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L'intervention de l'état constitue-t-elle un fait justificatif de l'entente ?

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par François VOIRON
Paris II Panthéon Assas - Master II Droit européen des affaires 2010
  

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B. L'exemption individuelle

Ce procédé d'exemption se rapproche de la notification

préalable qui était pratiquée

par la Européenne 2004 67

Commission avant . Il a été introduit dans l'ordonnancement

68

juridique français à la suite la loi de 1996

de qui a étendu la possibilité valable pour les

Çcategories d'accordsÈ (exemption collective).

L'objectif de cette procédure est, pour une entreprise, de faire valider par une autorité administrative le fait qu 'un accord remplit les conditions de l'article L.420-4 I 2° du Code de Commerce et contribue effectivement au progrès économique. Ce dispositif permet de se prémunir a priori des conséquences fâcheuses qui pourraient résulter de la prohibition d'un accord en cours d'application alors que les parties concernées estimaient qu'il bénéficiait de l'exemption. L'objectif est donc ici encore de garantir une forme de sécurité juridique.

La procédure d'exemption individuelle est proche de celle valable pour les exemptions collectives, si ce n'est que l'initiative provient nécessairement des parties à

65 Conseil de la Concurrence, décision n°01-D-45 du 19 juillet 2001 relative à la saisine présentée par la Société Casino France.

66 Règlement (UE) n°330/2010 de la Commission du 20 avril 2010 concernant l'application de l'article 101, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne à des catégories d'accords verticaux et de pratiques concertées.

67 La procédure a été supprimée par le règlement (CE) n°1/2003 du Conseil, du 16 décembre 2002 relatif à la mise en Ïuvre des règles de concurrence prévues aux articles 81 et 82 du traité.

68 Loi n°96-588 du 1er juillet 1996 sur la loyauté et l'équilibre des relations commerciales.

l'accord et non de l'administration. Les entreprises souhaitant obtenir un décret d'exemption pour leur accord doivent déposer un dossier contenant un certain nombre d'éléments69 permettant de situer l 'accord dans son environnement juridique et commercial, d'envisager ses objectifs et ses conséquences. La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes est ensuite à même d'instruire la demande.

Elle peut décider de refuser l'exemption en considérant que l'accord ne contribue pas au progrès économique, par une décision explicite ou implicite (suite à un silence de quatre mois à compter de la demande). Cette décision peut néanmoins être attaquée par les parties à l'accord devant le Tribunal administratif.

A l'inverse, si la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes considère que l'accord peut obtenir l'exemption, elle transmettra la demande pour avis à l'Autorité de la Concurrence avec publication au Bulletin officiel de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes au moins un mois avant cette transmission, pour observations, selon la procédure exposée ci-dessus pour les décrets d'exemption collectifs. Si le décret est finalement adopté, les personnes pour lesquelles il fait grief pourront toutefois le contester devant le Conseil d'État.

Cette procédure de sécurisation juridique des accords restrictifs de concurrence, malgré son utilité potentielle, n'a pas connu le succès escompté. Peu d'accords ont en effet été présentés au Ministère de l'Économie pour recevoir son approbation, notamment en raison du caractère relativement incertain de son issue. Le seul décret d'exemption notable qui ait été adopté paiement dans l omobile 70

concerne les délais de 'industrie aut . En effet, ce

décret a permis de délivrer une exemption à un accord conclu entre des comités et fédérations professionnelles du secteur automobile pour réduire les délais de paiement entre clients et sous-traitants. L'inutilité de l'article L.420 -4 II du Code de Commerce n'est donc pas totale, même si ce type d'accords est aujourd'hui adopté à la faveur d'une disposition législative de la Loi de Modernisation de l'Économie71 prévoyant une exemption pour ordre de la loi.

69 Ces éléments sont détaillés à l'article R.420-1 du Code de Commerce et concernent l'identification des entreprises concernées et de leur pouvoir de marché, les produits ou services en cause et l'impact sur la concurrence.

70 Décret n°2007-1884 du 26 décembre 2007 pris en application de l'article L. 420-4 II du Code de Commerce, concernant un accord relatif aux délais de paiement dans la filière automobile.

71 Loi n°2008-776 du 4 aoüt 2008 de modernisation de l'économie.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand