divulguer aux personnes physiques ou morales se rattachant à l'association est la transparence.

La bonne gestion ne suffit pas à elle seule pour garantir la transparence de l'information. A fin de déceler d'éventuelles erreurs, dysfonctionnement, omissions ou même des malversations, des contrôles doivent être exercés.

Ce contrôle pourrait être exercé sur trois volés :

> un contrôle de l'état et des collectivités publiques ;

> un contrôle de la fédération sportive ;

> et un contrôle du commissaire aux comptes.

1. Le contrôle des autorités publiques

Bien que l'article 7 de la loi n° 95-116 rapporte entre autres que les comptes de l'association sont soumis au contrôle conformément aux lois et règlements en vigueur, aucune indication particulière n'a été apportée quant aux organismes chargés de ce contrôle et ses modalités.

6Loi n° 95-11 du 6 Février 1995 relative aux structures sportives.

D'autre part, l'article 9 nouveau de la loi organique n° 88-907 dispose que l'association bénéficiant périodiquement de subventions de l'Etat, des collectivités régionales locales ou des établissements publics, est tenue de leur présenter annuellement ses budgets, comptabilités et autres pièces justificatives. Sa comptabilité est soumise obligatoirement chaque année au contrôle des services de l'inspection du ministère des finances.

Etant donné que l'association sportive est également régie par cette loi et bénéficie des subventions publiques, elle pourrait subir les contrôles conformément aux dispositions de son article 9. Cependant, aucun contrôle n'est actuellement exercé par le ministère chargé des finances, ce qui ne permet pas à l'Etat de prendre connaissance du sort des fonds octroyés aux associations sportives.

L'Etat devrait avoir une attitude semblable à celle en vigueur pour les sociétés commerciales et prévoir un contrôle rigoureux des comptes des associations sportives.

2. le contrôle de la fédération tunisienne de football :

La fédération sportive est l'organe suprême qui est chargé de la vulgarisation et du perfectionnement de l'activité sportive menée par l'association, et l'organisation de compétitions nationales et internationales.

a) Structure et organisation de la Fédération Tunisienne de Football :

La Fédération Tunisienne de Football est une association sportive régie par les dispositions légales en vigueur. Selon ses statuts8, elle est chargée principalement de l'organisation, la gestion, le développement, la promotion, la supervision et le contrôle de la pratique du football amateur et non amateur sur l'ensemble du territoire tunisien.

Elle entretient des relations étroites avec la Fédération Internationale de Football Association (F.I.F.A.), les confédérations et les organismes sportifs étrangers dans le but d'organiser des compétitions sportives nationales et internationales que ce soit amicales ou officielles.

Elle comprend les organes suivants :

7 Loi organique n° 88-90 du 02 Août 1988 modifiant et complétant la loi n° 59-154 du 07 Novembre 1959 relative aux associations.

8 Statuts type de la Fédération Tunisienne de Football

V' une assemblée générale qui réunit les associations affiliées à raison d'un

représentant par association. Elle définit, oriente et contrôle la politique générale de la fédération ;

V' un conseil fédéral chargé de la modification et la révision des règlements

généraux de la fédération ;

V' un conseil national consultatif : instance de réflexion, de consultation et

de proposition ;

V' et enfin un bureau fédéral administré par un président ainsi que des

commissions fédérales chargées de la direction technique, des affaires extérieures, des affaires administratives et enfin de la gestion de la trésorerie.

Le bureau fédéral gère les ligues nationales de football non amateur et amateur. Il détient le pouvoir et assure l'administration de la fédération. Il gère et assure la promotion du football amateur et non amateur en Tunisie et veille au respect des dispositions statutaires et réglementaires.

b) la gestion au niveau de la Fédération Tunisienne de Football :

Selon les dispositions de l'article 34 des statuts de la F.T.F9., les membres du bureau fédéral, du conseil fédéral, des ligues et des commissions exercent leurs activités à titre bénévole.

"La fédération est un organisme complexe dont les objectifs sont importants et traitent de tous les aspects administratifs, éthiques et financiers du sport de façon générale."10Or, l'aspect bénévole de la gestion ne permet pas d'assurer une présence totale au siège, et de ce fait toutes les personnes responsables occupent un emploi fixe ailleurs et exercent cette deuxième activité à titre particulier.

Un autre point de taille nécessite l'intérêt, c'est le fait d'occuper un poste de responsabilité comme celui de président ou de trésorier général sans le moindre statut juridique responsabilisant et assurant la transparence totale dans les transactions administratives et commerciales entre la fédération et les organismes avec qui elle traite.

9[Statuts type de la Fédération Tunisienne de Football

10Jean Pierre Karaquillo a cité notamment que les fédérations sont des groupements privés, associatifs, fusionnés dans un agencement universel contraignant les adeptes de la même discipline sportive à se conformer à des règles communes. Cette articulation est réalisée à partir d'assemblées générales et d'organes de direction qui comprennent le plus souvent des instances chargées de la réglementation. Le droit du sport. Page 18. Editions Dalloz.

En effet, eu égard aux ressources financières relativement importantes dont bénéficie la fédération et à l'aspect sensible et délicat des affaires administratives dont elle est chargée, l'absence de personnel qualifié et occupant un poste permanent pourrait affecter la qualité des informations fournies.

c) Insuffisances du contrôle de la fédération sportive :

L'analyse des statuts et des règlements généraux et intérieurs de la Fédération Tunisienne de Football ne nous a pas permis de relever de dispositions régissant le contrôle de la gestion des associations sportives.

Cependant, l'article 12 du cahier des charges du championnat non amateur dispose que les clubs doivent permettre à la F.T.F. et à ses représentants, de contrôler les pièces et documents comptables se rapportant aux opérations d'exploitation. Ce contrôle pourrait s'exercer par correspondance ou au siège du club. Ils doivent leur permettre d'avoir accès aux renseignements comptables et financiers nécessaires à l'accomplissement de leurs tâches.

Notons que le cahier des charges a parlé de contrôle de la gestion et des comptes des clubs sportifs par la fédération, mais sans pour autant présenter de détails sur les modalités, la périodicité ou les personnes chargées de ce contrôle.

L'on pourrait à ce sujet se demander comment l'association sportive pourrait-t-elle arriver à bien gérer des budgets dépassant, pour quelques unes, les cinq millions de dinars et à les allouer de façon régulière en l'absence du contrôle de l'organisme principal qui la régit ?

En France, un nouvel organisme a été créé pour contrôler la gestion des clubs sportifs : La Direction Nationale de Contrôle de Gestion (D.N.C.G.) qui, outre son rôle de conseil, dispose d'un pouvoir de sanction envers les clubs (rétrogradation, interdiction ou limitation du recrutement).11

A cet effet, il serait conseillé en Tunisie de créer une structure similaire à celle créée en France qui se charge de la bonne santé financière des clubs et de la transparence la plus totale.

Ces structures de contrôle seraient même autorisées, à l'instar des pays européens, soit d'empêcher un club de recruter s'il ne dispose pas des moyens nécessaires, soit même de le rétrograder en cas de déficits financiers aggravés.

11 Christophe Durand : Soutien aux entreprises se spectacle sportif par les collectivités locales : quelle liberté pour les élus. Ville Management. Page 3. 2002

3. Le contrôle du Commissaire aux comptes

Sans contrôle, les éventuelles défaillances et erreurs pourraient être d'un mauvais effet sur la régularité et la sincérité des comptes annuels établis par l'association sportive. Ainsi l'intervention d'un commissaire aux comptes est d'une utilité majeure pour la bonne marche de la gestion d'une association sportive.

"La mise en place du commissariat aux comptes dans les associations sportives s'inscrit dans la volonté de transparence financière des comptes, eu égard notamment à l'origine et à l'importance des ressources qu'elles utilisent ainsi qu'à la nature de leur activité."12

Lorsqu'on fait référence à l'audit financier, on peut penser que ce dernier ne traite que de l'aspect image fidèle ou régularité et sincérité des comptes financiers. En fait, cette mission de vérification de base a été élargie à un ensemble de vérifications spécifiques qui incluent l'audit de conformité et la vérification du système de contrôle interne.13

Lors de la vérification des comptes de l'association sportive, le commissaire aux comptes est appelé à intervenir à deux niveaux :

· Analyse du système de contrôle interne en vigueur ;

· Certification des états financiers.

4. le système de contrôle interne au sein de l'association sportive : Le contrôle interne a pour objectifs :

> maîtriser l'association ;

> sauvegarder les actifs ;

> assurer la qualité de l'information ;

> assurer l'application des instructions de la direction ;

> assurer l'utilisation efficace des ressources.

12 Mondher Abid : Pour une meilleure gestion et contrôle des associations sportives. Page 156. Mémoire d'expertise comptable 1999

13Evelyne Lande : L'audit des collectivités locales américaines : L'audit financier. Revue Française de Comptabilité N°257. Page 19. Juin 1994

Le contrôle interne est un ensemble de moyens mis en place pour assurer la protection et la sauvegarde du patrimoine de l'association, la fiabilité et la transparence de l'information, l'application des instructions et les règles de gestion et de l'amélioration des performances.

Au sein de l'association sportive, les tâches administratives ne doivent pas être cumulées de façon à devenirs incompatibles. C'est dans ce sens que les fonctions de paiement et de sauvegarde des biens ne doivent pas être cumulées.

De même pour les taches opérationnelles telles que la commande, l'achat et la réception, le cumul de fonctions incompatibles pourrait favoriser les erreurs, omissions ou même les malversations.

Or, l'observation de la structure des clubs de football en Tunisie montre bien l'absence d'un organigramme détaillé présentant les différentes fonctions en vigueur avec les tâches et les responsabilités correspondantes. Cet organigramme pourrait contribuer à déceler les incompatibilités de taches ou de fonctions possibles afin de les remédier dans les délais.

La répartition des tâches doit s'organiser entre les différents intervenants de l'association de façon à garantir la sauvegarde des opérations et le respect de la hiérarchie existante.

Pour ce faire, un organigramme détaillé devrait être élaboré afin de délimiter les taches et les responsabilités de chaque intervenant. Son élaboration impose au préalable l'identification de tous les effectifs, salariés ou bénévoles.

Parallèlement à l'établissement de l'organigramme, l'association sportive doit concevoir un manuel de procédures attribuant à chaque intervenant un ensemble de taches spécifiques à la nature de son poste et lui inculquant les responsabilités correspondantes.

5. Particularités de l'audit des comptes de l'association sportive :

Le secteur associatif, tout comme le secteur industriel et commercial, est parfaitement concerné par les nouvelles exigences exprimées par les tiers qui entretiennent des relations avec celui-ci. Qu'il s'agisse de l'Etat ou des collectivités locales, des organismes publics financeurs, des tiers utilisateurs ou bénéficiaires des prestations effectuées, des donateurs ou du public à la générosité duquel il fait appel, des dirigeants ou des adhérents des associations, tous soulignent la nécessité d'obtenir une transparence des opérations, une information

suffisante et de qualité adaptée à la diversité des besoins et tenant compte des spécificités organisationnelles et du fonctionnement du secteur associatif.14

L'analyse de la réglementation en vigueur permet de constater qu'aucun texte juridique n'a assigné les associations sportives à nommer un commissaire aux comptes. Cependant, le cahier des charges du championnat non amateur que doit respecter tout club sportif préconisant ce régime, invite l'association à présenter des états financiers certifiés par un commissaire aux comptes. Son intervention pourrait s'inscrire conformément à une disposition statutaire ou également suite à une décision collective de l'assemblée générale ordinaire.

Comme c'est le cas pour les sociétés commerciales, le commissaire aux comptes doit respecter les dispositions légales prévues dans le Code des Sociétés Commerciales, ainsi que les normes de profession dictées par l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, en cas où il en est membre.

En effet, "la conception de l'audit est très proche de celle des entreprise : l'auditeur ne se prononce pas sur la qualité de la gestion mais uniquement sur les documents financiers publiés."15

L'association sportive devrait nommer un organe indépendant pour l'audit externe chargé de l'expression d'un avis motivé sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle des comptes annuels. L'existence d'un tel professionnel garantirait plus de transparence et représenterait un gage de confiance vis-à-vis des tiers.

a) Présentation de la mission du commissaire aux comptes :

Le réviseur doit, Outre l'appréciation du contrôle interne qu'il a pu faire grâce à l'analyse des procédures et d'un examen des modalités de présentation et d'évaluation des comptes, procéder à un ensemble de vérifications liées à l'arrêté des comptes annuels.16

Ces travaux doivent être effectués en respectant les différentes diligences et recommandations des instances professionnelles et notamment les normes de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, abstraction faite de la taille ou l'importance de l'association sportive, et en mettant en oeuvre les techniques suivantes :

14Pierre Marcenac : Op.Cit Page 88

15 Evelyne Lande : Op.Cit Page 18

16 Xavier Delsol : Audit de l'association - Juridique, social, comptable, financier, fiscal, informatique. Page 233. Editions Juris Service 1996

·

vérifications matérielles ;

· vérifications des documents comptables justificatifs ;

· sondages ;

· recoupements internes ;

· recoupements externes ;

· demandes de confirmation (circularisations),

Tout comme pour le secteur lucratif, le commissaire aux comptes est tenu de planifier sa mission. Il doit également procéder au préalable à une prise de connaissance générale de l'environnement qui entoure l'association. Ensuite il procède à une évaluation du système de contrôle interne afin de dégager les points forts et les points faibles pour entamer enfin la phase de l'examen des comptes annuels menant à l'expression de l'opinion.

De manière générale, le commissaire aux comptes est appelé à s'assurer que la continuité de l'exploitation de l'association n'est pas menacée. "Les membres du bureau, étant bénévoles, peuvent ne pas avoir été mis au courant de la situation ou de l'ampleur des déséquilibres dont le commissaire aux comptes, en tant que professionnel et dans le cadre de la permanence de sa mission, est plus à même d'avoir eu connaissance d'abord et d'apprécier ensuite."17

C'est pour cette raison que le commissaire aux comptes doit entamer sa mission après avoir pris connaissance de l'environnement global de l'association afin de cerner tous les points sensibles éventuels.

b) Spécificités du contrôle dans les associations sportives :

Au cours de sa mission, le commissaire aux comptes devra tenir compte des spécificités liées au régime juridique, comptable et fiscal de l'association sportive. A cet effet, il doit réussir l'étape de la prise de connaissance afin de bien dégager les points caractérisant l'association par rapports aux sociétés.

17 Bernard Marchand : L'alerte dans les associations : Une garantie pour les administrateurs bénévoles. Revue Française de Comptabilité. N°28 8 Avril 1997. Page 11

 

Les subventions :

Les subventions devraient normalement faire l'objet de conventions précisant les modalités de leur octroi, les conditions (suspensives ou bénéficiaires) et la périodicité.

Le commissaire aux comptes doit les examiner exhaustivement et s'assurer de la régularité de leur passation comptable. Il doit impérativement vérifier le respect de la séparation des exercices en effectuant des contrôles sur les budgets des deux exercices qui se chevauchent.

Dans le cas où les subventions sont caractérisées par des objectifs bien déterminés, le commissaire aux comptes doit obtenir l'assurance raisonnable sur l'utilisation adéquate de ces fonds.

Les recettes :

Par recettes, on entend les revenus provenant de :

i. la vente de billets et des abonnements ;

ii. les cotisations des adhérents ;

iii. les revenus du sponsoring et du mécénat ;

iv. les revenus des transferts des joueurs ;

v. les produits du merchandising ;

vi. les spectacles et manifestations.

Le commissaire aux comptes est appelé à procéder à des tests de validation et des revues analytiques afin de rapprocher les recettes déclarées aux divers documents comptables justificatifs.

Il doit également revoir toutes les conventions établies avec les sponsors, les autres associations sportives ou aussi les joueurs afin de pouvoir dégager d'éventuelles omissions, erreurs ou aussi des malversations.

Son examen porte sur le traitement comptable de tous ces revenus en s'assurant que toutes les opérations ont été correctement saisies et que tous les revenus et recettes sont réels et correspondent à des pièces comptables dûment établies.

Il doit en outre s'assurer du respect du principe de séparation des exercices qui sont réellement des saisons sportives se chevauchant entre deux années.

Les associations sportives bénéficient souvent de dons en nature de la part des sociétés, des responsables, des joueurs et aussi des supporters (tenues, alimentation, séjours gratuits, hébergement, restauration, etc.).

Ces dons sont souvent imprévisibles. Cependant, ils sont considérés comme des revenus et doivent être pris en considération dans les comptes de l'association afin de refléter la réalité à la date d'établissement des budgets ou des états financiers.

 

Les dépenses :

L'objectif principal du réviseur lors de l'audit du circuit des dépenses est de s'assurer

que :

· toutes les dépenses sont matérialisées par des pièces justificatives ;

· les décaissements sont saisis et comptabilisés à temps et dans les comptes appropriés.

Dans ce but, le commissaire aux comptes est tenu de procéder à des vérifications exhaustives de toutes les dépenses significatives et d'effectuer des sondages pour les autres charges d'importance moindre. Le degré d'importance relative étant déjà estimé lors de l'analyse du système de contrôle interne.

L'importance des vérifications et des contrôles est subordonnée aux éléments suivants :

· L'existence d'une procédure claire de signature et de visa des opérations de règlements ;

· La séparation des taches de règlement de celles qui engagent l'opération ;

· Le bon classement des documents comptables justificatifs.

Un problème de taille surgit dans les associations sportives en Tunisie, c'est l'existence de décaissements d'argent non matérialisés par des pièces justificatives, dont notamment :

· Les primes de matchs ou de buts marqués ;

· Les commissions des intermédiaires lors du transfert des joueurs ;

·

Les menues dépenses occasionnées surtout lors des déplacements, qui totalisent souvent des montants considérables.

Ces dépenses sont réelles et fondées mais ne reflètent pas une bonne gestion de la part des dirigeants qui doivent les éviter afin d'assurer la transparence dans les comptes établis à la fin de chaque année.

 

Dossiers fiscal et social :

 

Ayant auparavant pris connaissance des régimes fiscal et social de l'association sportive, le commissaire aux comptes doit tenir compte de ces spécificités et procéder aux vérifications et pointages nécessaires afin de s'assurer de la conformité des déclarations fiscales et sociales avec les soldes et les montants dégagés en comptabilité.

Il est appelé à revoir tous les contrats de travail, de loyer, de sous-traitance, de vacation et de commissions conclus au cours de l'exercice afin d'en dégager les impôts et taxes dus, notamment la retenue à la source et la contribution au Fonds de Promotion des Logements sociaux (FO.PRO.LO.S.), ainsi que le montant des charges sociales correspondantes.

Bien que les associations sportives soient exonérées de plusieurs impôts et taxes, le réviseur doit s'assurer du paiement de tous les montants dus à l'administration fiscale dans les délais impartis en respectant la réglementation en vigueur.

· Gestion de la trésorerie

Le commissaire aux comptes doit focaliser son intervention sur les entrées et sorties de fonds de façon à s'assurer que :

V' toutes les opérations ont été correctement enregistrées ;

V' toutes les recettes et dépenses sont matérialisées par des pièces justificatives ; V' les états de rapprochement bancaires sont dûment établis.

Il est par ailleurs tenu d'effectuer des contrôles inopinés sur la caisse afin de dégager d'éventuels écarts.

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