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Service public, intérêt public et concurrence dans le domaine des énergies renouvelables

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par Marion COQUE
Université Montpellier I - Master I droit public général 2011
  

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B- Le désengagement de l'Etat dans le rachat de l'énergie renouvelable: la preuve de la nécessaire intervention publique

Alors que la loi Grenelle II a établi toute une série de dispositions en faveur de ces énergies, la réglementation a par ailleurs fait marche arrière en ce qui concerne le rachat de l'énergie pour les panneaux photovoltaïques. Cela pouvait donc porter directement préjudice à la filière des énergies renouvelables. Un nouvel arrêté tarifaire a été signé le 12 janvier 2010 qui a limité les tarifs d'achat de l'électricité. Il restait donc à mettre en place des dispositions transitoires, qui après quelques hésitations, furent établies par un communiqué de presse.

Celui-ci ne suffisant pas, le communiqué du 17 février 2010, acheva d'éclaircir la situation. « Dans ce nouveau communiqué, le ministre de l'écologie faisait état de graves conséquences financières induites par la « bulle spéculative » sur la facture d'électricité des consommateurs et annonçait les conditions dans lesquelles le pouvoir réglementaire envisageait, d'une part, de circonscrire le champs des installations bénéficiant des anciens tarifs, mais également durcir pour l'avenir, les conditions d'éligibilité à la prime d'intégration au bâti »80 Cette bulle était due au profit que faisait les producteurs en profitant du rachat avantageux de l'énergie renouvelable. Pour y faire face le pouvoir réglementaire a mis en place en prenant une disposition transitoire en mars 2010.

L'arrêté du 16 mars 2010 a défini les catégories d'installations pouvant bénéficier de l'ancien tarif plus avantageux, de ce fait, il définissait par le même temps, les

installations qui n'étaient plus éligibles au rachat de l'électricité. Et cela « illustre toute l'ambiguïté »81. Rien n'est affirmé clairement et cela laisse même supposer que les effets de l'arrêté du 16 mars 2010 pouvaient être prolongés. Alors que ce n'était pas la lecture qu'il fallait faire de cet arrêté.

L'intervention du législateur en mai 2010 a permis au gouvernement de faire face à la « bulle spéculative ». Désormais les contrats de rachat d'électricité sont des contrats administratifs et elles n'engagent les parties qu'à compter de leur signature. Cela contribue à durcir le régime et ceci n'est pas favorable à la promotion des énergies renouvelables. En effet, le constructeur est dans une situation de doute et d'instabilité qui ne l'amènera pas à choisir ces énergies. Finalement, un nouvel arrêté tarifaire du 31 août 2010 a entraîné une baisse anticipé des tarifs, ce qui s'est poursuivi par la suite.

Il semble donc que la réglementation deviennent hostile au rachat de l'électricité, alors que ce dispositif avait pour effet de promouvoir les énergies renouvelables. Cette baisse

80 Antoine Carpentier « Tarifs d'achat de électricité d'origine solaire: 2010, l'année de la transition » semaine juridique administration et collectivités territoriales n°43

81 Idem précité

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du rachat s'explique par le souci d'empêcher une hausse trop importante de la facture du consommateur.

« Ce qui pourrait apparaître comme une bonne nouvelle au regard des engagements « verts » souscrits par l'État dans le cade du Grenelle de l'environnement, se révèle en définitive une mini catastrophe économique. L'explosion de la production d'énergie électrique par des installations photovoltaïques se répercute en effet automatiquement sur la facture d'électricité des consommateurs d'électricité, via la contribution au service public de l'électricité (CSPE) »82 . En effet, si il est pris l'exemple des installations photovoltaïques, le coût du rachat de l'énergie était tel qu'il se reportait sur la facture du citoyen. C'est pourquoi la réglementation a pris ces mesures visant à limiter ce développement.

Néanmoins, cela laisse paraître toute l'ambiguïté de la situation alors que la réglementation jusque ici était en faveur d'une promotion de ces énergies, elle fait finalement marche arrière, en proposant ce rachat de manière beaucoup plus « timide » et donc peut-être moins efficace pour favoriser ces énergies.

La solution de la CSPE pour permettre l'essor des énergies renouvelables n'était donc pas la bonne. En voulant rééquilibrer la situation, le gouvernement a fait peser la différence sur la facture du consommateur. Cependant, en revenant en arrière cela a déséquilibré le marché à nouveau car les producteurs qui avaient déjà investi se trouvent dans une situation précaire et ceux qui n'ont pas investi hésitent à le faire.

De ce fait, il est constaté à nouveau une baisse de la production des énergies renouvelables. Ce qui ne contribue pas à permettre une alternative efficace au nucléaire.

Ainsi donc, l'intervention de la puissance publique en permettant le rachat des énergies renouvelables, avait contribué à l'essor de ces énergies et à la concurrence dans le domaine de électricité. Mais depuis l'Etat semble s'être désengagé ce qui montre l'impact de l'intervention de la puissance publique sur le marché. Sans son aide, il a tendance à se déséquilibrer à nouveau.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry