WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Reflexions sur la fonction consultative de la cour internationale de justice (CIJ)

( Télécharger le fichier original )
par Kpatcha Lazare EWAROU
Université de Lomé -Togo - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), Droit public 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : L'interdiction du recours à la force

L'organe judiciaire principal de l'ONU a contribué par ses avis à éclairer le principe cardinal du non recours à la force dans les relations entre Etats (A) en précisant les contours des exceptions qu'il peut connaître (B).

A- Le contenu du principe

L'interdiction du recours à la force dans les relations entre Etats est un principe fondamental dans le système de pacification de la société mondiale mis en place par la Charte. Tirant les conséquences des différents soubresauts qui ont agité le monde, l'ensemble des Etats ont pris conscience de ces effets tragiques liés à l'utilisation de la force (armée) sur le plan international où les rapports entre Etats sont édifiés sur un principe coutumier de juxtaposition de souveraineté (sur le plan interne le recours à la force ou à la coercition est une illustration de la souveraineté absolue de l'Etat).

La consécration du principe a été faite en plusieurs étapes. Déjà L'article premier de la Convention de La Haye dite de Drago-Porter (1970) dispose que les parties contractantes sont « Convenues de ne pas avoir recours à la force armée pour le recouvrement de dettes contractuelles réclamées au gouvernement d'un pays par le gouvernement d'un autre pays comme dues à des nationaux ». La première consécration formelle sera faite dans le Pacte de la SDN. Dans ce Pacte, la distinction est faite entre les guerres illicites et celles dites licites qui implicitement n'étaient pas interdites. L'objectif du principe de non recours à la force n'était pas l'interdiction stricte de l'utilisation de la force, mais son encadrement. La Charte des Nations-Unies en son article 2 paragraphe 4 dispose que « Les membres de l'Organisation s'abstiennent dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations-Unies ». A la lumière de cet article, tout recours à la force n'est pas illicite. L'illicéité est alors mesurée à la lumière des « buts » des Nations-Unies. Il n'est donc pas surprenant que les conflits coloniaux des années1970 ne furent pas déclarés illicites car conformes à la norme ergaomnes de la libre disposition des peuples telle que affirmée à l'article 1 paragraphe 2 de la Charte.

48

La règle de non recours à la force est largement admise par les Etats même si dans la pratique, elle est très souvent transgressée. Dans la Déclaration d'Helsinki relative à la sécurité et à la coopération en Europe, les « Etats... s'abstiennent dans leurs relations mutuelles de recourir à la menace ou à l'emploi de la force ». S'agissant de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, guidée par le souci ultime de la décolonisation, l'interdiction du recours à la force n'est pas explicitement exprimée. On peut toutefois affirmer sa consécration étant donné qu'elle proclame manifestement son adhésion aux déclarations adoptées dans le cadre de l'Organisation des Nations-Unies notamment la Charte. Sont considérés comme forme d'emploi de la force, l'agression d'un Etat contre un autre, les mesures coercitives contre un Etat et les actes de représailles.

La Cour affirme son adhésion totale au principe de non recours à la force dans son avis sur la licéité de l'utilisation de l'arme nucléaire. Elle rappelle en substance que « L'interdiction au recours à la force ne concerne pas une arme donnée ; elle s'applique à n'importe quel emploi de force (même) indépendamment des armes employés ». Cette position n'a pas fait l'objet de fluctuations dans les avis105 et arrêts106 de la Cour.

L'interdiction faite aux Etats de recourir à la force dans leurs rapports mutuels connaît cependant certaines exceptions dont le plus marquant est celui de la légitime défense.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite