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La compatibilité entre le concept de propriété intellectuelle et la shari'a

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par Léo Fradet
Université de Poitiers - Master 2 professionnel en droit des affaires mention techniques de l'information et de la communication 2011
  

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II. La possible acquisition de droit de propriété sur des biens incorporels.

Les droits de propriété intellectuelle sont pleinement compatibles avec les modes d'acquisition de la propriété en droit musulman, que ce soit par le travail ou

75

Voir note supra 35.

Page 294.

76

Voir note supra 35.

Page 298 : « Trade is another legal source of earning wealth which is encouraged by Islam. It too is well circumscribed by regulations in order that it not be abused or constitute any injustice among people.»

Traduction: « Le commerce est une autre source légale d'enrichissement qui est encouragée par l'Islam. Cela est aussi circonscrit par un ensemble de règles afin qu'il n'y ait pas d'abus ou que des injustices n'apparaissent pas entre les gens ».

77

Voir supra, note 25.

78 Page 522, § 4.

Traduction : « Le Coran et la Sunna imposent aux musulmans de remplir leurs obligations contractuelles. Les contrats sont considérés comme étant non seulement obligatoires mais aussi sacrés, et les exécuter est considéré comme faisant partie de la foi. « La doctrine plaidant pour la primauté de la maxime « pacta sunt servanda » dans le droit musulman est importante. Néanmoins, en ce qui concerne le sujet de cet article, il serait suffisant de citer le Hadit du Prophète Mohamed qui est que « les musulmans sont liés par ce qu'ils stipulent. »

par le commerce. Cette compatibilité est d'autant plus forte qu'il est possible de faire une analogie avec d'autres situations prévues par la Shari'a où des droits de propriété sont octroyés dans des conditions similaires.

1. La compatibilité entre la propriété intellectuelle et les modes d'acquisition de la propriété permis par la Shari'a.

En ce qui concerne le travail, tout d'abord il est évident que les efforts déployés par une personne dans la création d'une oeuvre de l'esprit doit permettre de jouir de droits sur cette oeuvre. Les droits de propriété intellectuelle sont une juste récompense de l'effort fourni. C'est en tout cas l'avis du Mufti Taqi Usmani, qui, dans son Fiqh79, défend cette idée :

« [T]he law of "copyright" prevents a person from the wide commercial use of an object on the ground that the person who has invented it by his mental labor is more entitled to its commercial benefits, and any other person should not be allowed to reap the monetary fruits of the former's labor without his permission. The author of a book who has worked day and night to write a book is obviously the best person who deserves its publication for commercial purposes. »80

Ainsi, le droit de propriété intellectuelle, et donc la rémunération qui l'accompagne, vient en récompense de l'effort fourni par le créateur. Une difficulté pourrait tout de meme survenir dans la détermination d'un effort suffisant à l'acquisition d'un droit de propriété. Mais les solutions choisies par les pays occidentaux pourraient être des pistes tout à fait en accord avec la Shari'a. Ainsi l'activité inventive nécessaire à la brevetabilité d'une invention en droit français pourrait tout à fait permettre de justifier l'effort intellectuel de l'inventeur et donc son droit de propriété intellectuelle.

Concernant le transfert des droits de propriété intellectuelle par contrat, cela ne pose pas de problème dans le principe. En effet, c'est le principe de la liberté contractuelle qui est applicable, et ce, tant que l'acte ne s'applique pas à un domaine

79

Voir note supra 61.

80 Traduction : « Le droit d'auteur emprche qu'une personne exploite commercialement une chose dans la mesure où la personne qui l'a inventée gr~ce à son activité intellectuelle est celle qui a le plus le droit d'en tirer des bénéfices, et personne d'autre ne devrait ~tre autorisé à récolter les fruits du travail qu'il a fourni sans son autorisation. L'auteur d'un livre qui a travaillé jour et nuit pour l'écrire est évidement celui qui mérite le plus de le faire éditer dans un but commercial. »

interdit par la Shari'a. Donc, rien ne s'oppose à la cession du droit de propriété sur un actif incorporel par contrat. Cependant, des problèmes peuvent apparaitre avec les usages contractuels de la propriété intellectuelle, en ce qui concerne notamment la détermination de la rémunération de l'exploitation des droits de propriété intellectuelle. Ce point sera étudié dans le chapitre II du présent titre.

Par contre, dans l'hypothèse d'un cessionnaire bénéficiant de l'exploitation d'un droit de propriété intellectuelle qu'il aurait obtenu par contrat pour un prix dérisoire, cela pourrait se révéler contraire à la Shari'a. Ainsi que l'indique Heba A. Raslan81, l'honneteté et la bonne foi sont indispensable à la légalité du contrat en droit musulman :

« Commercial honesty and fairness in dealings are prerequisites for the legality of any transaction or contract. »82

Il pourrait donc être utile de mettre en place des règles protectrices des créateurs dans leurs relations avec leurs financeurs. L'objectif étant que le créateur soit associé à l'exploitation de l'actif immatériel objet du droit de propriété intellectuelle qu'il aura cédé, et le cas échéant, qu'il soit aussi associé au succès de cette exploitation.

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