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Partenariat et médiation commerciale: la situation de la société d'état québécoise.

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par Souhail CHALOUHI, Ing; PMP; LL. M.
Université de Sherbrooke - Maà®trise en Droit 2008
  

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2.2.2 La perception du mode de règlement des différends

2.2.2.1 Les modes usuels de règlement des différends civils et commerciaux à Hydro-Québec

Pour l'acteur D-02, les modes usuels de règlement des différends, qui sont mis souvent de l'avant pour régler les conflits commerciaux avec les fournisseurs, sont similaires que ce soit dans le domaine des contrats de construction ou dans le domaine des ententes de partenariat avec les fabricants fournisseurs d'équipements stratégiques. À cet effet, il existe une clause normalisée de procédures en cas de différends insérée dans les clauses générales de chaque contrat d'approvisionnement où le recourt à la médiation n'est pas spécifié d'une façon formelle : << Les clauses générales ne préconisent pas une médiation automatique ou l'arbitrage. » (Acteur-D-02)

Il est en faveur de régler les litiges commerciaux au fur et à mesure par des négociations directes entre les administrateurs des contrats et les représentants des fournisseurs : << Selon moi, je trouve qu'on a intérêt à régler au fur et à mesure. » (Acteur D-02) Cette volonté de régler promptement les conflits existe aussi pour les chantiers de construction afin de ne pas laisser les dossiers s'accumuler : << Il y a une volonté, en mode chantier, de régler les cas au fur et à mesure, pas trop pelleter en avant les problèmes pour se retrouver avec des gros affaires finalement. » (Acteur D-02)

Démarche quasi-judiciaire

Toutefois, selon l'interviewé, dans la plupart des cas, on a fini par s'entendre et par trouver une solution sans qu'il soit nécessaire de se rendre devant les tribunaux. Selon les procédures, s'il n'y a pas d'entente après avoir fait appel au Directeur, usuellement le dossier sera transmis au contentieux afin de se préparer de le débattre devant les tribunaux de droit commun. Mais, selon lui, la poursuite d'un dossier en justice est très rare car ils préfèrent trouver une solution avant d'en arriver à s'adresser à la cour pour des raisons de confidentialité et pour n'a pas établir une jurisprudence défavorable pour Hydro-Québec :

<< On ne préfère pas aller devant le tribunal pour des raisons de confidentialité. [...] Moi, je dis toujours : le plus mauvais règlement vaut mieux qu'un bon jugement; d'après mon expérience, après avoir fait des litiges pendant plus de 10 ans. C'est vrai pour beaucoup des cas mais pas pour des cas de principe. >> (Acteur D-02)

Les forces des modes usuels de règlement des différends civils et commerciaux à Hydro-Québec.

Selon l'acteur D-02, les forces du mode usuel réside dans la liberté de choisir le mode qui convient le mieux à une situation donnée, au lieu de se trouver dans l'obligation de passer par un quelconque mode pour régler leurs conflits commerciaux avec leurs fournisseurs :

<< Les forces du mode usuel actuel permettent d'adapter le mode de résolution des problèmes aux dossiers. Des fois quand on pense qu'il faut aller en arbitrage pour des raisons de confidentialité on va avoir la liberté d'y aller. Et on ne préfère pas aller devant le tribunal pour des raisons de confidentialité on est prêt à vivre avec la décision de l'arbitre. Il y a des dossiers où on juge qu'il est avantageux d'aller en médiation. Pour d'autre dossier on dit l'écart est très grand on veut aller devant les tribunaux pour des questions de principes. >> (Acteur D-02)

Un comité interne de l'entreprise s'est déjà penché sur la question à savoir s'il faut changer le processus de règlement habituel par un nouveau qui inclut la médiation commerciale. Après mure réflexion, les décideurs ont préféré préserver le statu quo qui a déjà fait ses preuves et a été jugé adéquat pour répondre aux besoins de la société d'État :

<< C'est la recommandation qu'on avait faite à l'époque. Ils ont dit non. Nous en aimerait garder le statu quo. D'y aller avec une approche où on se réserve la possibilité de le faire au moment opportun selon la nature du dossier. >> (Acteur D-02)

Rapport de forces favorable

Selon l'acteur D-02, il existe un rapport des forces favorable à la société d'État qui peut servir comme force dissuasive pour inciter les belligérants à se rapprocher et trouver une solution au lieu de se lancer dans un processus périlleux et coûteux :

« Comme on est une entreprise publique dans certain cas on doit se tenir debout et faire établir des principes. On a les moyens de le faire. Oui pour la médiation pour l'entreprise privé. Mais pour l'entreprise publique qui a les moyens de se tenir debout et au point de vu financier elle est capable de supporter une position de principe. Moi, je pense dans certain cas la médiation ce n'est pas la solution. » (Acteur D-02)

Cet avantage par rapport au fournisseur peut servir à supporter une position de principe ou faire face à un fournisseur de mauvaise foi lors des négociations. À cet effet, HydroQuébec dispose des ressources financières et humaines importantes en mesure de supporter les coûts et le délai d'une poursuite devant les tribunaux où peu des fournisseurs peuvent le faire.

Validation des clauses contractuelles

Les forces des modes usuelles de règlements, selon ce gestionnaire, réside dans la possibilité de tester certaines décisions devant les tribunaux afin d'établir une jurisprudence sur une question de principe. Lesquelles jurisprudences sont considérées comme une source précieuse de droit pour faire évoluer les clauses contractuelles :

« Il y a des dossiers où on préfère aller en cour où l'opinion juridique est tellement tranchée pour établir à la limite de la jurisprudence. Dans certain cas on va aller devant les tribunaux pour trancher. On est convaincu que nous ne sommes pas responsables et le fournisseur dit oui. Il faut trancher oui ou non. C'est un point de principe pour l'entreprise. » (Acteur D-02)

Les faiblesses des modes usuels de règlement des différends civils et commerciaux à Hydro-Québec.

Malgré certaines satisfactions du processus usuel, il en demeure pas moins que ce gestionnaire est d'avis que la façon de faire actuelle en matière de règlement des différends est longue, surtout lorsque la valeur de la réclamation provenant d'un fournisseur est importante : « Je trouve que le processus actuel est quand même un peu long. Il y a des réclamations où c'est long avant que cela se règle. » (Acteur D-02)

L'interviewé mentionne aussi que le mode judiciaire est coûteux en frais de contentieux et d'experts engagés pour préparer et défendre les dossiers en litige devant les tribunaux de droit commun :

« Quand tu sais qu'il s'agit d'un enjeu essentiellement monétaire et tu sais que cela coûte cher pour aller devant les tribunaux et trainer des litiges pendant des années de temps. Moi, je dis toujours le plus mauvais règlement vaut mieux qu'un bon jugement d'après mon expérience après avoir fait des litiges pendant plus de 10 ans. C'est vrai pour beaucoup des cas. » (Acteur D-02)

Selon lui, dans certains cas, surtout pour une petite et moyenne entreprise, l'accumulation des réclamations non réglées peut affecter la capacité financière du fournisseur à poursuivre les travaux ce qui peut provoquer une rupture dans la relation d'affaires : << Si les réclamations s'accumulent, dépendamment de la capacité financière du fournisseur cela peut lui mettre en difficulté. » (Acteur D-02)

Il explique que lors de l'exécution des travaux en chantier, l'échéancier des travaux est très important car le projet s'inscrit souvent à l'intérieur d'un grand projet ou un programme stratégique d'une importance capitale pour Hydro-Québec. Ce qui fait que les priorités et les efforts des gestionnaires en chantier sont consacrés pour réaliser les travaux selon les dates clefs prévues dans le programme global du projet. Ainsi, on demande souvent à l'entrepreneur d'exécuter les travaux avant même d'avoir une entente sur les incidences de ces travaux sur les activités contractuelles de l'entrepreneur. Pour cette raison, on arrive à la fin du chantier avec un cumul de changements non réglés où il faut redoubler d'efforts pour trouver les informations manquantes afin de compléter les dossiers et négocier les règlements. Une telle situation, est une source importante des conflits dont la négociation d'un règlement devient plus ardue et plus difficile : << Dans la plupart des cas, on veut que le chantier avance et on dit "on réglera cela après..." Tu as un cumul de changements et le dossier grossit [...] Je pense que c'est ça la difficulté. » (Acteur D-02)

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