WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La protection des témoins devant la Cour Pénale Internationale

( Télécharger le fichier original )
par Benjamin BISIMWA CIBAYE
Université officielle de Bukavu (U.O.B.) - Graduat en droit option droit public 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. La localisation de la DATV

La DATV ne prend la relève que lorsque les témoins potentiels sont sélectionnés pour partir faire leurs dépositions devant les chambres et que les mesures de protection sont requises par le bureau du procureur ou demandées par la défense et enfin ordonnées par la chambre préliminaire pendant la phase d'enquête et de la confirmation des charges.

Il convient ici de rappeler que la DATV est une section du greffe qui à son tour, est une institution indépendante de l'ensemble des parties.

Le greffe fonctionne conformément à l'art 43 du statut de Rome et à la règle 13 du

R.p.p.

Ainsi, il doit assister le bureau du procureur et les conseils de la défense dans l'exercice de leurs fonctions ; ce qui correspond d'ailleurs au principe du traitement équitable et impartial.

C'est ainsi que deux raisons appuient la localisation ou le maintien de la DATV au sein du greffe et non au sein du bureau du procureur comme prétendaient plusieurs personnes15

Premièrement, dès lors que les témoins peuvent être à charge ou à décharge, le greffe apparaît comme l'option la mieux indiquée puisqu'il est difficile d'imaginer la prise en charge des témoins à décharge par le bureau du procureur. Bref, si l'accusation doit avoir la responsabilité de la protection des témoins, il serait nécessaire d'adopter des arrangements analogues pour les témoins à décharge et qui, bien entendu seront organisés au sein du greffe.

Ensuite, dans des circonstances normales, les moyens par lesquels une opération de protection des témoins est mise en oeuvre, les agents de sécurité, les interprètes, le transport, les communications, l'approvisionnement, le budget, les finances et c. se trouvent déjà pour diverses autres raisons d'organisation, au sein du greffe.

Ainsi, dans l'hypothèse où le bureau du procureur doit organiser un programme de protection des témoins, il sera nécessaire de réorganiser l'allocation des ressources susmentionnées en conséquence, ceci résultant, une fois de plus, en une dispersion des ressources entre les deux organes.

Dans tous les cas, les motifs qui amènent à penser que le greffe ne pourrait pas, de façon satisfaisante, protéger les témoins tant à charge qu'à décharge, sont moins persuasifs et moins évidents, pas plus qu'il n'est prouvé que le bureau du procureur est mieux indiqué pour mettre en oeuvre de telles opérations.

Au sein des législations nationales qui ont développé des systèmes de protection des témoins, le programme n'est pas mis en oeuvre par le bureau du procureur ou plutôt par l'officier du ministère public (OMP) ; mais plutôt par une entité séparée comme la police ou par un autre organe du ministère ou département de la justice.

Par ailleurs, pour gérer le conflit d'intérêt qui pourrait résulter d'un tel mandat, le greffe de la CPI, s'inspirant des recommandations de la résolution 977 du 22 février 1995 aux tribunaux pénaux internationaux qui lui ont précédé, organise deux scénarios séparés pour les

15 GAPARAYI TUZINDE, Idi, La protection des témoins dans le cadre du procès pénal international: le TPIR, mémoire, UNARWA, BUTARE, décembre 1998, p.17.

opérations d'assistance aux témoins avec, pour chacun, un personnel différent pour la prise en charge des témoins à charge et à décharge16

La véritable question qui se pose reste, cependant, liée au fonctionnement de la dite Division. En effet, si le bureau du procureur s'engage à assurer la protection d'un témoin, il voudra lui - même l'organiser pour assurer que toutes les mesures de confidentialité et de sécurité sont respectées.

Dès lors, exiger du bureau du procureur de prendre des engagements pour, ensuite, s'en remettre à un autre organe pour leur exécution n'est possible que si le premier a entièrement confiance au second et vice - versa. Il s'agit-là d'une question liée au bon fonctionnement ou au dysfonctionnement de la DATV dont le mandat mérite également d'être analysé.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo