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Le statut juridique de l'enfant adultérin dans le Code civil haà¯tien

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par Jennifer SYLAIRE
Université Jean Price (Haiti ) - Licence en droit 2002
  

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SECTION 2 : POUR LA PREVALENCE D'UNE JUSTICE SOCIALE

Contrairement aux enfants naturels qui peuvent librement établir leur filiation, et bénéficier des droits découlant de cette filiation, l'enfant adultérin se trouve obligé de subir les mesures que la loi lui inflige en ce qui concerne sa capacité de succéder et son droit d'être reconnu.

Les législateurs dans le contexte où ils étaient contraints de produire les textes de loi n'ont fait que continuellement protéger les enfants légitimes qui eux pouvaient à leur tour être victimes injustement de l'acte posé par l'un ou l'autre de leurs parents. Ceci a créé néanmoins une situation totalement ambigüe, quant aux dispositions qui concernent les enfants naturels dans une certaine mesure par ce que la loi permet de les reconnaître et de bénéficier d'une certaine quote part en matière successorale, par rapport au sort des enfants adultérins qui en sont définitivement exclus.

C'est bien un point difficile à accepter puisque le dilemme des auteurs de ces lois, devaient en même temps penser aux intérêts de la famille légitime et à ceux des enfants nés hors de ce cadre légal : promouvoir la famille et établir en même temps une égalité stricte entre enfants naturels et légitimes, sans mettre en péril la morale collective n'est pas chose aisée, c'est certain.

Mais il faut bien pouvoir aller au-delà de ces difficultés qui, dans le fond, sont beaucoup plus stricts que le fruit de la morale trop souvent faillible malheureusement. Il est préférable de mettre la société face à ses responsabilités sans trop de ménagement ; autrement dit, la forcer à diagnostiquer elle-même ses problèmes et à les résoudre courageusement. Il est un fait certain que l'enfant qu'il soit légitime, naturelle, incestueux ou adultérin, n'est pas responsable et ne doit pas être une victime innocente de son statut. Jusqu'à date ce débat dans la société haïtienne n'a rien fait d'autre que de fuir les questions brûlantes et en faire des tabous.

Le parlement haïtien devrait donc veiller à ce que les textes soient effectivement relus et corrigés en faveur des enfants adultérins. Les enfants adultérins, demeurent des enfants au même titre que les enfants légitimes, et de ce point de vue, ils ont tous autant besoin de sécurité d'une famille normale, de parents qui puissent les reconnaître et les aimer ; ce que ne pourra jamais leur procurer un environnement aussi discriminatoire que celui actuellement généré par l'article 305 du code civil. L'Etat haïtien a pour devoir et aussi les moyens d'une législation non discriminatoire. Pour se faire, les dispositions du code civil relatives à l'établissement de la filiation adultérine, en l'occurrence, l'article 302 doivent être revues et rectifiées en ce sens. C'est en effet, à ce niveau que se joue l'essentiel, c'est -à- dire le fondement juridique de la filiation. A défaut il faudrait tout au moins que le législateur opte pour la légitimation par autorité de justice, ainsi d'ailleurs que son homologue français l'a fait, car il s'agit d'une véritable solution d'urgence pour l'enfant adultérin.

Rester indifférent à la situation actuelle de ces enfants et appliquer le code civil avec les mêmes dispositions sans aucune réforme adaptée au temps actuel, serait regrettable à notre avis. Il nous semblerait plus juste que ceux- là même qui se sont rendus coupables d'actes prohibés par la loi soient plutôt directement sanctionnés.

II.2.1 Révisions de certaines dispositions.

Le droit civil, tel qu'envisagé dans les droits successoraux des enfants adultérins, énonce des dispositions discriminatoires et controversées à leur égard. Ainsi pour une amélioration équitable et au nom du principe universel de la non discrimination rencontrée dans divers instruments internationaux dont la Déclaration Universelle des droits de l'Homme qui stipule que : « Tous les Hommes naissent libres et égaux en droits. » une révision de certaines dispositions relatives au statut juridique de l'enfant adultérin s'impose. Si minimes soient-elles, ces dispositions ne contribuent qu'à sa marginalisation au sein de la communauté, car les enfants ont besoin d'un cadre non discriminatoire pour leur protection psychologique. Il est injuste que l'enfant né dans des circonstances indépendantes de sa volonté soit victime de la faute de ses parents.

L'article 302 confirme la volonté des législateurs de faire un statut inférieur à l'enfant adultérin par rapport à celui de l'enfant naturel. Effectivement, les termes du dit article démontre une velléité poussée de nier tout droit à l'enfant adultérin L'enfant constitue alors un corps étranger dont la présence perturbe la stabilité de la famille légitime.

En conséquence pour maintenir une certaine cohérence de l'édifice juridique, les futurs réformateurs du droit civil devraient ajouter un alinéa dans lequel devrait figurer comme pour la filiation naturelle des moyens légaux d'établir une certaine égalité de la filiation adultérine avec la filiation légitime. Nous pensons et nous le souhaitons que cette idée puisse servir nos législateurs. En ce qui concerne les dispositions de l'article 306, qui dispose que : « Cette reconnaissance ne peut avoir lieu au profit d'un enfant incestueux ou adultérin. », les mêmes possibilités d'établir légalement la filiation naturelle consacrée à l'article 305 devraient être appliquées également à la filiation adultérine.

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