2.2. Cadre théorique de
référence
2.2.1. Les théories X et Y de Mc Gregor (1960)
En examinant les représentations des chefs
d'entreprises, Mc Gregor identifia deux sortes de conceptions dans la
formulation des principes de gestion. La théorie X propose une
hypothèse selon laquelle les hommes n'aiment pas le travail mais y sont
contraints. Ils évitent les responsabilités, n'ont pas
d'ambition, n'aiment pas le changement. Ils ne prennent pas d'initiatives et
donc, ont besoin de consignes strictes, de contrôles et de sanctions.
L'organisation, dans ces conditions doit être
contraignante et mettre en place des procédures
détaillées, une parcellisation des tâches, une
sélection
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rigide et un management autoritaire. La théorie Y est
le contraire de la première et suppose que l'effort physique et
intellectuel nécessaire au travail est consenti naturellement, que le
personnel est capable d'initiatives, d'auto-contrôle, de
créativité. L'organisation, dans ce cas, doit procéder
à un regroupement des tâches, la décentralisation des
responsabilités, la délégation. La théorie Y
annonce le courant de l'excellence : "amener des gens ordinaires à faire
des choses extraordinaires". Mac Gregor isole ainsi le lien interactif qui
existe entre l'organisation, sa structure, le style de management et les
motivations du personnel.
2.2.2. La théorie de l'engagement
Depuis une cinquantaine d'années, les psychologues
sociaux s'intéressent à la question de l'engagement. Kiesler en
1971 s'est penché le premier sur cette idée. Les théories
issues de ce concept ont été négligées pendant de
nombreuses années. Elles reviennent dans les travaux de Joule et
Beauvois en 1987 et en 1998. Selon eux Seuls les actes nous engagent. Nous ne
sommes donc pas engagés par nos idées, ou par nos sentiments,
mais par nos conduites effectives.
La théorie de l'engagement est supportée par
plusieurs expériences. Parmi les plus simples, il y a celle du mendiant
qui demande l'heure aux passants avant de leur demander de l'argent. Une
expérience de Harris (1972) rapporteé indique que demander 10
cents sur la rue donne un résultat une fois sur dix. Dans les
mêmes conditions, demander l'heure avant permet de récolter 4 fois
plus.
On peut déterminer un certain nombre de facteurs
susceptibles de permettre d'augmenter le taux d'engagement d'un individu. Parmi
ces facteurs, il y a le degré de liberté (ou de choix)
perçu par le sujet en émettant un acte. Ainsi, plus un individu
émettrait un comportement dans un contexte de liberté, plus il
serait susceptible d'être engagé par ce comportement.
C'est-à-dire que dans un tel contexte, l'individu renforcerait le lien
qu'il pourrait percevoir entre lui-même et
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le comportement en question. L'individu accomplit un acte,
lorsque cet individu est engagé, cela signifie qu'il s'assimile à
cet acte, qu'il le fait sien. Ainsi, cet engagement dans un acte va le conduire
à faire des actes beaucoup plus coûteux. Cela va également
amener un renforcement des attitudes. L'engagement nécessite un acte. Le
niveau d'engagement varie selon :
· le sentiment de liberté perçue
par le sujet dans la production de son comportement : Pour que le
sujet perçoive le lien qu'il y a entre lui et son acte, il faut que
l'accomplissement de cet acte s'accompagne d'un sentiment de liberté de
choix ou de décision de sa part. Ainsi, si le comportement est obtenu
par pression externe (par exemple, une convocation), le sujet expliquera son
acte par cette pression et non par une cause interne relevant de sa motivation
personnelle.
· le caractère public de l'engagement
: Un comportement est d'autant plus engageant qu'il est émis en
public et que sa signification est claire tant pour celui qui le produit que
pour celui qui l'observe.
· le nombre d'actes engageants : La
probabilité d'émettre un comportement est d'autant plus
importante que ce même comportement a déjà
été émis au préalable. On aurait donc des
difficultés à nier ou à ne pas refaire ce que nous avons
déjà accompli par le passé. Pour engager quelqu'un, il
convient de lui faire accomplir plusieurs comportements.
· le caractère irrévocable de
l'engagement : Le fait d'accomplir l'acte rend difficile toute
possibilité de revenir en arrière. Ce qui rend également
difficile de contester cet engagement.
· l'importance du comportement pour le sujet
: Un comportement est d'autant plus engageant lorsqu'il a de
l'importance pour le sujet parce qu'il vise quelque chose à laquelle le
sujet croit et qui lui permet d'obtenir des avantages.
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